Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

02
Sam, Nov

Sénégal - Mort de Bassirou Faye : Les réformes universitaires en méforme

DÉPÊCHES
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Fast backlinks and Guest-post hosting

violence sociale

Abdoulaye Wade a eu son Balla Gaye le 31 janvier 2001 et Macky Sall a son Bassirou Faye ce 14 août 2014. Les régimes changent. Les pratiques demeurent. Balla Gaye a «payé» de son sang pour que les tickets des restaurants soient revus à la baisse, pour que les bourses ou aides soient généralisées.

Mais aussi pour que nombre des grévistes à l’époque se voient octroyer des bourses d’études sans bourse délier, éloignés des fronts quotidiens et des bombes lacrymogènes pour un meilleur havre dans les universités occidentales. La consolation sera la parodie d’«affaire Thiendella Ndiaye» du nom de ce policier accusé d’avoir tiré sur l’étudiant. Et puis c’est tout ! Les responsabilités sont restées à ce stade d’auxiliaire qui «paiera» ce que ses supérieurs devaient payer. C’est l’une des plaies de l’impunité de l’alternance 1. 

Et nous voilà un Bassirou Faye, comme un Balla Gaye, sous l’alternance 2, qui part sans sa bourse et dont la mort va sans doute décanter les dix mois de dèche de ses camarades. Il y avait pourtant des prémices d’un drame qui devaient alerter au plus haut sommet. La mort, il y a quelques semaines, d’un étudiant tué par son camarade devant un restaurant était le début de ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Les psychologues ou psychosociologues seraient peut-être mieux habilités pour jauger les nerfs des étudiants dépassés par des conditions exécrables d’études et de vie. Mais, au fond, l’on a dû se dire que c’est une affaire inter-étudiant. Et aujourd’hui encore, pour cette «balle réelle» qui a emporté le pensionnaire de la Faculté des sciences et techniques, il ne faudra surtout pas accuser une «main politique invisible», comme semble suggérer le «premier flic» Abdoulaye Daouda Diallo qui était à Diourbel hier. «Il y a des forces tapies dans l’ombre qui attisent le feu (à l’université)», a dit le ministre de l’Intérieur. Forces politiques ? Il s’agira de prendre au sérieux ce drame et de situer les responsabilités. Si la police est encore l’auteur de cette bévue, il faudra nous épargner la «légitime défense» puisqu’il y a disproportion entre «balle réelle» et jet de pierres. L’essentiel, puisqu’il y a mort d’homme, c’est de punir le ou les coupables.
En attendant, tout ce balai de ministres, de «droits-de-l’hommiste» ou de politiques, pleurnichant sur la mort de Bassirou Faye arrive bien tard. Cette mobilisation hypocrite après la mort pouvait bien éviter cette tragédie. Il faudra s’attendre, dans un contexte aussi tendu, à ce que les autorités ramollissent leur jusqu’au-boutisme dans les réformes dont la gestion des bourses. Réformes jugées pourtant «bonnes» et «courageuses», mais contestées, qui risquent d’être mises entre parenthèses. Et une éventuelle reculade de l’Etat renverrait à jamais la modernisation et la conformité de nos universités aux standards internationaux à d’autres calendes politiques. 

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

SOURCE :http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/34086-mort-de-bassirou-faye--les-r%C3%A9formes-universitaires-en-m%C3%A9forme