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Karamba Diaby, premier député allemand d’origine sénégalaise : «Je suis conscient des attentes»
Le néo-parlementaire allemand, d’origine sénégalaise, Karamba Diaby, sait qu’il doit son siège à sa région de Halle, pourtant réputée très conservatrice. Il se félicite de la «hauteur» de ses électeurs, tout en assurant être conscient des attentes placées en lui. Dans cette interview, réalisée par la radio Bbc / Afrique, Karamba Diaby parle de son militantisme, mais aussi de son engagement d’attirer l’attention sur le plan politique pour l’amélioration de la situation des émigrés de manière générale et des réfugiés en particulier.
Quels sont vos sentiments après votre élection en tant que Noir au Parlement allemand ?
Je suis très content et satisfait que les populations de Halle aient démontré leur ouverture par rapport aux émigrés qui vivent ici et qui contribuent au développement de cette société. Je suis aussi fier d’être originaire d’une famille sénégalaise et d’avoir toujours bénéficié du soutien des membres de ma famille, jusqu’en être arrivé là.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être le premier député noir d’Allemagne ?
C’est déjà des attentes qui sont liées à cela notamment. Il y a beaucoup de personnes, surtout les émigrés d’origine africaine et d’autres émigrés aussi qui ont des attentes très grandes en ma personne. J’en suis conscient, mais je pense aussi que c’est un message à nos enfants qui sont nés et qui ont grandi ici, que quand on s’engage pour changer les choses, les résultats peuvent suivre. Nous disons que nous nous identifions à certaines cultures politiques dans ce pays là, donc il est question de s’engager et de donner satisfaction dans ce pays.
Votre élection est comme un message aux populations de Halle à plus d’intégration.
Est-ce que vous le voyez comme tel ?
Oui, je le vois ainsi, parce qu’il faut aussi dire que notre ville surtout notre région est confrontée à des préjugés. Les gens pensent que notre région est confrontée à la xénophobie, le racisme et tout. Mais avec mon élection, ils voient quand même qu’on ne peut pas considérer toute une région ainsi. Il y a des diversités internationales qui sont là. Bref, c’est un message positif qui va de Hall vers le monde entier.
Vous avez probablement été victime plusieurs fois d’actes racistes ou de comportements de ce genre. Ne craignez-vous pas qu’aujourd’hui cela s’exacerbe d’autant que vous allez être au premier plan ?
Je n’ai pas été victime plusieurs fois de racisme. Disons que j’ai eu une confrontation avec des jeunes en 1990. Des jeunes qui voulaient m’attaquer et je me suis défendu. C’est vrai que le racisme et la xénophobie sont des thèmes généraux dans toute l’Europe, aussi bien en Allemagne, en France, en Hongrie. C’est un devoir pour la population de combattre ce phénomène, mais de ne pas donner la possibilité aux forces anti-démocratiques d’avoir des influences dans la politique. Quand même, ce ne sont pas des choses qui m’empêchent de faire mes activités politiques. Je suis conseiller municipal à Halle, je suis élu à Haler depuis 2009, je fais mon travail et je ne suis pas du tout inquiété.
En tant qu’étranger et Noir, n’avez-vous pas eu de problèmes pour intégrer le paysage politique allemand ?
Non pas du tout. Peut-être que je suis assez privilégié, car contrairement à des gens qui sont venus comme réfugiés et à qui on ne donne pas la possibilité d’avoir certaines libertés de faire des cours d’allemand, ou d’avoir du travail. Moi, j’ai eu la bourse, j’ai étudié ici jusqu’au doctorat et j’ai une famille stable. Cela veut dire que j’ai un certain privilège qui me permet de faire certaines activités et de faire certaines choses. Mon engagement serait aussi d’attirer l’attention sur le plan politique pour l’amélioration de la situation des émigrés de manière générale et des réfugiés en particulier.
Premier député noir d’Allemagne, c’est quoi la suite ? Premier chancelier noir ?
Non (il se répète avec le rire). Mon souhait après cette élection est de parvenir à faire mon travail de député de manière très normale comme tous les autres, de parvenir à représenter ma région de manière conséquente au Parlement fédéral. Ce serait tout ce à quoi j’aspire, et rien d’autre.
Avec Bbc/Afrique