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L’Afrique expulse, le Mont Gurru accueille, la Méditerranée engloutit et l’Europe condamne à la marginalité
En moins de deux semaines plus de 900 personnes viennent de perdre la vie dans les tentatives d’arriver en Europe par les côtes italiennes, nouvelles voies qu’utilisent les mafias. Nous sommes entrain de revivre presque ce qui s’était passé en été 2006.
Les années 2005 et 2006 furent emblématiques dans l’histoire des émigrations africaines vers l’Europe. On calcule approximativement que vers 39 000 personnes sont entrées en Europe par les côtes espagnoles sans mentionner ceux qui ont perdu leur vie à mi chemin (paix à leur âme). Ces jeunes garçons et filles qui arrivèrent au moment où l’économie espagnole et européenne avait besoin de cette “force de travail” ne cessent pas d’être un manque à gagner pour l’Afrique même si en termes de transfert ils drainent des flux important. Certains parlent ou entendent le co-développement comme une forme de compenser ce manque à gagner des pays d’origine.
Quand cette Europe vieillissante en a assez de cette main d’œuvre pour la régulation de son marché de travail dans les secteurs primaires et tertiaires ou pour des raisons de la crise actuelle, elle accélère les mesures répressives comme les expulsions massives et les dévolutions « chaudes » comme on le dit en Espagne.
En matière migratoire, pour saupoudrer les yeux de son opinion publique et internationale, l’Europe comme toujours et de façon concertée au niveau politique utilise son instrument que les dirigeants africains adorent à savoir “la coopération”. Cette soit disant coopération s’instrumentalise à travers de la condamnation de la dette, la coopération au développement pour mener à terme les accords en politiques migratoires comme le Frontex, les accords d’expatriation qui affectent généralement ceux qui avaient eu la chance de pouvoir affranchir les murs barbelés et autres.
Dans cette optique, l’Espagne avait impulsé et dirigé le processus de Rabat après avoir convaincu ses partenaires français, britannique et autres retissant car la problématique migratoire n’a pas les même aspects selon le pays concerné. Dans tous les cas, les conférences de Rabat, de Paris et Dakar sont réalisées et parallèlement des accords bilatéraux avec certains pays comme le Sénégal, le Mali pour ne citer que ceux là sont signés mais le Mont Gurru(No man land) entre le Maroc et L‘Espagne continue d’accueillir les jeunes africains qui ont survécu après le long et dur chemin du désert.
Pour ceux et celles qui ont du voir les documentaires réalisés para des journalistes vaillants dans cette zone qu’on pourrait appeler la “République indépendante” il ne vous restera qu’a vous posez la question comme on le dirait en Espagnol “qué coño pasa en África” en d’autres termes non moins politiquement corrects aussi ”putain que ce passe-t-il en Afrique”. Ce serait un geste d’indignation logique pour tout être humain doué de raison et surtout s’il a une certaine relation d’estime avec le Continent.
La“République indépendante” de Mont Gurru gére son quotidien avec des valeurs de solidarité et d’entraide entre frères et sœurs convaincus qu’ils ont dénominateur commun à savoir arriver en Europe à tout prix
Les citoyens et citoyennes de dette « République indépendante » entreprennent des tentatives sporadiques, parfois avortées ou frustrées. En février 2014, les concernés en premier chef revivaient avec la perte de vie de 15 personnes la situation de Ceuta et Melia de 2005 qui s’était soldé de plus de 300 morts.
Sans avoir terminé de pleurer et demander justice pour les 15 morts de 2014 dans des conditions que l’opinion nationale et international avait décrie et dénoncé certains avec vigueur, les côtes italiennes prennent le relais comme si de compétions il s’agissait.
Le panorama de recherche des morts, les chanceux survivants qui ont réussi à être rescapés pendant les chavirements dans les côtes italiennes, nous montre que la situation est désolante à tout niveau. Cette désolation et indignation comme première approche, doit nous conduire avec le doigt accusateur d’essayer au moins de cerner les causes pour en déterminer et envisager les possibles solutions car les lamentations ne vont pas résoudre le problème.
Depuis les années 2000 jusqu’à la date d ‘aujourd’hui, à ma connaissance, l’Afrique n’a pas connu de calamité naturelle qui pourrait servir d’argument à ceux qui voudront lier ces migrations aléatoires à des causes conjoncturelles.
Le sérieux et le sens de la responsabilité nous exigent de ne pas chercher des boucs émissaires ailleurs. En Afrique, quand avoir couvert les besoins basics est synonyme de lux, il ya de quoi de se poser la question à quoi ont servi les 55 ans d’indépendance. La souveraineté nationale devait rimer avec la capacité des dirigeants de choisir façon libre les modèles de développements pour servir le peuple. Qu’en est-il ? Les réponses peuvent diverses et mitigées en tout cas la réflexion est servie. Les faits sont sacrés et les commentaires sont libres comme le disait l’autre.
Certes gouverner n’est pas facile et nous en convenons et devons soutenir toutes les actions qui ont comme objectifs de sortir notre Continent du mal développement qui dans une certaine mesure est une des cause pour ne pas l’unique qui fait que notre jeunesse désespérée entame des migrations aléatoires.
Cependant, la responsabilité du développement incombe ceux à qui les peuples ont déposité leur confiances. Ces gouvernants élus à eux seuls ne s’en sortiront sans l’aide et le support des autres acteurs au niveau national et international. A ce niveau, la coopération devait être un instrument de solidarité internationale et non outil d’instrumentalisation politique.
Dans cette optique, les diasporas africaines sont interpellées. Souvent quand on fait allusion ou référence à cette diaspora, c’est généralement en termes de flux de fonds qu’elle draine vers le continent. Les expériences acquises en dehors du Continent aussi peuvent et doivent être conçu et capitaliser comme transfert si les espaces de interactions se donnent.
Malheureusement, la situation de méfiance entre les diasporas et les gouvernants en Afrique ne favorisent pas une complicité et la collaboration qui serait bénéfique a peuple africain.
Impérativement et de façon urgente un exercice de autocritique s’impose car la diaspora ne peut pas sombrer dans certains cas dans des critiques sans proposer des alternatives viables. Du côte des gouvernants, l’heure est venu qu’ils voient en la diaspora comme acteur de développement et non des gents soifs de leur prendre leur fauteuil. Un débat sérieux s’impose si en réalité la situation de développement de notre Continent est une priorité pour tous. Les migrants pris individuellement n’ont pas certes une manne financière capable de financer de grands projets, mais si elle franchit la barrière de la désunion, elle peut être un moteur efficace pour le savoir et le savoir faire qu’elle a acquis . Donc, l’heure est à la réflexion pour trouver un cadre structurelle pour parler de l’Afrique et des problèmes surtout en ce moment sur les questions de migrations aléatoires en vu d’en être acteurs pour trouver des solutions.
Amadou Bocar Sam
Président de la CASC et membre fondateur de la FES et a FAOSSE