Fast backlinks and Guest-post hosting
La publication du livre très critique contre le régime du professeur Malick Ndiaye et sa sortie au vitriol contre le chef de l’Etat, dont il est pourtant un de ses ministres-conseillers, continuent de susciter des réactions. Bien que Le Pr Ndiaye ait été limogé par le président de la République, son ouvrage qui a surpris au Palais, fait dire à sa collègue Aïssatou Cissé, conseillère spéciale du président de la République, qu’il s’agit là d’un écart impardonnable, quoi que venant d’un «homme frustré», dans un entretien qu'elle nous a accordé
Que vous inspire la sortie du Pr Malick Ndiaye, à travers la publication de son livre très critique pour le régime de Malick Sall : «Où va la République» ?
J’avoue que je n’ai pas lu le livre du professeur Malick Ndiaye. Seulement, j’ai suivi son interview et ses déclarations intempestives dans la presse. Et j’en éprouve un profond sentiment de tristesse. Parce que j’ai vu un homme profondément frustré qui dit des choses à tort et à travers. Je ne peux pas concevoir que quelqu’un qui a eu la confiance d’un homme que le peuple a élu, c’est à dire le chef de l’Etat, qu’il place sa confiance en vous, en vous nommant Conseiller spécial dans son cabinet, que deux ans et demi après, vous fassiez un livre pour fustiger cet homme, sa famille, sa façon de faire. Alors qu’il vous a nommé pour l’encadrer, l’aider, le guider et que pour tous ensemble nous puissions aller de l’avant, pour un Sénégal meilleur. Parce qu’il faut dire les choses telles qu’elles sont, le Sénégal a vacillé un moment, le monde a eu peur pour ce pays, pratiquement le denier bastion de la stabilité dans la zone de l’Afrique de l’Ouest, je peux même dire de l’Afrique carrément. Et aujourd’hui, nous avons besoin que des partenaires viennent aider au développement de ce pays qui n’a ni pétrole, ni diamant, ni ressource naturelle. Mais on a cette formidable ressource humaine qui fait que le Sénégal ne peut pas aller à la dérive pour des considérations crypto personnelles. J’ai été profondément déçue par lui, surtout que c’est un collègue du Cabinet. D’ailleurs, on ne l’a pas vu depuis un moment au Palais et on se demandait où il était. En un moment, il était en France, et il revenu avec ce livre. Je le considère comme étant un homme frustré.
Etant un collaborateur du Pr Malick Ndiaye au Palais, vous attendiezvous à ce type de réaction ?
Non ! Je ne m’attendais pas du tout à une telle réaction venant de sa part. Parce que c’est quelqu’un qui disait toujours du bien du président de la République. Il disait qu’il a été nommé pour l’aider à asseoir sa politique et à être aux commandes après la prochaine Présidentielle. Donc, si aujourd’hui il a cette réaction, je me dis que c’est un cheval de Troie. Parce que, en ma qualité d’écrivain, un livre on ne l’écrit pas en un ou deux jours. Il l’a bien mûri et cela fait longtemps qu’il l’a écrit. Il n’a pas pu trancher à la soupe. Parce qu’en écrivant ce livre, c’est en ce moment qu’il a été nommé. Et il aurait pu décliner l’invitation du Président à venir travailler pour le Sénégal, en sachant qu’il était en train d’écrire des choses de ce genre. Donc, je peux dire que c’est quelqu’un de profondément instable émotionnellement, de frustré.
Le mot frustré revient dans vos propos, alors, selon vous, M. Ndiaye est frustré par rapport à qui ou à quoi ?
C’est parce que c’est un collaborateur et j’ai eu à le côtoyer quand même. Et je vois que c’est quelqu’un qui a voulu, en tant que professeur, sociologue, occuper certains postes ministériels dans l’attelage gouvernemental. Il ne s’attendait pas du tout, avec ce nouveau gouvernement, à ne pas être parmi les ministres. D’où la sortie de ce livre.
Vos commentaires sur le fait que le Président ait mis fin à ses fonctions ?
Je ne suis pas encore au courant d’une quelque sanction, par rapport à ce qu’il a fait. Je veux rester prudente, je voudrais avoir la confirmation, puisque le Président n’est pas au Sénégal. Je ne peux pas trop m’avancer sur cette question. Mais si le Président était amené aujourd’hui à prendre une telle décision, je serais totalement en phase avec lui. Et je pense que le professeur Malick Ndiaye serait aussi en phase avec lui. Car, on ne peut pas cracher dans la soupe et la manger après, je suis désolée. Parce qu’il ne peut pas bénéficier des services de l'Etat et d’un autre côté fouler au pied ce que ses collaborateurs sont en train de faire au niveau du Cabinet. Mais à mon avis, il est temps de recadrer les choses au niveau de l’Etat, pour que les programmes et les politiques du président de la République puissent se dérouler en toute sérénité. Parce que nous sommes là pour ça et nous avons accepté de l’aider, de le guider par nos conseils, par notre approche, à réussir ses politiques de programmes au sein de ce pays. Pour que le Sénégal soit un pays émergent. Parce que si nous continuons à faire du sur place, à parler à tort et à travers, et ne pas travailler, nous allons être parmi les derniers, et le monde est en train de bouger… Et si le Sénégal, ne veut pas être dernier, il a intérêt à harnacher son cheval et ne pas s’arrêter à des considérations crypto-personnelles.
Mais est-ce que le limogeage du professeur Malick Ndiaye et les démissions de Moubarack Lo, de Jacques Diouf, ne traduisent pas un malaise dans l’entourage du chef de l’Etat ?
C’est que chez nous, dans le Cabinet, ce n’est pas des gens d’un parti, comme on l’avait constaté dans l’ex-régime, où il n’y avait que des gens du parti. Là, c’est avec toutes les entités, toutes les personnes qui peuvent apporter de leurs compétences qui sont dans Cabinet. C’est une diversité. Si, ces gens qui ont accepté d’accompagner le Président ne se sentent plus à l’aise et désertent pour se préparer à un éventuel combat politique en 2017, là je dis que le Sénégalais n’est pas prêt à travailler pour son pays. Car, pour travailler pour sa Nation, il faut avoir un autre comportement, s’oublier et de chercher l’intérêt de toute la Nation. Je pense qu’il appartient au Président de parler à chacun dans son entourage. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des politiques au sein de son Cabinet. Il devra parler à chacun, voir le niveau d’implication, le niveau d’appropriation d’un Sénégal émergent et d’un travail de groupe de chaque personne. Et, si ce n’est pas le cas, je voudrai que mes collègues soient honnêtes avec lui.
source: LE POPULAIRE
URL REF : http://www.seneplus.com/article/%C2%ABj%E2%80%99ai-vu-un-homme-profondement-frustre-qui-dit-des-choses-tort-et-travers%C2%BB
Aissatou Cissé, conseillère spéciale du président de la république, réagit au livre du Pr Malick Ndiaye : «J’ai vu un homme profondément frustré qui dit des choses à tort et à travers»
Outils
Vos reglages
- Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
- Default Helvetica Segoe Georgia Times
- Mode de lecture