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Serigne Abdou Salam Mbaye, un khalife au carrefour de la serviabilité et du mysticisme

escroquerie

Serigne Abdou Salam Mbaye n’est plus. Le destin a voulu que sa vie de 82 ans, si riche d’actes nobles et de bienfaisances s’arrête le 3 septembre dernier en début de journée. En ces moments de deuil qui sont une grande occasion de recueillements et de prières pour le repos de son âme, se joindre à l’élan d’hommages provoqué par la triste nouvelle relève d’une impérieuse nécessité. Notre témoignage, loin de faire le bilan du khalifat de cet homme de Dieu qui a beaucoup et tant fait pour la promotion de l’Islam, se concentrera davantage sur deux aspects qui caractérisent, pour l’essentiel, sa vie et son œuvre. Il s’agit de sa serviabilité légendaire et son statut de soufi très ancré dans le mystique. Ces deux attributs méritent notre attention en ce sens qu’ils nous permettent de cerner la véritable personnalité du disparu, aussi bien dans le temporel que le spirituel. 

 


Fils de Mame Cheikh Mbaye dont il a été le digne héritier et khalife depuis 1998, le défunt marabout laisse derrière lui une grande communauté orpheline à laquelle retrouve-t-on les membres de sa famille, ses concitoyens lougatois et surtout la communauté des disciples de son illustre père. Si les premiers ont perdu un père attentionné, un époux, oncle, grand-père et même un ami de grande utilité, les suivants pleurent un bienfaiteur et médiateur social infatigable, tandis que les derniers ont été sevrés d’un guide spirituel de premier plan. Cette sympathie qu’il a engrangée auprès de ses contemporains montre qu’il fut un homme d’exception dont le passage sur terre n’aura pas été vain.
Avec lui, disparait aussi un musulman accompli, un savant en sciences religieuses qui devisait de Charia et de Sunna et dont la maitrise parfaite de la langue arabe donnait une touche d’élégance à ses discours. Toute sa vie durant, il n’a eu de cesse d’aider ses coreligionnaires à emprunter le chemin de Dieu, à être des pratiquants modèles. De par son érudition, son temps et ses ressources financières, il s’évertuait au maximum à rendre service à son prochain. Cet engagement forcené pour la cause du Seigneur et de son prophète (PSL) fit qu’il était devenu un véritable éveilleur des consciences. Véridique et infatigable serviteur de l’Islam, Serigne Abdou Salam le fut jusqu’au bout des ongles. Preuve qu’il aimait servir Dieu à travers ses hommes, celui que ses proches aimaient appeler Baye Abdou accordait une grande attention aux sollicitations extérieures. Lors de certaines cérémonies socioreligieuses auxquelles il pouvait se suffire d’un représentant, le frère à Serigne Sam Mbaye se donnait la peine de s’y présenter lui-même, n’en déplaisaient à son entourage qui utilisait son âge avancé comme alibi pour lui dissuader de certains déplacements. Cette grande disponibilité reste le signe évident de son humanisme et de son abnégation à perpétuer le legs de ses dignes aïeux.
Outre son humanisme, Baye Abdou Salam aura marqué son époque à travers son statut de soldat de la paix qui lui était plus chère que tout. Puisant son prénom de cette dernière, cet homme à la taille menue incarnait invraisemblablement les attributs du mot Salam à travers sa démarche lente, ses pas feutrés, son sourire lumineux, son regard plein de tendresse et ses mains soyeuses. D’ailleurs, un de ses fidèles talibés ne savait pas si bien témoigner quand il dit que « le sourire légendaire de Baye Abdou Salam était suffisant pour retirer toute angoisse chez ses visiteurs en situation de besoin».
Mais Serigne Abdou Salam Mbaye fait partie de ces saints dont on n’arrivera jamais à appréhender la réelle dimension spirituelle par simple analyse de leur existence dans le temporel. À l’image de son père, il s’était retiré des mondanités jusqu’à envelopper son vécu d’ésotérisme épais de mystère. Ce qui fait qu’on sait peu de lui. Un tout petit peu d’ailleurs. Mais en faisant recours à la science des lettres (’ilm al-hurûf), discipline islamique fondamentale qui aide à décrypter le sens, la nature et la sacralité de certains événements, l’on arrive à percer encore un peu de Serigne Abdou Salam, de sa posture mystique notamment. Très significative pour tout musulman, à fortiori les soufis que nous sommes, la numérologie islamique nous permettent de connaitre avec assurance que le défunt khalife de Louga a été tout sauf un homme ordinaire. C’est parce qu’une partie non négligeable des événements qui ont jalonné sa vie coïncide avec certains chiffres mystiques qui ôtent tout hasard à sa mission terrestre. Ainsi, on comprend aisément que sa vie a été illuminée par son Seigneur, et son œuvre magistrale avalisée par le même Maître.
66 comme âge d’accession au khalifat
