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L’infidélité est un fait sociologique, nous dit le sociologue Ousmane Ndiaye, Manager des Ressources Humaines, Chef de Bureau Emplois et Carrières à Dakar Dem Dikk. Selon ce dernier, « les hommes sont bien les plus volages, mais la différence entre les deux sexes tend à se combler et les femmes sont ainsi de plus en plus infidèles ». M. Ndiaye en analysant l’infidélité chez les hommes, soutient que ce phénomène peut s’expliquer par le fait que « l'augmentation de la proportion des femmes au sein des travailleurs actifs favorise les rapprochements et les contacts au travail, l'amélioration des moyens de communication avec la généralisation du téléphone mobile, l'explosion d'Internet et des réseaux sociaux.» Entretien. L’infidélité est –elle un fait sociologiqueTout d’abord, il faut comprendre que l’infidélité est un terme très vaste et très complexe dont la définition elle-même suscite beaucoup de réflexions. Pour notre propos, nous dirons qu’il s’agit d’une violation du devoir de fidélité entre époux, qui peut constituer une cause de divorce ou de séparation de corps. Il s’agit d’un fait social très ancien, donc la théorie selon laquelle les relations extraconjugales sont le fait d’une simple tendance, d’une mode en quelque sorte, est totalement erronée. Donc de tout temps, l’Homme a semblé éprouver toutes les peines du monde à se montrer inflexible dans son engagement sentimental. Donc oui, le phénomène de l’infidélité est sociologique dans la mesure où il est général, extérieur à l’individu et, parfois, les hommes sont poussés à l’infidélité, donc il y a une certaine contrainte.Y a-t-il un rapport entre la dépravation des mœurs et l’infidélité des hommes ?Vous savez, avec les medias qui amplifient tout aujourd’hui, avec les émissions de faits divers et les dérapages de certaines célébrités, cela pousse certaines personnes à penser que les relations extraconjugales se sont accentuées. Cela est–il le cas ? Nous ne pouvons pas trancher, car nous ne disposons pas d’études fiables ou des estimations claires sur l’évolution des comportements des hommes et des femmes dans leurs relations sentimentales. Certes, la dépravation des mœurs peut être une explication, mais elle n’est pas la seule.Qu’est-ce qui pourrait expliquer sociologiquement le phénomène de l’infidélité des hommes ?En effet, l’augmentation de la proportion des femmes au sein des travailleurs actifs favorise les rapprochements et les contacts au travail, l’amélioration des moyens de communication avec la généralisation du téléphone mobile, l’explosion d’Internet et des réseaux sociaux. S’ajoutent à cela deux évolutions sociales majeures: D’une part, la libération sexuelle des années 2000 qui a permis à la société dans son ensemble d’assouplir ses valeurs morales et d’autre part le développement rapide et continu de la société de consommation qui a progressivement changé notre approche du monde en favorisant un accès immédiat aux choses, substituant ainsi le besoin à l’envie. Bref tout semble concorder pour favoriser les relations extraconjugales et les hommes et femmes sont probablement plus infidèles aujourd’hui qu’hier.La société n’encourage-t-elle pas l’infidélité des hommes avec la polygamie ?Etre polygame n’est pas être infidèle. La polygamie est une pratique acceptée dans certaines religions et dans certaines sociétés, elle a ses règles et ses modes opératoires acceptés par lesdites sociétés. Elle est différente de l’infidélité qui est prohibée par toutes les sociétés et toutes les religions. Les hommes qui sont infidèles cèdent tout simplement à leurs instincts et besoins individuels, aux risques de leur environnement, tout en ignorant les codes et normes sociales en vigueur dans leurs sociétés d’appartenance.Que pensez-vous de ceux qui avancent que l’infidélité des hommes est liée à leur statut d’homme ? En quoi l’infidélité des hommes diffère-t-elle de celle des femmes ?L’infidélité semble être plus pratiquée de nos jours, mais cette progression de l’infidélité au sein de la population ne semble pas répartie de manière homogène entre les hommes et les femmes. Cependant, les hommes sont bien les plus volages, mais la différence entre les deux sexes tend à se combler et les femmes sont ainsi de plus en plus infidèles. Un phénomène qui n’a rien d’étonnant si l’on considère l’évolution du statut des femmes au cours des dernières décennies: Plus de responsabilités, plus de pouvoirs, et de fait, plus d’emprise sur leur environnement social.Quels sont les mécanismes que la société peut mettre en place pour éradiquer le phénomène ?Généralement les recommandations ne sont pas d’ordre sociologique. Et l’infidélité n’est pas pour autant un fait clandestin (comme l’usage de drogue etc) dont la société dispose des moyens techniques et/ou juridiques qui puissent permettre son éradication. Etant donné que l’infidélité n’est pas exclusivement assimilable à l’adultère, la société ne dispose pas nécessairement d’arguments juridiques pour contraindre les hommes à chercher ailleurs. Cependant ramener l’éducation et cultiver l’appropriation des valeurs sociales peuvent aider les individus à trouver leurs repères et beaucoup plus s’éduquer dans ce sens.source: http://www.sudonline.sn/certes-la-d%C3%89pravation-des-m%C5%92urs-peut-%C3%8Atre-une-explication-mais-elle-n-est-pas-la-seule_a_24449.html
Ousmane ndiaye, sociologue, sur l’infidélité des hommes «certes la dépravation des mœurs peut être une explication, mais elle n’est pas la seule»
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