Mody Niang l’Inspecteur de l’éducation à la retraite qui s’est fait connaitre au grand public à travers son opposition farouche au régime de Wade, n’est pas du tout satisfait de leur manière dont le Président Macky Sall gère les affaires de la cité notamment les nominations. Dans une interview parue dans l’Obs de ce jour, M. Niang n’y est pas allé du dos de cuillère pour fustiger « l’incohérence de Macky Sall » qui « dégomme quelqu’un le matin et le promeut le soir »
« C’est un mauvais signal qu’il donne au peuple. Comment peut-on remercier quelqu’un pour probablement insuffisance de résultats et curieusement le remettre dans d’autres circuits qui exigent autant de compétences. C’est inacceptable. Cela veut dire que ce sont ses amis, ils sont incompétents mais malgré tout on les garde. Ce n’est pas çà la République », s’indigne l’enseignant qui ajoute:
« La République ne connait pas d’amis, ni de parents, encore moins de militants partisans. Quand un ministre ne fait pas l’affaire et qu’on l’enlève, il faut aller jusqu’au bout. Mais l’enlever de son ministère pour le mettre à la tête d’une structure plus importante, c’est incompréhensible. C’est de l’incohérence. Macky a une démarche absolument incohérente ».
« La préoccupation affichée d’efficacité et d’efficience cache mal le souci politicien et électoraliste qui nous éloigne de plus en plus de l’engagement ferme du candidat Macky Sall à mettre en œuvre une politique sobre, vertueuse, efficace et de rupture et à réduire de façon drastique le nombre des directions et agences nationales. De même,son slogan « La Patrie avant le Parti » se fracasse, chaque jeudi, sur le roc de granit de ses différentes nominations« , s’est désolé le célèbre pourfendeur du régime wadien qui poursuit dans la même foulée:
« Il n’y a plus aucun doute que, si on plaçait sur les deux plateaux d’une balance d’un côté la Patrie et de l’autre le parti, celle-ci pencherait irrémédiablement du côté du parti. Le Wadisme est donc encore incrusté dans nos mentalités, sept mois après l’avènement de la seconde alternance démocratique, de laquelle nous attendions pourtant une rupture profonde. Les nuages du Wadisme sont loin, très loin de s’être dissipés. Ils assombrissent encore gravement notre atmosphère« , a-t-il ajouté.