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Ven, Nov

Me Demba Ciré Bathily du pool des avocats de Karim Wade : "Il faut qu'on nous donne la place et les prérogatives que la loi nous donne dans le procès pénal

INTERVIEWS -PERSONNALITÉS
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karim wadeNous avons accroché l'un des éminents défenseurs du fils de l'ancien Président de la République aux fins de recueillir sa réaction sur les derniers événements survenus dans le procès. Et, Me Demba Ciré Bathily de s'exprimer, sans faux fuyant, sur les raisons de la grève de la faim illimitée entamé par Wade fils, leur boycott entre autres... Interview!

Dakaractu : Votre client a surpris en entamant une grève illimitée de la faim. Qu'est-ce que cela vous inspire?
 
Me Demba Ciré Bathily : Monsieur Karim Wade vient d'entamer une grève de la faim pour le respect de ses droits et pour protester contre la violation continue de ses droits depuis près de deux ans. Nous tiendrons l'Etat responsable pour tout ce qui lui arrivera, parce que c'est l'Etat qui doit être le garant du respect de ses droits. 
 
Dakaractu : Maître, vous avez tenu parole en boycottant le procès de votre client. Est-ce un choix judicieux? 
 

 Nous demandons juste que les droits de la défense soient respectés. La violation de ces droits rend le procès inéquitable. Nous sommes déjà soumis à une procédure inéquitable du fait de la spécificité des règles de procédure applicable devant la CREI et qui violent de par leur consistance le droit à un procès équitable déjà, si en plus on ne respecte pas le peu de droit qui nous reste pour nous défendre, notamment en restreignant nos droits dans l'interrogatoire des témoins, nous ne pouvons dans ces conditions rester dans le procès. Si en plus, on se permet d'expulser un avocat de la salle d'audience, nous disons que c'est trop. Moi je ne connais pas une base juridique qui permet à un magistrat de faire expulser d'une salle d'audience un avocat.

Un procès pénal est un ensemble d'acteurs judiciaires dont dans le cas présent, la Cour, le Parquet, les avocats de la partie civile dont nous contestons la présence et les avocats de la défense. Il faut qu'on nous donne la place et les prérogatives que la loi nous donne dans le procès pénal. Quand ce n'est pas le cas, nous n'avons rien à faire là-bas.
 
Dakaractu : Il nous revient que vous réclamez le remplacement du Président de la Cour Henri Grégoire Diop. Vous confirmez?
 
Me Bathily : Non,  ce n'est pas notre rôle. Nous n'avons aucune prétention dans la nomination ou la destitution des magistrats. C'est du ressort du Conseil Supérieur de la Magistrature. Nous avons des voies légales pour faire valoir nos griefs contre un magistrat quand c'est le cas, mais nous ne nous immiscerons jamais dans ce genre de questions. Ce qui vous est revenu est faux.
 
Dakaractu : Maître, en toute objectivité est-ce que Karim Wade a le droit de refuser de comparaître? D'aucuns qualifient son refus de comparaître de "bravade" à l'Autorité judiciaire. Que répondez-vous?
 
Me Bathily : Une personne poursuivie devant une juridiction a le droit de refuser de comparaître. C'est le faire comparaître par la force qui constitue un abus. Le code de procédure pénale permet de faire comparaître un témoin de force, mais pas un prévenu. Faire comparaître un prévenu de force constitue de mon point de vue, un abus en droit. C'est pour cela qu'existe le jugement par défaut et le défaut réputé contradictoire. Refuser de comparaître participe de l'exercice d'un droit qui n'a rien à voir avec le respect de l'autorité judiciaire. Le recours à la coercition physique n'existe pas dans un tel cas, en tout cas dans le droit que j'ai appris. Il en est de même du droit pour le prévenu de garder le silence. Monsieur Karim Wade n'a cessé de montrer le respect qu'il a pour la justice de son pays. Il a déféré de l'étranger aux convocations de la police et de la gendarmerie et a toujours été très déférent envers la justice. Aujourd'hui, il faudrait plutôt dire que Monsieur Karim Wade demande à la justice de son pays de cesser de violer ses droits et de les respecter.
 
Dakaractu : Quelle est la suite que vous réservez à votre bouderie?
 
Me Bathily : Nous sommes soumis à une autorité ordinaire, nous nous en référerons à cette autorité pour le moment; mais nous n'excluons pas de saisir le rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats entre autres.
 
Dakaractu : N'est-ce pas paradoxal que vous claironnez depuis avant-hier que le fils de Wade serait blessé sans qu'il y ait une plainte de sa part. Il a soutenu devant la barre qu'il ne porte pas plainte...
 
Me Bathily : C'est là une forme d'expression de toute sa grandeur. Il appartient aux autorités responsables de sa détention de prendre leur responsabilité ou pas. Nous jugerons aux actes Mais ce qui s'est passé avant-hier met un fort doute sur sa sécurité personnelle.
 

Dakaractu : Maître, dans quel lot cataloguez-vous Karim Wade? N'est-ce pas qu'il est un détenu de droit commun donc qui peut être menotté entre autres...
 
Me Bathily : Il faudrait d'abord que les gens connaissent les règles qui gouvernent l'usage des menottes. Il nous est arrivé de voir des personnes relaxées devant le Tribunal; être menottées de nouveau de retour dans le box en attendant de retourner à la prison pour un lever d'écrou. Tout le monde se promène avec des menottes, même des personnes qui n'appartiennent pas aux forces de l'ordre. Alors vous voulez que je vous dise quoi. Un détenu quel qu'il soit doit être respecté et sa dignité préservée. Malheureusement ce n'est pas toujours le cas...
 
Dakaractu : Toute dernière question, que deviennent vos autres confrères du barreau de Paris. Je veux nommer l'avocat et non moins bâtonnier de Paris, entre autres. Ils sont depuis quelques temps aux abonnés absents...
 
Me Bathily : Nous travaillons en équipe avec une distribution des rôles, c'est comme s'ils étaient présents!
 
source:http://www.dakaractu.com/Me-Demba-Cire-Bathily-du-pool-des-avocats-de-Karim-Wade-Il-faut-qu-on-nous-donne-la-place-et-les-prerogatives-que-la-loi_a82453.html