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Empruntant à John Langshaw Austin l’une de ses plus célèbres maximes « Dire, c’est faire », non sans oublier de pêcher du wolof les adages « digee borla » et « gor ca wax ja », Amsatou Sow Sidibé a pensé rappeler au Président de la République qu’il a manqué d’entrer dans l’histoire en respectant sa parole.
Pour le leader de « Car Leneen », « le constat est amer car la montagne a accouché d’une souris ». En conférence de presse, pour la deuxième fois, quelques jours après son limogeage du poste de ministre conseiller du Chef de l’Etat, Madame Amsatou Sow Sidibé juge que le non-respect de la promesse de réduction du mandat a créé une déception quasi- générale. « Le candidat a promis, le Président a promis. Il a promis à maintes reprises devant l’opinion nationale et internationale qu’il réduirait son premier mandat à 5 années. Le peuple y a cru et a attendu avec patience une réforme dans ce sens pour le mandat en cours. Par un système de ‘’Wiri-Wiri sans diari ndari’’, manoeuvres, cachotteries, le non respect de l’engagement risque d’être fatal non seulement à l’image mais aussi et surtout à la stabilité du pays. Le peuple croit au respect de la parole donnée. Gor wa wakh ja, digéé bor la. L’engagement est une dette! »
La réduction encore possible
A en croire Amsatou Sow Sidibé, le motif évoqué par le Président de la République pour renoncer à son engagement est loin d’être fiable. Ainsi, s’interroge-t-elle : « comment a-t-il pu se servir d’un avis du Conseil Constitutionnel qui ne le lie pas, pour ne pas honorer sa parole qui, pourtant, est sacrée. » La juriste de porter à la connaissance de l’opinion publique que la réduction du mandat en cours à 5 ans est encore possible. En effet, martèle-t-elle, « le principe de la non rétroactivité des lois a des exceptions.
Et parmi ces exceptions, il faut compter les lois qui sont déclarées expressément rétroactives. Par la volonté politique, il est possible de déclarer une loi expressément rétroactive. C’est une volonté politique qui se traduit par une volonté juridique ». Ce faisant, elle préconise la création d’une disposition transitoire qui sera de présager un article 104 de la Constitution qui prévoit que la réduction du mandat s’applique au mandat en cours. « Cela permettra au Président de réduire son mandat », affirme Madame Sidibé. « C’est une solution simple qui va régler beaucoup de problèmes ». Amsatou Sow Sidibé de préciser, toutefois qu’ « une disposition transitoire doit, tout de même, préciser que le nombre de mandats après l’élection du candidat à la Présidentielle ne peut en aucun cas être supérieur à deux mandats successifs. Parce qu’il faut sécuriser la question du mandat ».
Le référendum est un forcing
Contrairement à la majorité de l’opposition qui a souhaité voir le Non prendre le dessus sur le Oui, Amsatou Sow Sidibé a appelé au boycott du fait que, selon elle, ce référendum ne vise pas un vote utile, surtout que le projet de révision procède de la volonté unilatérale du Chef de l’Etat. « Nous constatons avec regret l’absence de concertation nationale à propos de la réforme constitutionnelle. Le projet de réforme n’est pas suffisamment partagé avec les Sénégalais. Or, une réforme de la constitution est une affaire sérieuse. Elle nécessite l’implication et le partage par l’ensemble des forces vives de la nation. Cela manque aujourd’hui ». L’ex-ministre conseiller de tonner : « ce référendum n’est pas une urgence. Les priorités sont ailleurs. A partir du moment où le Président de la République renonce à réduire son mandat en cours, on ne peut pas comprendre cette précipitation à organiser un référendum qui va remettre en cause les points clefs de notre loi fondamentale. Ce référendum escamoté est un forcing. Nous lançons au Président un appel de reporter ce simulacre de référendum puisque la question la plus importante a été éludée. J’appelle l’ensemble des forces vives du pays à boycotter. Ce n’est pas un vote utile! »
La saisine des députés et l’âge du Président de l’Assemblée Nationale
Amsatou Sow Sidibé a, par ailleurs, regretté le fait que les populations n’aient toujours pas été sensibilisées suffisamment sur le projet de révision. « Le peuple Sénégalais doit être informé et sensibilisé sur le projet définitif. Parce qu’il s’agit d’éviter toute surprise désagréable. Il s’agit de parer à toute éventualité ». Pour ce qui concerne les autres points du document qui sont au nombre de 14, en dehors de celui qui fait état du mandat, elle estime qu’ils peuvent être soumis à l’Assemblée Nationale. « Nous avons l’intention d’envoyer une lettre ouverte à l’ensemble des députés pour qu’ils prennent leurs responsabilités en déposant de toute urgence sur la table du Président de l’Assemblée Nationale une proposition de loi qui va porter sur les 14 points. Il y a urgence ».
Pour conclure et après avoir déploré la place dérisoire réservée aux droits culturels dans le texte, Madame Sidibé s’est interrogée sur l’âge du Président de l’Assemblée Nationale qui ne devrait pas excéder 75 ans. En effet, il est dit dans la Constitution que l’âge du candidat à la Présidentielle ne doit pas dépasser 75 ans le jour du scrutin. D’où sa question : « Est-ce que cette proposition tient compte du Président de l’Assemblée Nationale si on sait que ce dernier assume l’intérim du Chef de l’Etat en cas d’absence ? »
source: http://www.dakaractu.com/AMSATOU-SOW-SIDIBE-REVIENT-A-LA-CHARGE-Macky-a-fait-du-Wiri-Wiri-La-reduction-du-mandat-est-encore-possible-Il-faut_a106516.html