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Je voudrais tout d'abord dire qu’il y a une impression de malaise qui plane sur le 15ème Sommet de la Francophonie par le seul fait qu’au moment où les chefs d’Etat se réuniront à Dakar, la France se trouve dans une situation tout à fait difficile sur le plan moral, citoyen et républicain. Toute la classe politique, aujourd’hui, gauche comme droite, ou extrême gauche, a la peur au ventre du fait du progrès du Lepénisme qui, aujourd’hui, s’est développé en Europe dans des pays comme l’Autriche, les Pays Bas, le Danemark, et en Europe méridionale. Et ce Lepénisme-là prend la figure de Mr Jean Marie Le Pen et de sa progéniture, Mme Marie Le Pen qui figure aujourd’hui, parmi les candidats les plus sérieux à la présidence de la République Française.
Cela veut dire que l’état de la France qui est la principale composante de l’Organisation internationale de la Francophonie inquiète les français eux- mêmes qui redoutent un basculement, a fortiori les africains qui ont été les victimes du racisme, de la xénophobie de Mr Jean Marie Le Pen, du Front national et du Lepénisme en Europe. Que ce soient les victimes d’Afrique du nord, les arabes ou les victimes d’Afrique Sub- saharienne, le monde entier aujourd’hui, malheureusement, à l’ouverture du Sommet, n’aura pas les yeux braqués vers Dakar, mais c’est Dakar qui aura les yeux braqués sur la France. Où va la France ? A-t- on idée que la principale Puissance avec son arme nucléaire, ses bases militaires à Dakar, à N'djamena, à Djibouti, un peu partout, est susceptible dans certaines conditions de tomber entre les mains du Front national. Cette question- là, elle est stratégique.
Est- ce que le Président Macky SALL et ses invités ont conscience de la dangerosité de la situation française ?
La France n’est pas en 2014, celle de De Gaulle. De Gaulle et les tirailleurs ont combattu le nazisme, le fascisme ; de 1914 à 1918, les tirailleurs ont participé à l’effort de lutte pour la liberté de la France. En 1939- 1945, nos parents ont payé le tribu le plus lourd et Dakar a été bombardée. Et les français avec lesquels nous avons tissé ses liens de sang étaient au moins des républicains. Mais aujourd’hui, on peut se rendre compte que la France a changé de visage et peut- être aussi d’option et d’orientation.
Est- ce les pays d’Afrique francophone sont prêts à cette éventualité manifeste au regard des dernières élections qui ont eu lieu en France ?
On ne peut pas être plus royaliste que le Roi. Et cette question- là, je pense que les spécialistes, les chefs d’Etat africains, en particulier et les chefs d’Etat de la France en sont conscients. Aujourd’hui, Mr François Hollande, les partis de droite comme les partis de gauche en France doivent être organisés. Pour moi, cette question- là est de la plus haute instance. C’est parce qu’il y a des millions de travailleurs immigrés d’Afrique sub saharienne en France qui, depuis les années 50, 60, 70, 80, ont été les victimes du racisme des groupes d’extrême droite avec ses ratonnades organisées dans les banlieues ouvrières de Paris à Marseille, Lyon et un peu partout. Durant cette période- là, nulle ne se serait attendu à une sorte de croissance politique, organisationnelle des groupes fascistes qui aujourd’hui menacent.
Que ferons- nous de ces millions de travailleurs émigrés qui soit ne voulaient pas s’éterniser dans une France lepénisée, soit seront chassés de leur France ?
C’est pour cela que je voudrais que les organisations et les chefs d’Etat qui vont se réunir arrêtent de tromper leur monde. La France actuelle est grosse de menace pour la Francophonie avec toute sa puissance de feu, tout son arsenal. Malheureusement, les armes risquent de finir entre les mains de groupes qui ne sont pas républicains encore moins démocratiques, au même moment où la Francophonie parle d’Etat de droit, de justice.
Cette question- là sera évidemment discutée par nous comme un point essentiel. Et donc, nous sommes contents de la manière dont les chefs d’Etat félons, comme Mr Compaoré, après 27 ans de pouvoir avec la complicité de la francophonie, ont été débarqués par une révolution citoyenne des burkinabés. Et nous sommes satisfaits. Mais ce jugement des peuples et du peuple burkinabé, n'est-il pas en contradiction totale avec le soutien indéfectible apporté par Mr Abdou Diouf comme Secrétaire Général de l’OIF, par tous ces chefs d’Etat qui, avec Mr François Hollande s’apprêtaient d’après toutes les sources d’information à faire de Mr Compaoré et le secrétaire Général probable de l’OIF, si le peuple burkinabé n’en avait pas décidé autrement?
Vous vous rendez compte de cette conflictualité entre les options des chefs d’Etat, les options de la bureaucratie de l’OIF, les options de la France et le sentiment des peuples africains? Je crois que ce sont les burkinabés qui donnent le sentiment véritable des africains d’Afrique francophone concernant la francophonie. C’est la francophonie, le principal accusé dans la crise burkinabé. Et, nous avons échappé de peu à l’humiliation qu’aurait été l’arrivée en fanfare de Mr Blaise Compaoré qui aurait pavoisé à Dakar...
source:http://www.dakaractu.com/Pr-Malick-N-diaye-Il-y-a-une-impression-de-malaise-qui-plane-sur-le-15eme-Sommet-de-la-Francophonie-le-Lepenisme_a79383.html