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Qui est Mr Ahmédou Bamba Koueimel Fall ?
Je suis pharmacien, Maître de Conférences Agrégé à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mon domaine de spécialisation est la Pharmacie galénique et industrielle qui traite de la préparation, du contrôle, de la conservation et de la dispensation des médicaments.
Après le Doctorat d’État de pharmacie et un DEA de chimie et biochimie des produits naturels à Dakar, j’ai obtenu, en Italie, un diplôme de spécialisation en technologie et contrôle des médicaments et un Doctorat en sciences pharmaceutiques à l’Institut de pharmacie de l’Université Libre de Bruxelles.
Ancien Interne des hôpitaux de Dakar, Lauréat du Concours général, je pratique l’anglais, le français et l’italien. Dans le cadre de mes fonctions au Ministère de la santé j’ai assuré l’intérim du Directeur de la pharmacie à plusieurs reprises et j’ai représenté le Sénégal à différentes rencontres relatives au médicament, au contrôle des stupéfiants et à l’harmonisation des législations pharmaceutiques et j’ai coordonné de nombreuses équipes d’inspecteurs en pharmacie et des études de terrain en collaboration le système des Nations-Unies. Au plan universitaire j’ai dirigé plusieurs travaux de recherche dans le cadre de thèses et de mémoires et je compte des publications dans des revues scientifiques de renommée internationale telles que The Lancet, le British Journal of Haematology.
Vous vous êtes déjà investi dans la politique à Mbacké. Pourquoi subitement vous avez disparu de la scène ?
Disparu est un terme inapproprié. Mon intérêt pour la chose politique est intact et le sort de mes concitoyens n’a jamais cessé de me préoccuper. Pour répondre à votre question remontons à l’année 2006. Lorsque Mr Macky Sall, Premier ministre à l’époque, avait fini de mettre en place les structures du Pds, un petit groupe s’était accaparé du parti empêchant l’émergence de tout dialogue, de toute démarche constructive, de toute compétence. J’ai alors décidé de quitter le PDS et de travailler à la candidature d’une coalition regroupant leaders d’opinion, politiques et membres de la société civile pour les locales de 2009. L’idée de cette liste alternative et le travail mené depuis lors ne sont pas étrangers à l’alternance survenue à Mbacké en 2014.
Vous militez aujourd'hui dans l'APR ?
Oui. Suite aux événements ayant conduit à son exclusiondu PDS, j’ai rencontré le Président Macky Sall en septembre 2009 à Taif, en présence de Mr Alioune Badara CISSE et Mahmoud SALEH, puis au siège du parti à Dakar, en présence de Mr Moustapha Cissé Lô qu’il venait de désigner comme Coordinateur départemental. Il m’a demandé, à chacune de ces occasions, de le soutenir dans le cadre du Réseau des Universitaires, aux côtés de feu le Professeur Galaye DIA, et de renforcer le parti dans la Commune de Mbacké. J’ai alors dit au responsable désigné, ma disponibilité et celles de mes amis et nous avons travaillé ensemble dans une bonne entente jusqu’à la victoire du Président Macky Sall en 2012. Malheureusement à l’approche des législatives toutes mes tentatives pour entrer en contact avec le Coordinateur sont restées vaines. N’étant pas intéressé par une éventuelle investiture, mon devoir était d’apporter ma contribution par la définition d’axes stratégiques pour la campagne, la mobilisation des électeurs et la mise à la disposition du comité électoral de mes modestes moyens. Dans ce contexte j’ai choisi, contrairement à ce que d’autres feraient en de pareilles situations, de ne pas en ajouter à la division, aux invectives, à l’étalage sur la place publique, donc à la cacophonie générale indescriptible qui a lamentablement miné notre parti. Faire preuve de retenue m’était aisé de par mes convictions, ma trajectoire professionnelle, le respect que je me dois et que je dois aux autres, l’engagement positif que je me suis assigné, l’estime réciproque que je partage avec le Président Macky SALL et les relations qui unissent nos familles.
Pourquoi n'êtes-vous allé dans l'opposition ?
Non, je ne suis pas allé dans l’opposition parce que je la respecte. J’ai eu l’insigne honneur d’être approché, directement ou par intermédiaire, par des partis et de candidats probables à la présidentielle de 2019. L’engagement politique suppose une cohérence philosophique. On ne change pas d’idéologie politique pour solder des comptes, pour gagner des prébendes, pour nuire ou contenter.
L'APR de Mbacké et Touba perd les élections depuis 2012. Quelle en est la cause, selon vous ?
Un diagnostic lucide s’impose. Dans le landerneau politique sénégalais très peu de formations se donnent le temps et les moyens, ressources humaines surtout, pour procéder à une analyse fine des situations post-électorales et des résultats et de leurs soubassements sociologiques. Les causes de nos déboires successifs sont multiples et peuvent être situées à plusieurs niveaux. Le Parti n’ayant pas pu se structurer dans le feu de l’action entre 2009 et 2012, le Président Macky Sall, désormais Chef de l’État, se consacrant entièrement à sa fonction, il nous a manqué des responsables charismatiques à même de faire vivre le Parti en assurant les postures idoines pour constituer des relais efficients entre la base et la direction du Parti. S’y ajoute la grande désinvolture de personnes ignorantes de la chose politique qui ont amplifié, sinon suscité, la défiance des électeurs, piétiné nos valeurs en s’attaquant aux chefs religieux et agacé nos alliés dans la coalition Benno Bokk Yakaar par des propos inélégants. Ceux qui suivent, un tant soit peu, les processus électoraux vous diront qu’au lendemain d’une élection présidentielle telle que celle que nous avons connue, marquée par une forte majorité en faveur du nouveau président, le scrutin qui vient immédiatement après, surtout dans un délai rapproché, amplifie la victoire dans une sorte de 3e tour de confirmation. C’est exactement ce qui s’est passé en 2012 et certains se sont confortés dans des certitudes. Mais comme je vous l’ai dit précédemment, une analyse objective par des personnes avisées s’imposait.
