Affaire Sheikh Alassane Sène : ces bizarreries qui coulent comme un long fleuve tranquille

Faut-il s’attacher les services d’un interprète pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’affaire Sheikh Alassane Sène-Salif Hamady Ba alias «Johnny». 
Cette question garde tout son pesant d’or, au motif que, dans cette affaire de menaces terroristes, des faits troublants coulent comme un long fleuve tranquille. 

En effet, autant le premier nommé a été mouillé par le second, autant celui-ci semble être l’unique responsable des menaces contre le Président de la République, Macky Sall, le Ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo et la Directrice Générale de la Sureté nationale, Anna Sémou Diouf. 
Et ce, avec à la clé, des témoignages et autres preuves de l’enquête sur fond de confrontations. 
A cela, s’ajoute le fait que les réquisitions de l’opérateur de téléphonie, les confrontations avec sa femme de ménage, sa cousine, son ami le mouillent jusqu’au cou. 

S’il vivait en Côte d’Ivoire, on dirait que, concernant l’affaire Sheikh Alassane Sène-Salif Hamady Bâ, “il n’y a pas son deux”. Et loin s’en faut ! 

Tellement, il y a eu une litanie de faits troublants dans l’arrestation du premier nommé, dans ce qu’il convient d’appeler les messages Sms de menace contre le Président de la République, Macky Sall, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, et la patronne de la Directricegénérale de la police nationale. 

Actusen.com, qui vous plonge au coeur de cette affaire surréaliste qui défraie la chronique, depuis quelques jours, se perd en conjectures à force de gratter le vernis qui recouvre l’arrestation de Sheikh Alassane Sène. 

Ce, du fait que tous les témoignages et autres preuves collectés dans le cadre de l’enquête innocentent ce dernier au détriment de Johnny. 

Dès le début de l’enquête, Johnny nie et avoue, dans un même mouvement 

D’abord, dès son interpellation le 11 février dernier, Salif Hamady Ba, alias «Johnny», a dégagé en touche toute responsabilité dans l’envoi des messages Sms de menace contre le Président de la République, le ministre de l’Intérieur et la Directrice générale de la Police nationale. 

Mais mal lui en a pris. Car il sera vite perdu par le téléphone portable incriminé  qui a été retrouvé chez sa cousine Diary Dia. 

D’autant que cette dernière a affirmé sur PV, lors de son audition par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles, que ledit appareil lui a été offert par Johnny. 

Celui-ci, confronté à sa cousine qui l’a carrément mouillé, s’est accroché à son dur désir de se tirer d’affaire. 

La réquisition de la Police auprès de l’opérateur de téléphonie : la première pelletée sur le cercueil de Johnny 

Seulement, ces dénégations ne dureront que le temps d’une courte réflexion, et pour cause. La réquisition de la police auprès de l’opérateur de téléphonie a permis de constater que «le 15/01/2015 à 20 heures, 21h 23mn et 21h 34mn les appels de Hamady Ba par le biais de son numéro 77548… ont été relayés par l’antenne BTS de la cité Fadia. 

Ce n’est pas tout. Parce qu’à 21h 51mn, il a reçu un appel du numéro 775388… relayé par celle de l’unité 4 B_2 et à 21h 57mn, également, un autre appel de 7725548… par l’antenne BTS de Camberene01_3». 

Mieux ou pire, c’est selon, ces différents appels ont permis de circonscrire la localisation exacte de «Johnny», le jour et l’heure à laquelle ces Sms ont été envoyés aux autorités en question. 

«Dans ces réponses, il a été établi que le numéro 78123 52… a envoyé cinq Sms» vers les numéros de Abdoulaye Daouda Diallo et Anna Sémou Faye. L’officier de police chargé de l’enquête lui a fait savoir la confirmation des liens téléphoniques de l’auteur de ces sms et les numéros de «Johnny». 

Il en a conclu que : «cette concordance de la géolocalisation signifie donc que le 15 janvier 2015, vous étiez au même endroit. Tout porte à croire que vous avez envoyé ces sms ou bien vous étiez en compagnie de la personne qui les a envoyés». 

Face à ces éléments à charge, Salif Hamady Ba essaie de se débattre. Pour ce faire, il constate la concordance, selon le PV de police, mais dit être incapable de pouvoir l’expliquer. 

Et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Johnny en rajoute cette couche : “je ne me rappelle plus de mon emploi du temps, cette nuit-là”.Pour sa part, Sheikh Alassane Sène a affirmé qu’au moment des faits entre 20h et 22h : «je crois que j’étais à mon domicile. Sinon, j’étais parti chez mes parents aux HLM”. 

