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Cheikh Tidiane Gadio révèle, dans cette dernière partie, «un clash intéressant» et jamais raconté entre «son» protocole et celui de Karim Wade à la veille du sommet de l’Oci, en 2008. L’ex-chef de la Diplomatie sénégalaise recommande ainsi au Président Macky Sall, pour le sommet de la Francophonie, de distribuer les responsabilités «pour prévenir tout télescopage» entre la Culture, les Affaires étrangères et les autres.
Que vous inspire la crise de l’éducation aujourd’hui ?
On ne peut pas, par exemple, prendre un secteur aussi stratégique que l’Education pour le morceler en trois départements. Je soupçonne que la crise persistante de l’Education est liée au fait qu’il y ait trois locomotives pour le seul secteur. Je me suis spécialisé à la Sorbonne en Sociologie des Communications de masses, mais aussi dans l’Education avec même un mémoire de fin d’études. Ensuite, j’ai enseigné à l’université de Dakar et je suis membre fondateur du Saes. Je conduisais avec les Bouba Diop, Waly Coly Faye, Alioune Tine et d’autres collègues, toutes les négociations sur la crise de l’enseignement supérieur. Après avoir enseigné pendant quatre ans au Cesti, je suis allé aux Etats-Unis faire mon doctorat (Ph.D) en Communication, Economie politique des Télécommunications et Développement international. Là-bas j’ai dirigé le département Afrique d’une des plus grandes institutions universitaires américaines d’Education, School for international training (Sit), puis à la Banque mondiale comme chef du département Afrique de World links for development pour l’introduction des nouvelles technologies dans les écoles. Donc, l’éducation et la communication m’ont suivi toute ma vie. Si on me confie l’Education, je peux prendre les problèmes à bras-le-corps et surtout que dans le programme de mon parti, l’Education occupe la deuxième place : «Nourrir, éduquer, soigner et libérer les énergies.» En plus de notre position sans ambiguïté que nous sommes les seuls à défendre et qui dit que la paix en Casamance ne fait pas partie des grandes priorités nationales, elle est la priorité nationale n°1. Nous avons aussi ajouté l’urgence de faire «basculer l’Afrique dans son destin fédéral» afin de réussir la Renaissance africaine.
Etes-vous là en train de solliciter le ministère de l’Education ?
Non. J’ai eu une discussion avec le président de la République et parmi une des suggestions que je lui avais faites, c’est que je rêvais de voir le Sénégal revenir à la formule des grands départements ministériels et avoir un gouvernement plus compact. Les Etats-Unis, première puissance du monde, sont dirigés par 13 ministres, le Japon, alors deuxième puissance, en avait 16.
Le Président en avait fait une promesse électorale…
C’était plus qu’une promesse, mais un engagement qu’il a voulu tenir non sans difficulté. Mais comme c’est lui qui décide, je n’ai pas à le faire à sa place. Moi à la tête de ce pays, je dirigerai avec une vingtaine de ministres au maximum.
Wade avait commencé par ça, mais…
Oui, Wade avait commencé, pour le premier gouvernement, avec 21 ministres. C’était très bien, mais n’oubliez pas que les gens viennent après réclamer des ministres pour leurs régions oubliées dans le partage des responsabilités. Ce sont ceux qui vous soutenaient quand vous promettiez 21 ministres qui vous envoient des lettres de menaces ou même de démission. Face à ce type de pressions, il faut, soit changer les mentalités soit avoir une main de fer. Il est vrai, cependant, qu’il y a des engagements qui sont modulables parce qu’il y a ce que je veux et ce que la réalité exige. Je considère qu’en Afrique, si l’on veut travailler très dur, à part les cinq départements de souveraineté, on peut, sur tout le reste, regrouper les ministères et créer en leur sein des directions. Cela permet aussi d’éviter des télescopages. Aujourd’hui, par exemple, la Francophonie est rattachée à la Culture mais aussi confiée en grande partie au ministère des Affaires étrangères dans le cadre de la Direction des organisations internationales. Mieux, vous avez le conseiller du Président chargé de la Francophonie, l’ambassadeur représentant spécial du Sénégal pour la Francophonie…
Quel département devrait gérer le sommet de la Francophonie ?
