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Qu’est-ce- que la Charia Islamique, et les Sources du Droit Islamique ?

Sénégal‘’ Oui, Nous avons fait descendre sur toi (Mohammad) le Livre avec la vérité, pour que tu juges entre les gens, selon ce que Dieu t’a appris Et ne te fais pas l’avocat des traîtres’’ Sourate 4. Verset 105.

La Charia(Droit Islamique) n’est pas comme l’idée avancée par les chercheurs de paradis artificiel qui font leur enfer en érigeant comme code de bonne conduite sur terre la corruption et le désordre, qui rejettent le porte du voile, favorisent la nudité et réclamant sans vergogne, le mariage pour tous.

 

Les règles de la Charia proviennent du Saint Coran et de la Sunna et certaines d’entre elles sont définies comme ‘’Hudud’’ (peines et incriminations fixées par l’Islam), qui sont loin du code civil français inspiré des idées maçonniques et anti islamiques. Mais également, la Charia n’est pas seulement, les lapidations pour adultère et la fornication, coupées des mains ou amputées des jambes , comme ce qui se fait au nord du Mali par des groupes soi-disant islamistes comme le MUJAO et son supplétif ANSAROUDINE d’inspiration wahhabite crée par un espion britannique connu sous le nom de Sir Humphrey au 17ème siècle en Arabie Saoudite, qui a été un représentant de la Compagnie des Indes pour le Ministère Britannique des Colonies . Ce mouvement soi-disant religieux fondamentaliste qui se veut réformiste par un retour aux sources de la religion basée sur une conception épousant les intérêts des impérialistes, des hégémonistes anglo-saxons en particulier et du Sionisme International. Qui joue le rôle de protecteurs aux régimes bailleurs de fonds de ces Wahhabites aujourd’hui ?

 

 

Ce courant déviationniste considéré comme rigoriste et qui dit suivre les traces des ‘’Salafou Salih’’ des compagnons illustres du Prophète et leurs suivants qui réclament le retour à un mode de vie strict inspiré du nomadisme, c'est-à-dire le refus du modernisme, la lutte contre le bid’a (innovations), et contre le Chirk (polythéisme), une lecture littérale et sans profondeur des textes islamiques doubléed’une interprétation erronée des significations et symboles Islamiques.

Et comme bien connu, la stratégie adoptée par Sir Humphrey et son élève Mohammad ibn Abdoulwahhab a bien joué en faveur des néo-colons occidentaux qui, ont toujours eu pour objectif de fragiliser l’islam en créant la désunion et des conflits qui saperont les rangs des musulmans. Les Sénégalais en savent pour quelque chose. Entre autre de ces objectifs, la création d’un courant d’anathème contre les musulmans, susceptible d’aboutir à une guerre civile, et à l’éclatement du monde musulman, faisant de l’amalgame en détruisant des patrimoines historiques du passé glorieux des saints qui ont donné leur vie pour l’islam, par la profanation de mausolées ; ces Lieux Saints en tant que lieux dits ‘’d’apostasie’’ comme ce qui se passe à Tombouctou et à Gao, etc.

Le Droit islamique consiste à éclairer pour l’homme la voie légale à suivre dans tous les domaines de la vie, tant sociale que cultuelle.

Sur le plan social, le Droit Islamique a organisé les questions judiciaires, économique, financière, commerciale, ainsi que celles régissant la propriété, l’héritage, le mariage, le divorce, les rapports de travail, et les services. De même, tout un ensemble de lois réglementant les questions relatives à la paix, à la guerre, aux contrats, etc.

Sur le plan cultuel, où l’on retrouve les préceptes comme la pureté rituelle, la prière, le jeûne, le pèlerinage, etc. Le Droit ou la (Charia) Islamique en a précisé tous les détails nécessaires pour que l’homme puisse établir ses liens avec Dieu ses Enseignements envers cette Sublime Religion qu’est l’Islam.


 

Cela dit, qu’il existe de vastes règles en matière de Droit Islamique(Charia) qui comportent des élaborations juridiques très approfondies, et la plus vaste organisation légale pour la vie, qui reflètent l’esprit et l’objectif de la Charia (Droit islamique). Et les efforts des Docteurs de la loi islamique qui savent faire la distinction entre le contenu et les objectifs de la Loi d’une part et en faisant la part des éléments spatio-temporels, d’autre part, dans le seul but de remettre à jour constamment cette loi et l’enrichir. Pour dégager l’idée que les règles et prescriptions de la Charia sont éternelles et indépendantes des conditions extérieures.


