Fast backlinks and Guest-post hosting
Sans doute, l’un des plus populaires responsables de l’Apr à Touba, Mor Gaye, dans cette interview exclusive avec Dakaractu, fait des révélations étonnantes qui justifieraient la débâcle du Oui à Touba. En dehors des dysfonctionnements notés le jour du référendum, il a évoqué la disparition d’une forte somme d’argent destinée au transport des votants, le cas Moustapha Cissé Lô et les relations entre le Président Macky et Touba. Entretien…
Mor Gaye, homme politique invisible ?
C’est plutôt, Mor Gaye, homme politique qui préfère travailler efficacement dans l’ombre que de passer son temps à discourir. Je suis un fidèle mouride attaché à la cité religieuse qui a très tôt milité dans les mouvements de jeunesse. J’ai aussi occupé des fonctions importantes dans les dahiras Wilaya et Mataboul Fawzaini. C’est cette organisation, d’ailleurs, qui a construit l’hôpital de Touba. Politiquement j’ai été dans l‘Ujtl. Quand Wade a préféré manifestement jeter son dévolu sur les personnes plus âgées comme Serigne Bara Dolly et Serigne Pathé Diakhaté à Touba nous laissant en rade, j’ai rejoint Modou Diagne Fada dans son « Waar-wi » pour obtenir 9 000 voix lors des élections législatives. Quand Macky a été écarté par Wade, compte tenu des relations que j’entretenais avec lui, je lui ai proposé mon soutien qu’il a aussitôt accepté. Je me rappelle l’avoir joint au téléphone par le canal de Mahmout Saleh. C’est après que je me suis rendu à Fatick . Nous étions un mois de ramadan. Macky Sall, en son temps maire de Fatick, m’avait mis en relation avec Serigne Mboup de Pétrosen. Hélas…
Et comment avez-vous atterri dans l’Apr ?
Je suis venu à l’Apr parce que j’ai voulu soutenir un homme pour qui j’avais et continue d’avoir beaucoup d’estime. J’ai quitté Fada sans avoir de problème avec lui. J’ai, par la suite, eu un tête-à-tête nourri avec le Président Macky Sall pour lui signifier que le comportement de certains de ses responsables ne rimait pas avec ma méthode de faire de la politique. Quand je lui disais cela, je faisais allusion principalement à Moustapha Cissé Lô qui ne pouvait pas accepter qu’un responsable de Touba, autre que lui, eût accès directement à Macky Sall. Moi, pour ce qui me concernait, il n’en était pas question, compte tenu de mon envergure politique reconnue, et comme militant. C’est alors qu’il a commencé à me combattre.
Vous combattre ? Comment vous a-t-il combattu ?
Oui, je me rappelle qu’à Saint-Louis, lors des 2 Rakas et devant l’épouse de Me Alioune Badara Cissé, il est venu me dire que je devais figurer sur la liste des candidats à la députation et que c’est lui qui avait exigé qu’on enlevât mon nom. Quand je lui ai demandé les raisons, il m’a tout bonnement répondu que c’était pour me punir de n’avoir pas accepté d’être sous sa coupe comme les autres. C’est alors que j’ai appelé au téléphone le Président Macky Sall pour lui demander de me dire qui décidait dans le parti entre lui et Moustapha Cissé Lô. C’est alors qu’il m’avait officiellement sommé de travailler de mon côté et de le faire exclusivement pour son compte. La guerre était déclenchée entre Cissé et moi.
Aujourd’hui, vous avez tous perdu. Pourquoi selon vous, le Oui n’a pas prospéré à Touba ?
Si le Oui a été laminé à Touba par le Non, c’est parce que les données de mise lors de la dernière présidentielle sont demeurées intactes. Au premier tour comme au deuxième tour, nous avons compté pour du beurre et fondu au soleil face à l’adversaire. Rien n’a été changé. Le principal problème c’est indubitablement Moustapha Cissé Lô. Voilà quelqu’un qui ne respecte personne. Il n’a jamais été un bon coordinateur. Il aurait dû être un leader de tendance. Il en ferait un excellent. Regardez comment il a attaqué Cheikh Kanté et l’a accusé d’ingérence, alors que celui-ci venait en appoint pour soutenir des responsables de Touba. Il n’aide personne et ne veut que personne ne soit aidé.
Vous ne pouvez pas l’accuser alors que des chefs religieux ont combattu le projet.
