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L’enseignement supérieur à l’ucad la qualité «hypothéquée»

Sénégal  

L’insuffisance des enseignants à l’UCAD peut-elle avoir un impact négatif sur la qualité de l’enseignement ? La question mérite d’être posée et réfléchie, quand on sait que chaque année, le nombre d’étudiants croît.  

11329 enseignants pour plus de 80 000 étudiants à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. C'est l'information publiée par plusieurs médias sénégalais il y a de cela quelques mois. Ces chiffres témoignent clairement d'une insuffisance d'enseignants à l'UCAD. Chose préoccupante quand même, puisqu'on sait que le nombre d'étudiants augmente chaque année. « Nous sommes passés de 30.000 étudiants en 2001 à 72 962 en 2012 », a indiqué Abdou Karim Ndoye, Directeur de l'enseignement et de la réforme (DER), sur le site de seneweb.com, le 08 août 2012. Et de poursuivre : « Nous avons 1329 enseignants répartis en rang A et B. »
 A ce jour, le nombre d'enseignants n'a pas changé, mais celui des étudiants, si. Pour rappel, dans un document intitulé « L'Asphyxie de l'Ucad » qu'il a publié et qui est évoqué par le site d'information Actu24 le 26 mars 2014, le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (Saes) de Dakar, a relevé les problèmes de l'Ucad. Il a fait savoir que la Faculté des Lettres et Sciences humaines compte 197 enseignants pour 27 000 étudiants. 
 
Pour 96 enseignants, la faculté de Droit a un effectif de 14 446 étudiants. En termes de capacité d'accueil, il y a 26_993 étudiants, avec une capacité d'accueil de 6_780 places seulement à la Flsh. La faculté des Sciences Juridiques et Politiques, elle, a un effectif de 14_446, alors qu'il n'y est prévu que 3_486 places. Quant à la faculté des sciences économiques et Gestion (Faseg) qui n'a qu'une capacité d'accueil de 2820, elle enregistre  8_870 étudiants. C'est aussi le cas des Facultés de Médecine, de Sciences techniques, ainsi que de l'École supérieure polytechnique (Esp), qui ont vu leurs effectifs doublés voire triplés. Pourtant, les enseignants et chercheurs de la catégorie A, autorisés à dispenser des cours magistraux, ne font que 34,7% du personnel. 
 
 A cet effet, les signataires d' _Asphyxie de l'Ucad” expliquent «que 467 y compris ceux qui exercent des fonctions administratives, les chercheurs, les contractuels, les détachés entre autres, doivent donner des enseignements fondamentaux à quelques 80_500 étudiants, corriger des milliers de copies dans toutes les matières de toutes les filières, encadrer et faire soutenir ceux qui, de plus en plus nombreux, atteignent les licences 3, masters 2 et doctorat_». Et de souligner que le personnel appartenant à la catégorie B est très loin de pouvoir assurer les travaux dirigés et pratiques.
 
Ce qui soulève alors la question de la qualité de l'enseignement à long terme. S'il est vrai, comme l'exige l'Unesco, qu'un enseignant titulaire doit encadrer 25 à 30 étudiants, afin de leur assurer un enseignement de qualité, n'y a-t-il pas un risque que submergés par le grand nombre d'étudiants et d'heures de travail (8 à 11h par semaine), les quelques enseignants de catégorie A ne bâclent la mission à eux confiée ? Selon M. Ndoye, dans les facultés, il y a un professeur pour 64 étudiants, dans les écoles, 1 professeur pour 11 et dans le moyen, 1 professeur pour 54 apprenants.
 
SOURCE: http://www.sudonline.sn/la-qualite-hypothequee_a_20522.html
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