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GRANDAKAR Elle se lasse du gena neyk* de son mari
Les Wolofs ont l’habitude de dire dans un vieil adage : «Xaley may tunk, waaye mag momay daan.» Votre serviteur préfère dire : «Mag momay tunk waaye sama diek bu ndaw bi momay daan deh.» Euskeuy! Pour vous faire comprendre qu’une épouse doit être astucieuse. Inutile d’affirmer que cette bonne dame dont je vais compter l’anecdote en est bien consciente. On y reviendra.
En attendant, il faut que je vous raconte ce qui m’est arrivé hier sur la Vdn. Vous n’allez pas me croire. J’ai presque pris mes jambes à mon cou. Alors que j’attendais la ligne 25 à l’arrêt des Aftu. Attention, je n’ai pas fui nak, dawuma dé. J’ai juste marché un peu plus vite que d’habitude. Il faut avouer que n’importe qui aurait eu la même réaction devant une telle situation. Un fou m’a presque dépouillé. Je suis tombé nez à nez sur un gros gaillard. Il me dit: «Qu’est-ce que t’as dans les poches? T’as des pièces?». J’ai eu peur parce qu’à priori, je ne pensais pas avoir affaire à un malade mental. J’ai réagi spontanément en vidant mes poches. «Donne tout !», exigea-t-il. Votre serviteur s’est exécuté sans broncher. Tout en sueur, mon corps tremblait pendant que mon «bourreau» continuer tranquillement son chemin. Évidemment, je n’avais plus un rond pour payer le transport. Conséquence : j’ai marché jusqu’en ville.
Revenons-en maintenant à notre bonne dame. Comme je disais, soxna su am fulë lë. Elle a dû, sans doute, sentir que sa mère voulait tout sauf son bien. Elle s’est révoltée pour aller rejoindre son mari qu’on a, tenez-vous bien, chassé de la chambre parce qu’elle venait d’accoucher. Ce que les Wolofs appellent «gena neyk», c’est-à-dire s’abstenir sexuellement durant les quarante jours suivant l’accouchement. D’aucuns se diront comment j’ai appris cette histoire. Ce serait un secret de polichinelle de dire que je passe mon temps dans les transports en commun. Et c’est là-bas que je puise mes news. Ça a été le cas avec cette anecdote. J’avais pris la ligne 57 pour me rendre à Keur Mbaye Fall. J’étais assis derrière deux dames qui discutaient. Comme d’hab’ et sans le vouloir, j’ai tendu mes oreilles.
«Je ne sais plus quoi penser des enfants. Xaley yi dañoo wow bëtt torop, les jeunes filles d’aujourd’hui n’ont pas froid aux yeux. Elles se permettent tout au vu et au su de leurs parents», raconte l’une des dames. Je les prises en cours de discussion et naturellement je n’ai pas tout de suite compris le fond du problème. Mais j’ai dû patienter pour en savoir un peu plus. Et ça a payé. La dame poursuit sa narration: «Je lui ai clairement dit que neff dafa gaaw, c’est plus sûr que son mari passe ses nuits dans la chambre inoccupée de son petit frère au moins pendant deux à trois semaines. Mais au bout de deux semaines, sa femme est allée le rejoindre. Damaa dioomi sax».
Mbaye MANE M.
Victime de la mobilité urbaine
*Abstinence
Source Walfadjri