Qu’a-t-il fait pour apporter la réplique à ces religieux. Ces derniers n’ont fait que louer la tente de Darou Khoudoss pour faire leur réquisitoire à l’encontre du projet de réforme constitutionnelle. Pourquoi le lendemain, il n’a pas loué la même tente pour tenir le discours adéquat. Il ne l’a pas fait. A défaut de gagner, on aurait pu au moins réduire ce grand écart. C’est humiliant. Les religieux n’ont trouvé personne avec qui ils pouvaient se disputer le terrain. Il n’a jamais réglé de problème ici. L’affaire Dangote est passée par là…
Vous ne voulez plus de lui comme coordonnateur ?
Naturellement non ! D’ailleurs, encore une fois, il n’a jamais coordonné personne dans ce département. En dehors de ceux qui ont peur de lui, il faisait la guerre avec tout le monde. Et puis, le Président Macky ferait bien de l’écarter de la scène politique à Touba. Ne serait-ce que pour le protéger. C’est sa sécurité qui est en danger. La nôtre aussi ! Tant qu’il est là, nous sommes en danger. Un homme qui est obligé d’être entouré de gardes du corps pour vaquer à ses occupations ne peut conduire politiquement un département. C’est pourquoi, on a entendu des gens huer le Président lors de sa dernière visite. C’est Cissé Lô qui était visé. Cet homme est impopulaire à Mbacké. La preuve, pour rien au monde il n’accepterait de figurer sur la liste départementale.
Qui pour vous coordonner ?
Personne ! Personne ne réussira. Il suffira, à mon avis, de mettre en place un collège de responsables. Ces gens qui lorgnent ce poste de coordinateur ne feront qu’échouer à leur tour.
N’est-ce pas grave que le parti ne puisse pas gagner dans une localité symbole comme Touba ?
Oui, c’est même très grave. Mais je tiens aussi à signaler une chose qui m’a étonné le 20 mars.
Qu’est-ce donc ?
Le 20 mars, nos militants ont cessé de voter à 11 heures ?
Et Pourquoi ?
Parce qu’il n’y avait plus de cars pour transporter les votants. Certains d’entre ces personnes devaient parcourir des kilomètres pour rejoindre leurs lieux de vote. Les cars qui étaient payés par unité et pour un aller-retour 27 000 francs ont arrêté de circuler parce que leur part de contrat a été rempli. Compte tenu du fait que des milliers de militants attendaient ces cars, j’ai joint au téléphone Idy Kâ, le président de l’association des transporteurs de Touba. Il m’a clairement dit que les chauffeurs avaient fini de faire ce pour quoi ils étaient payés. J’ai tapé à gauche et à droit au niveau du comité électoral, on m’a fait savoir qu’il n y avait plus d’argent. Je n’en revenais pas. Autrement dit, tout l’argent a subitement disparu comme par enchantement. Des millions de francs…soudainement épuisés. Je ne crois pas que cela soit vrai. Jamais une élection n’a été si efficacement sabotée. Qu’on nous dise où est passé l’argent ? J’invite le Président de la République à interpeller ceux à qui il avait donné son argent.
Et si c’est le Président Macky qui n’était pas aimé à Touba ?
Là, je vous arrête. Touba, c’est Serigne Sidi Mokhtar Mbacké. Et moi je l’ai entendu dire énormément de bien du Président Macky Sall. J’ai personnellement entendu le Khalife Général des Mourides dire au Président après sa démission de son poste de Président de l’Assemblée Nationale, que l’avenir lui réservait de très agréables surprises. Ce jour-là c’est Serigne Bassirou Mbacké Khadim Awa Bâ qui avait parlé en son nom. Serigne Mouhamadoul Amine Bara Mbacké lui a offert des chaussures et lui demander de marcher allègrement vers le succès. Le soutien du Khalife ne se traduit pas forcément par la somme des bulletins collectés.
Le Président a beaucoup fait pour Touba. Il ne gagne jamais ici. Ne va-t-il pas croiser les bras par rapport à la réalisation des autres projets ?
C’est mal le connaître que de penser ainsi le concernant. Il sait ce que Touba a fait pour lui. Je vous prends à témoin. Les chantiers entamés à Touba arriveront à terme de la plus belle des manières..
source: http://www.dakaractu.com/TOUBA-REVELATIONS-DE-MOR-GAYE-Nos-militants-ont-cesse-de-voter-a-11-heures-faute-de-Si-Cisse-Lo-reste-c-est-notre_a108467.html