 

La Loi islamique s’adresse à l’homme en tant que tel et en tant que donnée humaine, à tout âge et à toute période. En tenant compte que l’homme, de par sa création et le caractère inné de ses besoins, tendances et instincts, ne peut faire l’objet d’aucun changement ni d’aucune transformation par l’interaction des facteurs temporels, spatiaux sans que des transformations n’interviennent dans les moyens, les méthodes et les objets que l’homme met au point pour satisfaire ses besoins psychosomatiques, et pour exprimer ses idées et sentiments. Avec le développement des moyens et des méthodes de la vie, ou en d’autres termes ce que l’on appelle la civilisation, se développent et s’accroissent les moyens des services et activités des hommes. Ainsi, se développe et se diversifie la quantité des choses qui satisfont la dimension innée de l’homme, tels que l’éducation, l’habitat, la santé la nourriture, les moyens de transport, etc. En approfondissant cette idée pour en rechercher les éléments essentiels qui confèrent à la loi son caractère éternel, nous aboutissons à cette conclusion que les principaux éléments en sont :

La globalité du Message islamique et la largeur de vue

La globalité du Message islamique et la largeur de vue, la souplesse, l’humanisme et le réalisme : ces caractères contribuent le plus à rendre la Loi Islamique éternelle et permanente pour les hommes. La loi Islamique est en effet globale et universelle. Elle traite les différentes questions d’ordre cultuelle, morale, et légale ordonnant les affaires de l’individu, de la cellule familiale, de la société, de l’Etat, des finances, de l’économie, de la guerre et de la paix, de la propriété foncière et du travail, également bien qu’elle ordonne les nombreuses activités individuelles, comme la pureté, les aliments, les boissons, la santé, les états psychologiques ou somatiques, etc. Le Saint Coran évoque cette réalité et l’explicite ainsi : ‘’ Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre (Coran), comme un exposé manifeste de toute chose et comme guidée et miséricorde et une bonne annonce pour les Soumis’’. Sourate 16.Verset 89. Grâce à la richesse de son contenu, à la pérennité de ses prescriptions, et lois, à la globalité des ses versets, le Saint Coran est un ensemble parfait de règles de vie, une méthode de gouvernement et de politique, une prédication pour être guidé et sauvé. Prédication que la parole et la pratique prophétique ont pris soin d’expliquer, de révéler le contenu, de délimiter le champ d’application, d’expliquer les détails et points obscurs, et d’en éclaircir les généralités. Cette unité de la Loi –comprenant le Livre Saint et la Sunna ou pratique du Noble Prophète – a donné lieu à un contenu systématique global, et à un vaste prolongement intellectuel. Cette réalité objective dans la Loi islamique a inspiré aux Savants et Juristes la règle selon laquelle il n’est point de cas où Dieu n’ait pas prévu une loi.

 

Les versets et les traditions provenant de ces Savants et Juristes s’accordent et confirment tous, l’étendue de la conception islamique et la largeur de sa perspective juridique, organisationnelle, intellectuelle et religieuse, afin que le musulman réalise que l’Islam possède un point de vue, une loi et une position sur toute chose et évènement, ou cas nouveau surgissant dans la vie des hommes, dans le temps et dans l’espace.

Le développement du mode de vie des hommes et les innovations qui y interviennent au niveau des rapports financiers, politiques, économiques et sociaux, comme les systèmes bancaires, et des établissements financières et commerciales, les groupes et institutions sociales ou administratives, le développement de l’appareil de l’Etat, l’amélioration des rapports du travail et de la production, le perfectionnement de toutes les conditions de la vie. Toutes ces transformations qui affectent l’humanité ont leur couverture juridique et leur fondement législatif dans l’Islam. Cette globalité dans la conception du monde et dans la législation est à l’origine de la pérennité et de la validité permanente du Droit Islamique (la Charia). Elle en est l’élément essentiel , la source fondamentale.