Commençons notre analyse numérologique sur Serigne Abdou Salam par son âge d’accession au khalifat de Cheikh Ahmadou Kabir Mbaye. En effet, le 15 mars 1998, lorsqu’il remplaçait Serigne Sam à la tête de la famille Mbaye, il avait 66 ans. Ce chiffre mystique nous renvoie à la valeur numérique (initiale) du nom ALLAH. Lourd de significations, nous nous en limitions à déduire que ce chiffre met en évidence la conformité de ses actions aux recommandations de Dieu. Facile à croire si on sait la recherche de perfection dont il faisait preuve dans ses pratiques de culte.
4 comme quatrième khalife
Nombreuses sont les personnes qui n’ont pas remarqué un détail important dans le khalifat de Baye Abdou Salam. En réalité, il est non seulement le fils cadet de son père, mais aussi son quatrième khalife. Entendons par là que Mame Cheikh aura donc quatre khalifes issus de sa progéniture. Ce chiffre nous fait penser aux quatre célèbres khalifes de l’Islam. Et nous conforte dans notre idée que les khalifes de Mame Cheikh ont brillamment accompli la mission à eux confiée telle que le firent Seydouna Abou Bakr, Omar, Ousmane et enfin Ali (Que la paix soient sur eux) pour la propagation de la meilleure des religions. D’ailleurs, en regardant de plus prés le parcours des fils de Mame Cheikh Mbaye, on a l’impression que la mission de chacun d’entre eux dans la perpétuation du legs paternel revêt une particularité bien précise et différente de celle de son frère.
Devant une telle distribution de rôles, Serigne Mor le discret aura assuré pendant six (6) ans la mission de sauvegarde par la réalisation des dernières volontés de son père qu’il remplaça auprès des fideles et la préparation de ses frères à la relève. Le très sage Serigne Ibra, pour sa part, s’occupera, durant quarante et un (41) ans, de la mission de consolidation. Sans conteste, il a élargi les tentacules de la voie Mouhammadiya à laquelle s’identifiait son père et a offert à la cour de ce dernier ses premiers chantiers. Serigne Sam, de par son érudition singulière, aura conduit la mission d’affirmation avant et pendant son magistère de cinq (5) ans. Soutenu en cela par le nabab El Hadji Djily Mbaye qui n’a pas été khalife, il a confirmé la puissance mystique de Mame Cheikh et l’a présenté à la face du monde. Enfin, Baye Abdou Salam s’est attelé en seize (16) ans à réactualiser l’enseignement du cheikh auprès de la jeune génération et à le divulguer aussi loin qu’il puisse aller. C’est comme s’il faisait un clin d’œil au mot « divulgation » qui s’est répété seize (16) fois dans le noble Coran. Son décès ouvre l’ère des petits-fils qui marcheront encore et encore sur les pas de leurs pères pour préserver l’héritage du grand-père. Mais nous n’avons pas encore fini avec Baye Abdou. Car il nous faut parler d’autres chiffres.
La sourate Ya Sin comme âge
Toujours dans le cadre de notre recherche, cette fois-ci inspirée du Coran, on note des coïncidences troublantes entre la vie du défunt khalife et le livre saint. La première de ces remarques est son âge qui est égal au nombre de versets de la sourate Ya Sin. Hormis le fait qu’elle soit le cœur du Coran comme il nous a été rapporté du prophète Mouhamed (paix et salut sur Lui), la sourate Ya Sin caractérise aussi la vie de Mame Cheikh Mbaye qui a vécu le même nombre d’années que son quatrième khalife. Si Mame Cheikh avait l’habitude de confier à ses proches qu’il « ne sera pas loin de Ya Sin », son fils cadet aimait dire qu’il « ne sera pas loin de l’âge de son père ».
68 comme anniversaire de décès de Mame Cheikh (2014 – 1946 = 68)
Dans ses confidences, Serigne Abdou Salam aimait insister sur le fait que lui et son père formaient un seul être. On en a la pleine certitude avec le chiffre 68. Au fait, le soixante-huitième (68e) anniversaire de décès de Mame Cheikh Mbaye coïncide avec la dernière année de Baye Abdou Salam sur terre. Ce chiffre est d’autant plus expressif qu’il coïncide avec la sourate coranique Al-Qalam (la plume). Cette sourate numéro 68, pour ceux qui ne le savaient pas, est la dernière sourate initialisée du Coran. En termes clairs, Al-Qalam clôture la liste des sourates qui débutent par des lettres tout comme Serigne Abdou Salam clôture le khalifat des fils, 68 ans après Mame Cheikh. Mais ce n’est pas tout. L’autre révélation est que Serigne Abdou Salam est venu au monde lorsque son père avait… 68 ans sur terre. Et il est parti quand ce dernier a passé 68 ans sous terre.
En définitive, on se rend compte que Serigne Abdou Salam ne s’est jamais détourné du chemin tracé par son illustre père et guide. Ses contemporains peuvent en témoigner, les chiffres aussi. Il ne nous reste qu’à adresser nos condoléances émues à toute sa famille, ses disciples et les personnes dont le décès du khalife attriste. Que le Seigneur, dans sa miséricorde infinie, l’accueille en son paradis, au côté de ses dignes aïeux ! Et guide aussi longtemps possible son successeur, Serigne Youssou Mbaye Ibn Serigne Mor, dans sa nouvelle mission.
Mansour Gaye
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source: http://www.leral.net/Serigne-Abdou-Salam-Mbaye-un-khalife-au-carrefour-de-la-serviabilite-et-du-mysticisme_a124366.html

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