Dès lors que c’est un sommet des chefs d’Etat, tout ce qui est protocole, organisation, mobilisation des ressources et de la participation des chefs d’Etat ne peut être confié qu’aux Affaires étrangères. Mais tout ce qui est contenu scientifique, thèmes, l’élévation du niveau intellectuel, etc., peut être du domaine de la Culture. Je ne critique aucun des ministres (Ndlr : Affaires étrangères et Culture) pour qui j’ai beaucoup de respect. Mais cette question mérite d’être clarifiée davantage pour mettre tout le monde à l’aise.
Est-ce que c’est parce que vous avez vécu la même situation avec le sommet de l’Oci ?
Mais non ! Moi, j’ai été intransigeant et tous ceux qui sont honnêtes peuvent témoigner que j’ai dit du début à la fin que le seul maître à bord, ce sont les Affaires étrangères. J’ai dit aux gens de l’Anoci, que s’ils veulent construire des hôtels, des centres de conférence, des routes pour préparer le sommet, oui. Mais tout ce qui est mobilisation diplomatique des rois, émirs, princes, présidents, Premiers ministres, bref de tous les chefs d’Etat et chefs de délégation, organisation du Protocole, préparation du contenu scientifique, leadership global sur le sommet, ce sont les Affaires étrangères qui s’en occupent. C’est vrai qu’il y a eu une confusion immense qui avait été créée, faisant croire que c’est l’Anoci qui s’occupait du sommet de l’Oci. Gadio ne l’a jamais accepté et, à la veille du sommet, il y a eu un bon clash très intéressant. Certains dirigeants de l’Anoci avaient posté leur protocole à l’aéroport et le protocole d’Etat s’est croisé les mains et les a laissé faire. Ils ont placé des diplomates saoudiens dans des maisons et sont partis. Ces gens ont pris leurs bagages et voulaient retourner à l’aéroport pour quitter le Sénégal. Et là, on nous a appelés (Ndlr : à la Présidence) pour faire une mise au point nécessaire devant le chef de l’Etat et devant témoins. J’ai défendu mon ministère et on m’a reconnu, séance tenante, le leadership total pour tout le sommet.
Ce clash n’a jamais été relaté.
Non. Ce n’était pas nécessaire de le relater.
Karim Wade vous a quand même fait de l’ombre.
Non. Je ne traitais pas avec des personnes mais avec des institutions. On m’a nommé vice-président de l’Anoci et j’avais trouvé cela inacceptable. J’ai donc refusé et je n’ai jamais siégé aux réunions de l’Anoci. J’ai accepté tout de même que ma secrétaire générale, Absa Diallo, aille représenter les Affaires étrangères. Je n’accepte pas d’être dirigé par quelqu’un qui était conseiller spécial alors que j’étais ministre d’Etat. D’ailleurs, dans le premier décret, j’étais président du Conseil d’administration de l’Anoci, et après, ils ont changé le texte et j’ai pris mes responsabilités. J’ai boycotté l’Anoci pendant toute la préparation du sommet. Je rappelle que les deux objectifs fondamentaux de l’Anoci, c’était de construire un centre de conférence de classe internationale. Où est ce centre ? C’était aussi de construire une cité des chefs d’Etat, présidents, rois et princes. Où est cette cité ? Les Sénégalais m’ont étonné sur ces points-là puisque personne n’a réclamé une clarification sur ce point ; on a plutôt épilogué sur la construction de quelques kilomètres sur la Corniche.
Ce centre de conférence et cette cité des chefs d’Etat étaient-ils budgétisés ?
Absolument programmés ! Je précise que je ne parle pas de la gestion mais d’objectifs. Nous avons eu aussi des déboires d’une autre nature comme ce qui s’est passé avec l’Arabie saoudite. Quand des généraux saoudiens sont venus visiter les installations et les hôtels, ils étaient choqués parce qu’ils ont posé des questions sur la sécurité, sans obtenir de bonnes réponses. C’est dire que l’Anoci allait même jusqu’à tenter de répondre à des questions de sécurité. Ce qui s’est passé avec l’Anoci n’avait pas d’antécédent dans l’histoire du Sénégal. Heureusement que les Affaires étrangères ont sauvé la mise pour l’honneur du Sénégal et de l’Afrique. Cette réussite va au grand personnel des Affaires étrangères de notre pays, malgré tous les bâtons qu’on nous a mis dans les roues.
