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Tuerie de Charlie Hebdo la Valls vers l'Elysée
À la raideur toute royale de Hollande s'oppose l'enthousiasme exalté de Valls aidé par ses origines ibériques. La tuerie de "Charlie Hebdo" a relancé la course à l'Élysée entre deux styles d'un même camp, alors que le président sortant commençait à respirer et que la Droite sombre dans la division avec le retour avorté de Sarkozy.
À QUI MANUEL VALLS s'adressait-il ce mardi 13 avec ses "J'assume" (1) qui rappelaient naguère Hollande devant Sarkozy, mais qui ressortiraient mieux de la bouche d'un candidat à la présidentielle de 2017 ? Apparemment, le discours valait tout aussi bien pour la consommation des députés dont il était l'hôte, des membres d'un gouvernement qui peine à aider François Hollande à briguer un second mandat (faute de résorption du chômage) que de l'électorat français au sens large. La tuerie du 7 janvier avec le massacre des journalistes de "Charlie Hebdo" semble en effet avoir grisé les hommes politiques qui essaient tous de sortir courageusement la rêve de l'eau, après une période de léthargie variée en fonction des aspirations, des aptitudes et des résultats obtenus à date.
Il est de notoriété que les deux poids de l'exécutif français ont bien réagi à la crise du massacre à "Charlie Hebdo" que cela et aiguisé les appétits pour l'Élysée, d'autant qu'avec le retour manqué de Nicolas Sarkozy sur la scène publique et la crise dans laquelle la Droite a plongé, un François Hollande aurait été un pis aller, sans être nécessairement une solution. Mais "Charlie Hebdo" est passé par là qui a permis de bonifier une image mais pas l'action à la tête de la République française.
Le Premier ministre Manuel Valls semble cependant avoir pris une longueur d'avance sur son patron. Plus par la stratégie de la politique spectacle qu'il a adoptée face à un président trop raide que par les résultats dont il se prévaut et qui plombent le destin du président sortant. Sauf donc à vouloir dire que "l'enfer, c'est François", Valls en marche vers l’Élysée ne devrait pas être mieux loti que son patron.
Le discours du 13 janvier est un véritable programme de campagne présidentiel quand tout y est : l'emphase, le ton, l'intonation, le spectacle avec ces effets de manche, l'opportunisme envers les collèges électoraux juifs et musulmans modérés. Mais, surtout, cette flamme que Hollande n'a pas, lui versé dans la raideur royale, cependant que Valls, aidé par ses origines espagnoles tout en couleur et en démesuré, verse dans le dithyrambe.
Le secret est connu de tous : il ne pense qu'à ça, comme, avant, Sarkozy, même en se rasant. Le choix porté sur sa personne pour remplacer Ayrault fut d'autant plus surprenant qu'on le savait attiré par le poste de Hollande. En perte de vitesse, le chef de l'État français comptait peut-être bénéficier de la vague "Valls" pour surfer et se refaire ; cruelle erreur : la crise de "Charlie Hebdo " a été le déclenchement de la surenchère politique, à droite comme à gauche, avec plus ou moins de bonheur.
La querelle à Droite (Juppé-Fillon-Sarkozy, sous l'arbitrage de Raffarin) avec le retour raté du prédécesseur de Hollande était du pain béni pour l'actuel locataire de l'Élysée ; la crise de "Charlie Hebdo" risque cependant de laisser Valls damer le pion à son patron. Le 13 janvier dernier, jour de chance, Valls s'est mis résolument en marche vers l’Élysée. Quid alors de cette nouvelle cohabitation originale ?
Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue
Parcelles assainies, Unité 10, Villa N° 276, Dakar, Sénégal, tél (00 221) 775952161
sites : www.lebaobab.info ; blog : http ://koccbarmafall.skyrock.com,
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