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A la barre, le chanteur Metzo Djatah a regretté son geste et présenté ses excuses. Le Parquet a, néanmoins, requis 2 ans de prison dont 3 mois ferme contre l’auteur de Diembéring qui prolonge son séjour carcéral jusqu’au 13 mars.
A la barre, Metzo Djatah, Amed Siboudji Djatah à l’état civil, s’est sans doute rappelé les notes de son dernier album «Les temps sont durs». Avec sa voix cristalline, il chantait «qu’un jour se lève et nos souffrances s’achèvent». Là, il les affronte pour conjurer ce coup du «destin» qui vient de le rattraper. Il avait confondu… argent Faye et agent Ndiaye. Et il s’est retrouvé dans l’œil de la justice qui était appelée, hier, à prononcer à son endroit la sanction à la hauteur de la faute commise. Face au juge, il a perdu son charme et une partie de son identité.
Après son placement sous mandat de dépôt, ses dreadlocks ont été coupés.
Habillé d’un kaki marron assorti d’une chemise de la même couleur avec des rayures noires, le chanteur affronte déjà la première salve du président du Tribunal des flagrants délits de Dakar. «Vous voyez ce que ça fait d’être en conflit avec la justice. Vous avez perdu la liberté et vous avez aussi perdu ce qui vous est cher», lui fait remarquer le juge. Polygame et père de 4 enfants, il comparaissait pour corruption active et non respect des feux de signalisation. Devant la barre, le prévenu a reconnu sans ambages les faits. «Je suis arrivé au feu, je me suis garé. La circulation était fluide et j’ai décidé de poursuivre mon chemin. C’est ainsi que le policier m’a interpellé. Quand je suis sorti de la voiture, il y avait un homme qui passait et qui m’a reconnu. Il m’a dit d’aller parler avec l’agent qui peut être va me pardonner. Je lui ai demandé de m’aider, mais il ne voulait pas», raconte le chanteur. Il rentre chez lui et arrive avec de nouvelles intentions. «Je suis allé chez moi, et quand je suis revenu, je suis allé le voir. Il dévissait avec un jeune. C’est après que je lui ai remis l’argent», avoue-t-il.
«Je présente mes excuses»
Gardant son flegme, il a tenu à remettre les choses à l’endroit. «C’est vrai que j’ai vu une attestation écrite, mais je ne l’ai jamais touché, a-t-il persisté. J’ai remis au policier l’argent main à main, mais je ne l’ai pas glissée dans l’attestation comme il le prétend», précise le chanteur.
Le juge pousse l’interrogatoire pour tenter de psychanalyser le geste de Metzo Djatah. A quelle fin avez-vous remis l’argent au policier ? «J’ai remis l’argent à des fins amicales, pour qu’il m’aide et me remette mes papiers», répond-il. L’auteur de Diembéring réitère ses excuses en mesurant la gravité de son geste qu’il dénonce tous les jours dans la série Dinama neex qui crève l’écran de Sen Tv. «Je suis vraiment désolé. Je regrette d’avoir porté atteinte à sa personne», insiste Metzo Djatah. Le président le reprend de volée pour le sermonner. «Vous ne pouvez pas griller un feu, on prend vos papiers, vous partez et revenez avec de l’argent», réprimande le magistrat. Son assesseur porte l’estocade. «C’est des faits que vous dénoncez tous les jours. Pensez-vous qu’un donneur de leçons puisse descendre aussi bas ? Un donneur de leçons doit avoir un comportement exemplaire», embraie-t-il. Ces observations ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Metzo Djatah chante l’erreur humaine pour absoudre son geste. «Je suis humain, je suis conscient de l’erreur que j’ai commise et je le regrette profondément. Je présente mes excuses à l’agent et à toutes les personnes qui se sont déplacées pour cette affaire. Je me suis senti vexé par cet acte», souligne-t-il.
Ce mea-culpa public de l’enfant de Diembéring n’enchante pas l’avocat de la partie civile. Face au juge, la fragilité de sa position est liée sans doute par la morale véhiculée par le téléfilm qu’il a coproduit. Comme une ritournelle, cette séquence de Dinama neex, qui met en avant le comportement répréhensif de «l’agent Faye», prototype de policier de circulation corrompu, a occupé la plaidoirie de Me Barro. «C’est grave pour une personne qui prétend donner des leçons et qui prend le contrepied de ce qu’il dit. Ce geste doit servir de leçon car il faut qu’on respecte les policiers», tonne-t-il. Pour lui, il faut gommer cette image d’un flic «brûlé» par le chaud soleil au milieu de la circulation et qui se nourrit de billets de banque glissés dans les permis de conduire. Il dit : «un policier n’est pas un marchand qui tient un étal et à qui il faut remettre de l’argent. Ils sont des personnes dignes et intègres, mais il veut nous faire croire qu’ils sont corrompus», ajoute-t-il. En fin de compte, il a demandé que le prévenu soit sanctionné à la hauteur de la faute commise. Et il a réclamé le franc symbolique en attendant que justice soit faite pour rétablir la dignité de son client. Dans la même veine, le Parquet a enfoncé le clou en requérant 2 ans dont 3 mois ferme. Dans un bref réquisitoire, il estime que cette affaire est «un signal fort donné aux conducteurs et aussi un exemple fort que Daha Ndiaye a donné à ses collègues».
Le Parquet a requis 3 mois ferme
En face, la défense parle d’un procès de la société sénégalaise. «C’est un procès malheureux pour lui, mais heureux pour la société sénégalaise», avance Me Bocar Thiam qui pense qu’il appartient aux Sénégalais de changer leur pays. Saluant le comportement de l’agent, Me Henri Gomis a déploré sans fioritures l’attitude de son client. «Quand on se prend en donneur de leçon, on doit être exemplaire. Le prévenu doit savoir qu’il ne s’agit pas seulement de décrier des faits, mais de les vivre en actes et en paroles», a-t-il conseillé. Après avoir reconnu la culpabilité de leur client, les avocats ont demandé une application bienveillante de la loi en faisant bénéficier à leur client une peine avec sursis.
Entre temps, ils ont aussi sollicité une liberté provisoire rejetée par le Parquet. Finalement, le Tribunal a fixé le délibéré au 13 mars. Il faut rappeler que le prévenu a été arrêté par l’agent Daha Ndiaye après avoir grillé un feu de signalisation. Il a tenté de le corrompre en lui remettant la somme de 2000 francs.
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SOURCE: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6624-2-ans-dont-3-mois-ferme-recquis-contre-lartiste--les-temps-sont-durs-pour-metzo-djatah