Est-ce que nous ne risquons pas de vivre la même chose pour ce sommet de la Francophonie en vue ?
Là, je ne suis plus dans le secret des dieux et ne suis pas, par conséquent, imprégné de l’état des préparations et des difficultés éventuelles.
Vous avez quand même vécu un tel scénario…
Oui, j’ai vécu une situation qu’au finish on a bien gérée. Dans le cas d’espèce, ce que je peux recommander, c’est que le président de la République, qui est le véritable patron de notre politique extérieure, distribue les responsabilités pour prévenir tout télescopage. Je souhaite que ça se passe bien parce que ce sommet est stratégique. Il s’agit de rendre hommage au Président Abdou Diouf qui va terminer son mandat. Donc, aucune rivalité ne doit l’empêcher de savourer cette note finale qui doit être de haute facture.
Quels sont vos rapports avec Benno bokk yaakaar ?
Nous avons des rapports intéressants. Pour nous, Benno bokk yaakaar n’existe pas en tant qu’institution parce qu’elle ne se réunit jamais et il n’y a pas de décisions communes recherchées. Par contre, si Benno bokk yaakaar est conçue comme un symbole de l’unité des forces vives du pays, là nous en faisons partie.
Qu’entendez-vous par «forces vives du pays» ?
Ce sont tous ceux qui ont contribué à la deuxième alternance, à l’exclusion de l’opposition actuelle qui a voulu plonger le pays dans l’abîme en essayant de réélire Wade pour un troisième mandat qu’ils savaient totalement illégal et illégitime. Mais aussi tous ceux qui voulaient tendre la main à Wade pour qu’il déroule son projet de dévolution dynastique, je précise bien «dévolution dynastique» et non monarchique puisqu’il y a une différence entre les deux. Ce sont donc tous ceux-là qui se sont donné la main pour offrir à Macky Sall 65% des suffrages qui constituent Benno bokk yaakaar. Mais après cette victoire, le Benno bokk yaakaar a cessé de fonctionner. Mon ami Tanor Dieng a dit une fois que Benno bokk yaakaar, c’est deux composantes : Ils ont amené le Benno et l’Apr yaakaar son yaakaar. Je lui dis que le lien entre le Benno et le yaakaar, c’est le bokk, et c’est nous. Une bande des quatre s’est détachée immédiatement, a tout organisé et a arrêté les concertations avec les autres candidats et composantes que nous étions.
Et cette bande des quatre, c’est Tanor, Macky, Idy et Niasse ?
Je préfère même ne pas parler des noms mais des formations politiques : l’Afp, le Ps, l’Apr et Rewmi. J’avais averti que les problèmes surgiront au sein de cette bande des quatre et voilà Idrissa Seck qui le confirme en prenant son indépendance par rapport à Benno bokk yaakaar.
Il reste la bande des trois. Est-ce que vous la dénoncez aussi ?
Non, je pense que la bande des trois a presque cessé d’exister quand ils ont compris toutes les erreurs que cette bande des quatre a commises. Je ne comprends pas que vous ayez le M23 (200 organisations) et tous les candidats, sans exception, derrière vous et qu’on vous fasse gaspiller cet immense potentiel pour des histoires de prébendes. Aujourd’hui, le Mouvement politique citoyen-Luy Jot Jotna, devenu légalement Mouvement panafricain et citoyen-Luy Jot Jotna, est membre à part entière de Benno bokk yaakaar en tant que symbole et veut participer à réunir toutes les forces autour d’un idéal pour travailler avec le Président Macky Sall et le soutenir. Maintenant, Benno bokk yaakaar a intérêt à mettre fin au sectarisme. Ceux qui, dans l’entourage du chef de l’Etat, ne lui conseillent pas ce que je lui dis, et prônent l’isolement ou les chevauchées solitaires, ne veulent pas sa réussite.
Macky Sall est-il un Président isolé ?
Je pense que certains individus essaient de le couper de toutes les compétences nationales et de celles de la diaspora. Avez-vous vu une ruée de ces cadres pour venir répondre à l’appel du chef de l’Etat ?
