CONFERENCE - Introduction de nouvelles approches sur la liberté sexuelle dans la Résolution de New York : L’Afrique et des pays arabes disent niet

Le partage des conclusions issues de la 47ème session de la Commission Population et développement de l’Onu, qui a eu lieu du 7 au 11 avril 2014 à New York, a fait l’objet hier d’un atelier à Dakar, qui a regroupé plusieurs organisations de la Société civile, s’activant dans le domaine de la santé de la reproduction. Cette session, qui a constitué un temps fort de l’agenda du Caire+20, dont le point d’orgue a été la session spéciale consacrée à ce sujet lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies de septembre prochain, était un moment décisif pour réaffirmer l’importance de l’approche par les droits pour la santé sexuelle, défendre les avancées obtenues et définir de nouvelles priorités d’action pour les années à venir.
Selon Lanfia Diané, chef de la Division planification sociale à la Direction de la Population du ministère de l’Economie et des finances, qui a présidé l’atelier, cette rencontre de New York n’a pas été de tout repos surtout pour les pays africains. En effet, l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive comme la réalisation des droits en la matière, qui devrait nécessiter une mobilisation et implication politique réaffirmée des Etats, a divisé les pays participants. 
Pour M. Diané, qui faisait partie de la délégation sénégalaise, des pays européens et les Etats-Unis notamment, ont voulu introduire des éléments supplémentaires à propos de la liberté sexuelle dans la Résolution finale de la Confé­rence de New York, alors qu’il était convenu que le programme d’action du Caire sera maintenu et ne sera point négocié au cours de cette rencontre. Finalement, le groupe Afrique et celui des pays Arabes en plus de quelques rares pays de l’Europe de l’Ouest ont dit niet, en fait remarquer qu’il peut y a voir des dérives à propos de la liberté en matière de sexualité, parce qu’il y avait des groupes qui défendaient les droits des homosexuels. Mais au delà de l’homosexualité, il y a l’inceste qui sera cautionnée ainsi que la zoophilie. Donc, cela paraissait comme une porte ouverte à toutes les dérives. Mais le groupe africain s’est coalisé avec le groupe arabe et certains pays même de l’Europe de l’Ouest, pour faire face à ces innovations en termes de liberté sexuelle qu’on voulait introduire dans la résolution. «Ce fut difficile, mais il y a eu plus de peur que de mal, puisque nous sommes parvenus à éviter le coup de force», s’est réjoui Lanfia Diané. Il faut dire que des inquiétudes étaient apparues avant même la session de la Cpd, car devait s’y poser la question de la pertinence d’une résolution politique négociée or, traditionnellement, toutes les sessions de la Cpd donnent lieu à l’adoption d’un texte co-construit et négocié.

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