La souplesse :

Si nous examinons attentivement la vie des hommes pour en déterminer les éléments dont ils ne peuvent se passer pour subsister, se développer et atteindre la perfection, nous verrons que leurs besoins se résument en deux catégories : celle des besoins fixes et permanents qui sont liés aux instincts et à la nature primordiale (Al FITRA), à la condition même de l’existence, comme le besoin de manger, de boire, de se vêtir, de se marier, de se soigner, d’apprendre, etc. Et celle des besoins variables qui comportent les moyens et les méthodes qui permettent aux hommes de satisfaire leurs besoins fixes. Et ce sont ces méthodes et moyens qui représentent la partie variable et perfectible de la vie. Les moyens de production de la nourriture, du vêtement, de l’habitat, des soins médicaux, du transport, les méthodes d’enseignement et d’apprentissage, les moyens de défense, de sécurité, le système d’organisation de l’activité sociale, politique, et économique se développement constamment et sont de plus en plus sophistiqués et complexes, au rythme des progrès scientifiques et technologiques, de l’expérience et des inventions et innovations. Tout développement intervenant dans ce domaine variable trouve son cadre légal général, ouvert dans lequel il peut s’insérer, sans autre contrainte que celle du respect de l’esprit et des principes fondamentaux du droit islamique (Charia) et sans autre limite que celle de la nécessité de préserver l’intérêt humain. Elle est l’expression de l’immuabilité du contenu et de la variabilité des formes à propos de chaque cas que l’islam n’a pas défini de façon précise. Il faut en effet qu’il soit clair, que la souplesse dont il est question ne signifie pas que l’on peut changer aussi l’esprit de l’Islam et ses prescriptions ou bien s’adonner à un jeu de subtilités avec ses enseignements. La souplesse dont nous parlons désigne seulement la capacité de l’Islam d’intégrer toutes les formes diverses et changeantes d’application des lois, dans le cadre de dogme.

Le Droit islamique (Charia) est idéologique et universelle. Ses principes essentiels sont clairs, déterminés et ont été enseignés par la raison et la révélation. L’Islam considère que les règles et les lois obligatoires sont seulement celles qui ont été promulguées :

Directement par Dieu (Le Coran), par le Noble Prophète Mohammad (pslf), et ses régents infaillibles et immaculés. Une loi qui vient de Dieu ou du Prophète ou d’un de ses Régents infaillibles et immaculés, peut être facilement acceptée et reconnue valable par tous ceux qui croient qu’elle émane des sources précitées, car ils savent que pertinemment que le Législateur a une connaissance parfaite de tous les aspects de la question considérée. Toutefois, les règles et les prescriptions promulguées par les autorités chargées des affaires sociales ou politiques ne sont applicables que si :

  • Elles ne s’opposent pas aux lois et aux critères mentionnés dans le Coran et la Sunna du Prophète Mohammad (pslf) ;

  • Tous les aspects de la question en cause ont été pris en considération dans la mesure du possible ;

  • Elles ont été promulguées avec une impartialité totale et sans léser les intérêts d’aucun individu d’aucun groupe, ni d’aucun classe en particulier. Seules de telles règles et prescriptions peuvent avoir l’aval du Saint Coran, de la Sunna du Prophète et de ses Régents immaculés et jouir du soutien sincère des Croyants.


 

Et pour faire des déductions juridiques, Il y a différentes sources de la Loi Islamique, qu’est le Saint Coran, la Sunna, le Consensus de l’opinion et la raison (Al Ijma) et l’Ijtihad.

La révélation (le Saint Coran) est la base principale de son système légal. La source légitime de la loi est incontestable. Le Coran existera pour toujours dans sa forme originelle. Grâce aux précautions prises par le Noble Prophète Mohammad (pslf) et à la vigilance des Musulmans, ce Coran est resté à l’abri de toute altération. Donc tout ce qu’il contient a été sans doute révélé par Dieu au Prophète de toute l’humanité Mohammad (pslf).


 

La Sunna :

Les règles de la loi et les autres détails de la connaissance ont été révélées par Dieu au Noble Sceau des Prophètes, Mohammad (pslf) lequel les a communiqués textuellement aux gens. La collection de ces révélations a été appelée le Coran. En outre, grâce à la connaissance divine dont il était doté, le Prophète a mis en évidence les enseignements islamiques, où il a expliqué et développé ce qui était contenu dans le Coran. Mais malgré cela, il était très attentif à ne rien dire qui aurait pu ne pas avoir l’approbation divine. Le Saint Coran dit : ‘’ Il (Mohammad) ne prononce rien sous l’effet de la passion’’ Sourate 53. Verset 3. Bien sûr, une guidance divine spéciale le dirigeait constamment dans le droit chemin. De même, Dieu nous a expressément enjoint l’obéissance à Son Prophète. C’est pourquoi ces injonctions émises par le Prophète sont aussi obligatoires que les Commandements de Dieu. C’est pourquoi les dires et les actions émanant du Prophète et de ses Régents immaculés qui interprètent la Loi divine, les règles de conduite islamique et la biographie prophétique (Siret) constituent en seconde position une autorité après le Saint Coran.