Wade a eu cette chance-là, mais cela n’a pas duré…
Son appel avait été entendu et il y avait un grand enthousiasme. Le Président Macky Sall a une chance encore plus grande. Mais quand dans son entourage certains disent : «C’est nous qui étions là avant»… vous voyez un peu !
C’est quand même légitime non, s’ils sont compétents bien sûr ?
Oui, mais ce ne sont pas qu’eux, il y a aussi ceux-là qui, au deuxième tour, ont participé au score de 65%. Il faut donc un peu de modestie. On a dit «la Patrie avant le parti», mais on l’a appliqué très difficilement. Je pense que certains veulent le parti et la coalition avant la Patrie. J’ai espoir que le Président va se révolter contre un tel dispositif parce que lui-même dit être disposé à avoir une majorité présidentielle élargie…
Etes-vous alors pour la mort de Benno bokk yaakaar et la création de ce nouveau pôle présidentiel élargi dont on parle ?
Je ne serai jamais pour la mort de vastes rassemblements qui donnent une chance au gouvernement du Sénégal d’avoir un soutien populaire fort et une démocratie apaisée. Cela n’empêche à aucun fils de la Nation d’avoir des ambitions. Le délit d’ambition n’existe dans aucun pays.
Idrissa Seck est-il victime de ce «délit d’ambition» comme vous le dites ?
Non. J’ai dit encore une fois que j’ai regretté ce qui s’est passé c’est-à-dire les incidents qui ont mené à son départ. Je souhaite que Macky Sall réussisse parce que si pour certains la stratégie pour le remplacer, c’est de souhaiter qu’il échoue, cela veut dire que vous êtes prêt à faire endurer aux populations d’énormes souffrances dans le seul but d’assouvir demain vos propres ambitions même si, pour cela, il faut pousser votre pays dans l’abîme. Non, la stratégie du pire n’est pas la bonne, il faut au moins souhaiter que le Président dirige un pays qui fonctionne assez bien si demain vous voulez hériter d’un pays normal. Le débat sain, c’est que son successeur vienne et dise : «Il a fait tant, je vais faire mieux.» Donc, je ne dis pas que c’est la stratégie de qui que ce soit ; je donne un conseil. Et il faut d’ailleurs un repos biologique en politique. Il y a la haute saison politique (période électorale) et après c’est-à-dire l’entre-deux… Par exemple, je suis retourné à mes consultations pour gagner ma vie et j’aurais compris que nous tous, leaders politiques, retournions à nos bases pour massifier nos partis, former nos militants, etc. On ne peut pas vivre de politique politicienne pendant cinq ans et empêcher les Sénégalais de se concentrer sur l’essentiel.
Aujourd’hui, l’essentiel, c’est de régler les misères et les souffrances des populations de nos pays, la question de l’énergie, ne pas avoir des coupures d’eau pendant deux semaines, résoudre la grave crise scolaire qui fait que nos enfants sont dans le désarroi et dans la rue, des professeurs qui sont malheureux parce qu’ils ne peuvent pas exercer leur job. Il faudra aussi trouver des solutions à l’emploi des jeunes, révolutionner la santé, l’agriculture, ramener en toute urgence la Paix en Casamance, etc. C’est cela la base de la conviction fondamentale du Mpcl. C’est plus important que nos ambitions personnelles.
Quelles sont justement vos ambitions pour les Locales ?
Nous allons participer aux Locales. Notre expérience de coalition dans Benno bokk yaakaar a été désastreuse. Les gens nous ont empêchés d’aller aux Législatives. Certains de mes camarades ont de l’amertume mais, personnellement, je n’en ai pas du tout parce que ma conviction est faite qu’en politique, comme disait l’autre, «les promesses des politiciens n’engagent que ceux qui y croient». Deuxièmement, et c’est le plus fondamental, en politique, tout ce que vous avez comme gain, c’est à la sueur de votre front. Donc, nous n’allons pas en coalition avec Benno bokk yaakaar de façon absolue. Maintenant, de façon relative, il y a des amis de la coalition avec qui on s’entend très bien. Dans certaines localités, nous allons travailler ensemble dans des listes communes. Il y a des endroits où le Mpcl se sent assez fort pour tenter sa propre liste, mais toujours avec d’autres forces politiques et de la société civile. Notre conviction est faite sur une question : tout parti qui se tape la poitrine comme étant une puissance politique du pays, nous le mettons au défi d’aller tout seul aux élections locales. Si un parti, seul, se retrouve avec 5 ou 10%, nous dirons qu’il est un champion parce que le Sénégal, avec 200 partis politiques, est terriblement morcelé. D’ailleurs, il faudra, peut-être, qu’une loi nous ramène à quatre ou cinq grands ensembles pour que la compétition soit plus sérieuse, plus transparente.
