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FIDAK 2014- LA FOIRE SORT LA GRANDE ARTILLERIE INTIMISTE – Encens, «bine-bine, garde mari, cherche mari» font fureur
L’OBS – Des produits intimes de toutes sortes sont exposés à la 23e Foire internationale de Dakar. Les clients de tous les sexes y trouvent leur compte avec des produits qui correspondent à leurs attentes.
Debout devant un stand d’encens, Modou discute à voix basse avec un ami en attendant sa commande de «Gowé». Emmitouflé dans un grand boubou blanc, le teint noir, la tête et la barbe bien rasées, il donne des recommandations au vendeur nigérien. «Donnez-moi un kilogramme de «Gowé», lance-t-il à Moussa, le vendeur d’encens logé au pavillon vert. Ce vieux d’une cinquantaine d’années est un féru de l’encens, il ne s’en cache pas : «D’habitude c’est madame qui achète, mais moi je préfère le Gowé.»
Modou ne lésine pas sur les moyens pour respirer la bonne odeur. «Avec madame, on peut acheter de l’encens jusqu’à 30 000 FCfa le kilo. La 23e Foire internationale de Dakar coïncide avec la période de froid. L’encens est un produit prisé par bon nombre de clients comme le vieux Modou. Le pavillon vert situé juste derrière le stand du Groupe Futurs médias est un véritable «centre commercial d’encens».
«Çarkata, Tchad, Gowé, Nak, coquillage», les variétés qui cartonnent
Rama est une exposante au pavillon vert. Assise dans son stand, l’air fatigué, les traits tirés, la voilée agrémente ses produits et guette l’arrivée d’un potentiel client. Cette Nigérienne de forte corpulence et de teint clair en est à sa dix-neuvième édition. Chaque année, elle expose plus de 13 variétés d’encens. Sa clientèle est mitigée : «Ma clientèle est essentiellement constituée de femmes, mais les hommes aussi viennent acheter. L’encens ‘’çarkata’’ est le plus acheté de par sa qualité, les Sénégalaises en raffolent et se bousculent dans mon stand.»
Au pavillon vert, les marchandages et discussions vont bon train, des hommes de sécurité habillés en gilets vert sur lesquels on peut lire «Gendarmerie» sont plantés à chaque coin pour intimider les malfaiteurs et autres criminels qui seraient tentés de perturber la quiétude des exposants. A quelques mètres de Rama, Fama fait les cent pas devant son stand d’encens. Habillée d’une taille basse en wax bleu, le teint noir, la mine bien faite, elle distribue des sourires aux passants. Fama remplace sa tante auprès du Nigérien Abdou Nasser qu’elle sert de commerciale. Sa clientèle est plus importante le week-end, précise-t-elle «les clientes viennent en masse les week-ends». Chez Fama, l’encens «çarkata» reste le plus prisé et est vendu jusqu’à quinze mille FCfa le kilogramme. L’encens vendu dans son stand provient essentiellement de l’Inde, de l’Egypte, de la Mecque …. L’échange sera bientôt rompu à cause de l’arrivée d’une cliente. Moulée dans une robe jaune rayée de bleu qui met en exergue ses rondeurs, Soda vient pour la deuxième fois de la journée s’approvisionner en encens. C’est madame Diouf, lance-t-elle coquette. Sur la question de l’importance de l’encens, elle roule les yeux et répond : «A vrai dire, je ne retiens même pas les noms, mais mon mari adore la bonne odeur, c’est donc naturellement pour lui faire plaisir que j’en achète.»
«khaley waliyé, crystal, takh ci ripp» des «bine-bine» pour ferrer les hommes
Khadîdja tient son stand à l’entrée de la foire. A la différence des autres exposants, son lieu de commerce est mal aménagé. A l’intérieur d’une bâche blanche, elle expose des articles d’art et une table jouxte la devanture. Sur cet étal sont alignés des perles de toutes les couleurs qui attirent les regards. Khadija vend des ceintures de perles communément appelées «bine-bine» de couleur bleu, marron, jaune, rouge. En bonne commerciale, elle sait attirer ses clients. «Venez voir. Une vraie femme doit se munir de ces ceintures de perles.» Plus qu’une arme de séduction, Khadidja est persuadée que les ceintures en perles ont une autre fonction. «Les bines-bine donnent une belle ligne aux femmes qui les arborent. En plus, ils tiennent en haleine tous les hommes.» Du côté des clientes, on ne se gêne pas pour aborder le sujet. Ndèye Thiam, la trentaine, se dirige vers la sortie du pavillon vert. Le pas pressant, elle prend toutefois le temps de répondre «thiouraye ak feer day dannel goor, une vraie femme ne peut s’en passer pour maintenir son homme au foyer». Mariam abonde dans le même sens. Fatiguée par ses multiples déplacements à l’intérieur de la foire, un sachet d’eau à la main, elle s’affale à même le sol en attendant de récupérer son souffle. Engoncée dans une taille basse en thioub de couleur verte, elle donne son avis sur la question. «J’adore l’encens, le ‘’Gowé’’ en particulier. C’est incontournable pour les femmes surtout en cette période de froid», sert-elle entre deux souffles
«Cherche mari, garde mari»
Il n’y a pas que des mariés qui passent à la foire. Les célibataires endurcis y font également un saut dans l’espoir de trouver des produits magiques pour rencontrer l’âme sœur. La mine joviale, le commerce facile, Mame Diarra, étudiante en faculté de droit commercialise ses produits à l’intérieur du pavillon vert. Des produits très prisés, selon elle. Réticente au début, elle finit par se lâcher. «On a des produits ‘’cherche mari’’ et ‘’garde mari’’».
Des produits qui, à première vue, ressemblent à des flacons de sirop de par leur forme. Mame Diarra explique : «Le produit ‘’cherche mari’’ fait effet au bout d’une semaine et permet à l’utilisatrice de trouver rapidement chaussures à son pied. ‘’Garde mari’’ permet à la femme d’être au centre de la vie de son homme. Un point.
KALIL TOURE & HABIBATOU TRAORE
source:http://www.gfm.sn/fidak-2014-la-foire-sort-la-grande-artillerie-intimiste-encens-bine-bine-garde-mari-cherche-mari-font-fureur/