Il y’a dans le cas de la Sunna, un double problème. Tout d’abord nous devons passer les traditions (Hadith) au crible afin de voir lesquelles d’entre elles peuvent être acceptées comme authentiques et ensuite examiner leur vraie signification.

Il ne fait pas de doute qu’à travers l’histoire beaucoup de hadiths ont été inventés et faussement attribués au saint prophète et à ses dignes Successeurs. Il y’a beaucoup d’autres traditions (hadith) dont le texte a été altéré d’une façon ou d’une autre à cause de négligences ou de défaillances de mémoire du transmetteur de la tradition (hadith). Donc, il est nécessaire de s’assurer de l’authenticité de chaque récit ou tradition. Ce qui nécessite en soi une compétence spéciale et une connaissance large de la personnalité du transmetteur et de chaînes des transmetteurs. Ce qui veut dire que la compréhension de la Sunna exige, elle aussi une spécialisation dans différents domaines.


 

L’Ijtihad (effort d’interprétation)


 

Le troisième facteur contribuant à la permanence de la Loi et qui lui confère la capacité d’assimiler tous les cas nouveaux. C’est l’Ijtihad, terme arabe signifiant effort d’interprétation et d’extraction des lois, car les énoncés islamiques (Coran et Sunna) se prêtent à plusieurs degrés de compréhension.


 

L’Ijtihad est une opération pratiquée par les Oulémas et les Docteurs de la Loi islamique pour formuler de façon directement applicable les lois et prescriptions dont le croyant a besoin dans la vie à partir des sources islamiques reconnues. Le Coran et la Sunna prophétique constituent la source fondamentale et la référence de l’Ijtihad. L’Ijtihad est donc un effort scientifique reposant sur des sources juridiques précises et se conformant à une méthode d’extractions précise. Sans ces sources et sans cette méthode scientifique, il ne pourrait être qu’une activité aveugle et nuisible à l’esprit de la Charia et à ses objectifs. Car, il n’est pas à la portée de toute source et de toute méthode d’accéder à la connaissance du principe légal ni de réaliser les objectifs de la Charia. L’ijtihad est un des moyens les plus efficaces qui concoure à assurer à la Loi islamique, pérennité, authenticité et largeur de vue, dans le but de garantir une source d’épanouissement de la vie et de promotion humaine. Le Saint Coran dit : ‘’ Ho, vous qui croyez ! Répondez à Dieu et au Messager, lorsqu’il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie, et sachez que Dieu s’interpose entre l’homme et son cœur et que c’est vers Lui que vous serez rassemblés. Sourate 8. Verset 24.


 


 

Le Consensus d’opinion et de raison (AL IJMA)

Le Consensus d’opinion et de raison est considéré comme une autre source du droit islamique après le Saint Coran et la Sunna. Cela signifie que si le juriste admet une opinion, nous devons agir conformément à, même si nous ne trouvons rien qui la corrobore dans le Coran et la Sunna. Et si une autorité quelconque est fondée sur une stipulation de la loi mentionnée dans le Saint Coran ou dans la Sunna, la question du consensus d’opinion et de raison ne se pose pas, car le texte doit toujours primer sur le consensus. Mais s’il y a aucune autorité et que cependant les Juristes ont exprimé une opinion, nous devons considérer cette opinion comme faisant autorité présumant que les juristes doivent avoir une certaine autorité à l’appui de leur opinion, bien que nous ne puissions pas la trouver nous-mêmes. De cette façon, la validité d’une stipulation de la loi même dans de tels cas est effectivement fondée sur une autorité de la Sunna inconnue de nous.


 

La raison joue un rôle fondamental dans l’Ijtihad (effort d’interprétation) Son rôle d’assurer les statuts islamiques à une telle importance. C’est pourquoi son utilisation et la faculté de penser sont l’un des principes préliminaires de la cosmologie islamique. Pour cette raison, il a ordonné aux Musulmans de se référer aux gens d’expérience et de science et de leur demander conseils et avis à propos de toute question et de tout évènement obscur, ou de problème qui se pose au sein de la communauté. Le Saint Coran dit :’’ Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S’ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d’entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement) .Et n’eussent été la grâce de Dieu sur vous et Sa miséricorde, vous auriez suivi le Diable à part quelques uns’’ Sourate 4. Verset 84. L’Ijtihad ne consiste pas dans l’abrogation ou le changement des prescriptions divines, ni à les interpréter selon nos caprices. Les lois divines sont en effet imprescriptibles et immuables.

Chérif Mballo

Chercheur

Directeur du Centre Islamique de Recherche et de Documentation

CIRED

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