Qu’allez-vous faire personnellement ?
C’est Wade et la dévolution dynastique qui m’ont contraint à entrer d’une certaine façon dans la politique. Mais, si j’étais entré de façon normale, je commencerais par la base, mon village. Du reste, Je me suis repositionné dans mon département, Podor. J’y ai transféré mon inscription sur les listes électorales. Je vais désormais voter dans la commune de Pété, à côté de mon village, Gadiobé. C’est ma base affective naturelle. Le Mpcl va essayer de renforcer son implantation nationale et participer à des coalitions sans aucun sectarisme parce que les élections locales se décident localement. Dans certains endroits, nos camarades ont d’excellentes relations avec l’Apr, ils vont aller ensemble. Dans d’autres, ils vont travailler avec d’autres, sauf avec l’opposition. C’est incohérent, pour moi, d’être dans la même coalition que Macky Sall et de soutenir des partis qui s’affichent contre lui.
Que pensez-vous de l’Acte 3 de la décentralisation ?
En ce qui concerne l’Acte 3 de la décentralisation, dans l’idéal, je crois qu’on aurait dû procéder autrement. Fondamentalement, il y a quelque chose qui est gênant dans cette affaire. Dans les pays de démocratie majeure, quand une réforme de cette nature est engagée, on prend le temps de la pédagogie, on explique et on engage le débat dans les collectivités locales. Communalisation, départementalisation et plus tard régionalisation, ce ne sont pas des concepts faciles. J’aurais compris qu’on expérimente l’Acte 3 de la décentralisation dans une ou deux régions, qu’on corrige les manquements et, après, on généralise. Je pense que les prochaines élections auront beaucoup de confusions, d’incompréhensions, et ce n’est pas bien. Si l’Acte 3 de la décentralisation permet d’approfondir le transfert de compétences mais aussi et surtout le transfert des ressources dans les localités et aboutit à une vraie responsabilisation des cadres locaux, je dis très bien. Et s’il faut faire les élections locales sur cette base, et non le format ancien, certains experts disent qu’il faut au moins 12 ou 14 mois pour une bonne incubation du nouveau système et encore... Peu importe, on a qu’à prendre le temps nécessaire pour mener à bien cette réforme.
Seriez-vous alors pour un nouveau report ?
Honnêtement, au départ, quand on est entré dans la dynamique de l’Acte 3 de la décentralisation, je ne pensais pas qu’il y aurait simultanéité entre son adoption et sa traduction immédiate en terme électoral. Et quand on a proposé la date du 29 juin, je n’ai pas été consulté, comme beaucoup d’autres. Mes camarades qui ont participé à la concertation comme membres du groupe Benno bokk yaakaar ont dit la vérité parce que le choix de la date du 29 juin pose problème. Tout le monde pense que ça va être le premier jour du ramadan, certaines régions du Sénégal seront déjà dans l’hivernage.
Sauf que les dernières Législatives se sont tenues le 1er juillet, donc en hivernage…
Oui, ça c’est un cas de force majeure parce qu’après une nouvelle alternance, il fallait remplacer l’Assemblée nationale le plus rapidement possible. Mais là, la case de Birama ne brûle pas. Il n’y a aucune urgence à aller dans cette direction. Honnêtement, les Locales vers novembre-décembre nous auraient donné assez de temps pour expliquer et sensibiliser les populations sur les enjeux de la réforme.
C’est encore votre position malgré le premier report ?
Oui, ça me semble intéressant. L’essentiel, c’est que les élections se tiennent en 2014 parce que c’est l’année où on devait avoir le renouvellement des institutions.
Fin
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