Les locales de 2014 ont indiqué des signaux inquiétants, qui devaient sonner l’alerte, avec la perte de localités emblématiques gagnées par des ténors de l’opposition ou perdues par de hauts responsables du Parti investis de fonctions étatiques stratégiques et, de façon générale, le repli des suffrages de la coalition Benno Bokk Yakaar. Malheureusement nous avons assisté à un remake des erreurs du PDS au lendemain des locales de 2009, au terme desquelles ce parti sorti laminé s’était autoproclamé grand vainqueur.
Pensez-vous que Moustapha Cissé Lô y est pour quelque chose ?
Je ne veux pas personnaliser les choses. Mais, en politique plus que partout ailleurs, la personne investie de la responsabilité de direction doit unir, prospecter, réconcilier et massifier au lieu de diviser. Elle est appelée à rendre compte et à assumer les manquements. Nul n’ignore ce qui s’est passé depuis 2012… il faut en tirer les conséquences pour le bien de tous
Qui attendez-vous pour revenir ?
Entre juillet 2012 et novembre 2014 j’avais de nombreuses obligations professionnelles qui m’ont amené à voyager souvent et par ailleurs, j’étais très absorbé par la préparation du Concours d’agrégation. Ces choses étant derrière moi, je suis à la disposition du Président Macky Sall pour consacrer tout mon temps et toute mon énergie à la massification du Parti et à la préparation des échéances à venir.
Comment appréciez-vous l'antipathie des religieux de Touba vis-à-vis du régime Sall à Touba ?
La récurrence d’un vote défavorable, émanation de la volonté de citoyens, est incontestable. Il faut intégrer le fait que le PDS est solidement ancré dans la zone, bien aidé par le comportement et les péroraisons de responsables à différents niveaux qui, consciemment ou non, ne manquent aucune occasion de jeter de l’huile sur le feu. Il est désolant d’entendre des responsables épiloguer à longueur de journée sur des choses qu’ils ne maîtrisent et qui divisent plutôt que de consacrer leur énergie à mettre en exergue les réalisations et les ambitions du régime pour Touba. Connaissant bien la région et les familles religieuses, je puis vous assurer qu’il n’y a rien du sombre tableau que certains cherchent à dresser entre le Président Macky Sall et les autorités mourides. Je l’ai accompagné lors de ses visites aux différentes familles en mai 2010, et les propos d’estime et de soutien qui lui ont été tenus sont intacts.
Pensez-vous que la tendance sera renversée ? Comment si oui ?
Aucune situation n’est figée, la maturité de notre corps électoral symbolisé par ses votes successifs, depuis 1996, montre que les partis qui s’investissent dans la pédagogie, la discipline, la cohésion et la recherche des profils adéquats s’incrustent durablement dans le paysage. Si l’occasion se présente, je soumettrai aux autorités du Parti des propositions, avec un agenda, qui viendront enrichir la réflexion.
Les députés ne paient pas l'impôt. Qu'en dites-vous ?
Cette question a été agitée ces derniers jours. Je n’en connais pas les tenants et aboutissants.
Vous préconisez des sanctions ?
Le pouvoir législatif étant un des socles constitutifs de l’architecture de notre État, veillons à le préserver des querelles qui n’apportent pas grand-chose à l’édification de la nation sénégalaise.
Que dites-vous du dialogue politique ?
J’ai le plus grand respect pour les femmes et les hommes engagés dans l’opposition. Nous devons garder à l’esprit que nous construirons ce pays ensemble, dans le respect des convictions de chacun. Nul ne peut se prévaloir du monopole de la vérité et de la compétence. Dans mon action quotidienne je ne me fais aucune frontière dans la recherche constante de nouvelles idées, de nouveaux moyens, de nouveaux amis et la confrontation des expériences pour accompagner la vision du Président Macky Sall.
Un petit commentaire sur les suggestions d'Idrissa Seck.
Toute proposition mérite examen. C’est la synthèse des concepts et la synergie des actions qu’il faut à nos pays. Mettons les idées ensemble et tirons-en le meilleur profit.
Karim Wade, doit-il être libéré ?
Je le souhaite de tous mes vœux. Je dirai le pourquoi. Humainement personne ne souhaite voir une personne privée de sa liberté d’aller et de venir. Politiquement, y compris au plan diplomatique, ce genre de situation est souvent exploité par des esprits malveillants. Il est temps de pacifier les cœurs et de réunir les sénégalais pour bénéficier au maximum des belles perspectives qui s’ouvrent. La réussite de Plan Sénégal Émergent a besoin de toutes nos énergies, ne nous dispersons pas.
Les réconciliations Macky - Wade .... Qu'en dites-vous ?
Une réconciliation suppose une amitié rompue! Ne serait-ce que de ce point de vue humain les retrouvailles sont indispensables. Au plan politique, l’histoire aujourd’hui assigne à l’Apr, et à son Président, le rôle de pacificateur et d’unificateur de l’espace politique, à commencer par la sensibilité libérale. Sur le plan de la construction de l’État, nul ne conteste que Me Abdoulaye Wade a beaucoup contribué à la consolidation de notre démocratie et peut être encore d’un grand apport pour le pays.
source:http://www.dakaractu.com/INTERVIEW-EXCLUSIVE-AVEC-BAMBA-FALL-A-Mbacke-et-Touba-il-nous-a-manque-de-respecter-des-valeurs-et-des-chefs-religieux_a110786.html