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L'OBS - Après tous les signaux forts envoyés récemment par un faisceau de décisions et de projets en faveur de Touba, le chef de l’Etat dévoile son jeu et définit ses objectifs.
Jusque-là, Macky Sall se limitait à tirer les ficelles. Comme un maître en plein cirque, il guide ses «marionnettes» pour arriver à son but. Son ombre n’apparaît même pas dans la mise en scène, mais tout part de lui et tout revient à lui. Le jeu en vaut la chandelle car les dividendes à en tirer sont énormes.
Maintenant, le chef de l’Etat passe à la vitesse supérieure. Après avoir concocté et commencé à dérouler son plan de reconquête des milieux religieux (voir l’Observateur n° 3061 du mercredi 4 décembre 2013), c’est le moment pour le chef de l’Etat d’entrer personnellement en scène. Comme ébauché dans la stratégie du Plan, il dévoile son jeu. Mais le président de la République y va avec toute l’organisation qui sied. Macky Sall commence par Touba. Un choix bien calculé, en raison de la fracture assez profonde qui existait entre le Palais et Touba.
Après avoir réussi à désamorcer la bombe de Pout en réussissant à trouver un accord entre la famille de feu Serigne Saliou Mbacké et l’homme d’affaires nigérian, Aliko Dangoté, Macky Sall en profite pour tirer les marrons du feu. Au Palais, le chef de l’Etat et ses conseillers conviennent d’organiser un déplacement bien calculé à Touba. Il s’agit non seulement de récolter les fruits de l’intercession et du vote par l’Assemblée nationale de la loi faisant du Magal un jour férié, mais aussi de faire la paix entre Touba et certains proches du Président. A ce titre, l’on confie que le Président Sall projette, au cours de ce prochain pèlerinage à Touba, d’emmener dans ses «bagages» ses collaborateurs qui sont au centre de l’incompréhension née des suites du traitement réservé à certaines affaires juridico-administratives à caractère sensible. Et qui, par moments, ont été les cibles de vives critiques des jeunes marabouts de Touba. D’ailleurs, l’on cite le nom du ministre en charge de la Bonne gouvernance et porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, qui a été déclaré persona non grata dans la ville religieuse de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.
Seulement, Macky Sall ne plonge pas dans cette opération sans avoir des garanties de réussite. Auparavant, une délégation restreinte ira en éclaireur pour la bonne organisation de cette visite présidentielle. Il est prévu, lors de cette visite de prospection du terrain, une rencontre avec le porte-parole du Khalife général des Mourides, Cheikh Bassirou Abdoul Khadre Mbacké. Un entretien au cours duquel la facilitation de la mission de paix des braves devrait être évoquée.
D’ailleurs, des premières informations recueillies par les renseignements, il ressort que d’un côté comme de l’autre, les parties ont besoin de ce retour des relations à la normale. Car si les pouvoirs publics ont besoin de l’électorat fort et nombreux dont regorgent Touba et ses environs, les dignitaires religieux de la contrée, qui pour beaucoup sont aussi des opérateurs économiques directs ou par procuration, ont eux aussi bien besoin d’entrées à la présidence de la République, pour l’obtention de certaines facilités inhérentes à l’exercice de leurs activités commerciales ou même touristiques. Un partenariat gagnant-gagnant en perspective. Le schéma de Touba devrait aussi être appliqué pour Tivaouane, qui rumine sa colère contre Souleymane Jules Diop et Thierno Alassane Sall.
NDIAGA NDIAYE
TOUBACRATIE - DÉROULEMENT DU PLAN DE RECONQUÊTE DES MILIEUX RELIGIEUX - Macky Sall entre en scène à Touba
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