En effet, dit-il, “si je sors la nuit, c’est seulement pour aller rendre visite à mes parents”. Il a aussi affirmé qu’il ne connait pas les numéros auxquels ces messages incriminés sont envoyés.

Il dit avoir enregistré dans son téléphone un seul numéro commençant par 529 c’est celui du commissaire Arona Sy, ancien commissaire central de Dakar. 

En dépit de ses dénégations, Salif Hamady Ba alias «Hamdel» a été coulé par toutes les personnes entendues dans cette affaire par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles. 

Et ce, au détour des confrontations et des éléments de l’enquête rondement menée par les éléments de la Dic, qui n’a laissé aucune piste de nature à faire jaillir la lumière. 

Pourquoi Johnny doit maudire, pour le restant de sa vie, ce téléphone “Samsung”, sa femme de ménage et sa cousine 

Le moins que l’on puisse dire est que Johnny a été surtout perdu par un élément essentiel : le téléphone cellulaire de marque «Samsung» et de couleur rouge. 

En effet, c’est à partir de cet appareil que les messages de menace ont été envoyés. “Johnny” a confié aux enquêteurs que ce cellulaire lui a été offert par Sheikh Alassane Sène, le jour même où le forfait a été commis et que le même jour, il a donné en cadeau ledit cellulaire à sa cousine Diary Dia. 
Mais cet argumentaire s’effondre à peine a-t-il été développé. Car la femme de ménage, qui travaille chez Hamdel depuis trois mois, a affirmé avoir remarqué ce téléphone portable de marque «Samsung» et de couleur Rouge, depuis qu’il a commencé dans cette maison. 

«Oui, j’ai déjà vu le téléphone portable de marque «Samsung» de couleur rouge que vous venez de me présenter. En effet, je suis chargée de nettoyer la chambre à coucher du nommé Salif hamady Ba, alias Hamdel Ba. 

Et, il m’est arrivé à plusieurs reprises de voir cet appareil sur la coiffeuse du nommé Salif Hamady Ba. Je l’ai remarqué audit endroit avant la visite de la nommée Diary Dia», confie la femme de ménage aux enquêteurs. 

Le témoignage de celui qui lui a vendu la puce, a finalement “tué” les derniers espoirs de Johnny 

Autre fait qui assomme Johnny : la puce qui a envoyé les messages incriminés. Elle a été achetée par la femme de ménage Dado Mané au marché des Parcelles d’Unité 3. Il y a même eu une confrontation entre la femme de ménage et le vendeur de la puce qui a bel et bien confirmé. 

Par ailleurs, “Johnny” a affirmé qu’il ne sait ni lire, ni écrire et que c’est un de ses meilleurs amis en la personne de  Abdourahmane Kane qui lui écrit ses sms. 

Salif Hamady Ba : «Je réitère mes précédentes déclarations et persiste à dire que lorsque je reçois parfois des messages pour la lecture et la rédaction des réponses, je demande à certains de mes amis dont Abdourahmane Kane, ici présent de le faire pour moi avec mon téléphone portable». 


Pour se tirer une balle dans la tête, Johnny invente un ami qui lui écrit et lit ses Sms, alors que celui-ci est illettré 

Mais là aussi, Johnny se tire une balle dans la tête. Parce que, d’après Abdourahmane Kane, celui-ci ne fait que raconter des bobards. “Je m’inscris en faux contre ces allégations. 

Je n’ai jamais lu ou envoyé de message pour le compte du nommé Salif Hamady Ba avec son téléphone portable parce qu’étant moi-même illettré», a déclaré Abdourahmane Kane aux enquêteurs. 

Alors, au regard de tous ces éléments à charge, on comprend que le Procureur de la République ait ordonné la libération de Sheikhal Alassane Sène, au terme de sa garde-à-vue. 

Cependant, plusieurs questions ne sauraient pas ne pas balafrer la mémoire de plus d’un observateur : en voudrait-on, sans raison valable, à Sheikhal Alassane Sène ? 

On comprend pourquoi le Procureur de la République a ordonné sa libération de Sheikhal Alassane Sène 

Ses chroniques sur fond de diatribes verbales à l’endroit du Président de la République, Macky Sall, et de son régime dérangeraient-elles certains gros bonnets de la République? 

Ces derniers auraient-ils agi pour faire taire à jamais Sheikhal Alassane Sène ? Autant de questions qui gardent tout leur pesant d’or et dont Actusen.com ne dispose pas, pour l’instant, de réponse exacte. 

source: Actusen.com

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