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«Il y a une jalousie stérile entre les artistes»
L'OBS - Sa voix suave berce le cœur des mélomanes. Sa mélopée est une symbiose parfaite entre la prose et un ensemble philarmonique. Daba Sèye, après une longue absence dans la scène musicale, revient avec «Setlouna», un opus riche de 8 titres. Face à L’Obs, le leader du groupe Mame Fallou ne mâche pas ses mots. Elle dit tout sur son nouvel album, ses relations avec les autres artistes… Une petite balade dans son jardin secret était également au menu.
Après «Mame Fallou» et «Dara Wésuwul», vous venez de sortir «Setlouna». Parlez nous de l’album.
Dans «Setlouna», j’ai abordé beaucoup de thèmes. Je rends hommage à mes fans à travers le titre «Sama Fans Yi». Le tube «Djiguène gni» est dédié à la femme sénégalaise. A mon avis, rien de grand ne peut se faire sans la paix. Notre pays doit être un et indivisible pour pouvoir décoller. C’est en ce sens que j’ai réalisé la chanson «Jamm Sénégal». J’ai consacré les tubes «Dé Guogne» et «Jour-j» à des amies et tous ceux qui, de loin ou de près, ont toujours apporté leur pierre à l’édifice. C’était également important pour moi de faire un petit rappel sur ma lignée de griots à travers «Guéweul la». Dans «Mbeuguel», je chante cette chose qui peut unir des hommes d’univers différents : l’amour. Le huitième tube «Mame Cheikh Ibra Fall» rend hommage à l’illustre père des «Baye Fall» qui porte le nom de la chanson. En gros, l’album parle de tout. J’invite tous les fans à venir nombreux fêter mon premier anniversaire au Théâtre national Daniel Sorano, le 19 avril prochain.
Des artistes comme Titi, Coumba Gawlo, ont organisé leur anniversaire au Grand Théâtre national. Pourquoi pas vous ?
Mon but est de suivre les pas de grands ténors qui ont fait les beaux jours de la musique sénégalaise. Daniel Sorano représente beaucoup de choses pour notre culture. Tous les grands noms de la musique sénégalaise sont passés par Sorano. En plus, je me sens plus proche de la musique traditionnelle que moderne. Donc, j’estime que pour mon premier anniversaire, je dois impérativement passer par ce monument de la culture. Il ne faut pas brouiller les étapes. C’est petit à petit que l’oiseau fait son nid. Rien ne sert de se précipiter. Il faut partir à point.
Vous pensez donc ne pas être de la même trempe que les autres artistes qui ont su relever le défi du Grand Théâtre ?
Je veux seulement avoir un palmarès normal. Le succès émane de Dieu. Chaque artiste a son public. Je suis capable de remplir un stade. J’ai beaucoup de fans. Mes inconditionnels répondront toujours à mon appel. Peut-être que j’organiserai mon deuxième anniversaire au Grand Théâtre.
«Setlouna» (j’ai constaté). Qu’avez-vous constaté ?
«Setlouna» est comme une sorte de diagnostic de la musique sénégalaise. J’ai constaté qu’elle n’a toujours pas atteint son summum. Cela est dû à la jalousie stérile qui existe entre les artistes. (Un long silence, puis elle reprend). Je garde véritablement de bonnes relations avec tous les artistes. Je souhaite du bien à tous. Mais, il ne faut pas se voiler la face. La bonté tant chantée tarde à se manifester dans notre milieu. Nous sommes dans un univers où chacun veut écraser l’autre. Le milieu de la musique n’est pas aussi rose que les gens le pensent. Les gens ne se font pas de cadeau. Il faut toujours bien se serrer les coudes. Il faut être bien coaché par un label pour s’en sortir.
Pourquoi ne cherchez-vous pas donc un label pour faire face à ces maux ?
J’ai été contactée par plusieurs labels de production. «Prince Arts» a voulu travailler avec moi. Mais, nous n’avons pas pu trouver un terrain d’entente. En outre, je préfère surmonter seule les obstacles du milieu musical. J’ai la foi en Dieu. J’estime que tôt ou tard, je serai au devant de la scène.
Selon des rumeurs, vous n’êtes plus dans les liens du mariage. Confirmez-vous cela ?
Que ça soit clair : je ne suis pas un cœur à prendre. J’ai fait dix ans de mariage. Je suis mariée et je le resterai pour toujours, s’il plaît à Dieu. Je touche du bois (un petit sourire)... Au Sénégal et partout ailleurs, les gens livrent souvent de fausses infos sur les célébrités. Ce sont les risques de notre milieu. Il faut s’y accommoder.
Fallou Dieng vous sollicite souvent dans ses chansons. Quels rapports entretenez-vous ?
Fallou est comme un frère pour moi. Il est un bon conseiller. En plus du respect, il m’estime beaucoup. Et je lui rends bien la monnaie de sa pièce. Nous sommes tous deux talibés de Serigne Fallou Mbacké. Il est sincère. Il veut du bien à tout le monde. Il est tout le temps disponible à me soutenir et participe à mes chansons.
Quels sont vos projets ?
Je souhaite tout d’abord être à l’attente des mes nombreux fans, le 19 avril prochain. Car depuis longtemps, mes inconditionnels attendent avec impatience cet évènement. C’est pourquoi, je veux casser la baraque le jour-j. Je compte également mettre sur pied un mouvement pour lutter contre le cancer des seins. A ce titre, j’ai eu des partenaires nationaux et internationaux. Je livrerai le nom du mouvement lors de la célébration de mon anniversaire à Daniel Sorano. Après cette cérémonie, je compte faire des tournées nationales et internationales pour la promotion de «Setlouna».
IBRAHIMA KANDE
source:http://www.gfm.sn/actualites/item/13289-il-y-a-une-jalousie-sterile-entre-les-artistes.html