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La prolifération des partis politiques qui continuent de naître comme des champignons au Sénégal, est en passe de devenir une véritable “épine” pour la démocratie sénégalaise. Dernier parti en date, celui de l’ancien ministre libéral de la jeunesse Aliou Sow qui a été porté sur les fonts baptismaux, sous la dénomination MPD/Liguey. Dans cette affaire, les spécialistes interrogés sont d’avis qu’il est temps de réglementer une question qui dénote un véritable vide juridique. Même si, au nom du pluralisme politique, la loi établit que des associations politiques peuvent être librement créés.
Apréciant la problématique, le juriste de droit public Mounirou Sy s’est voulu explicite. “ La démocratie repose sur deux piliers fondamentaux : le pluralisme des idées autrement dit des organes de presse mais aussi des formations politiques pour conquérir le pouvoir. De plus, il y a l’alternance au pouvoir. Ce sont deux piliers sur lesquels repose la démocratie viable”, a tenu tout d’abord à préciser Mounirou Sy.
Toutefois, le juriste a fait savoir que même s’il ne saurait en principe exister dans l’espace politique des restrictions à l’avance, le pluralisme peut, par moment, amenuiser la compétition électorale. Et de regretter: “Trop de liberté, tue la liberté. Des partis politiques sont souvent créés par un regroupement de copains qui intégrent une coalition en vue d’obtenir un département ministériel ou une direction générale”.
De là à dire que souvent, les partis politiques s’avèrent de véritables fonds de commerce pour leurs promoteurs, il n’ y a qu’un pas aisé à franchir. Interrogé sur les solutions envisageables à cet état de fait, Mounirou Sy dira que “l’organisation des partis politiques, en tant qu’acteurs voulant conquérir le pouvoir, est du ressort de l’Etat et qu’il appartient aux pouvoirs publics de réguler à travers une loi sur le financement des partis politiques”.
Pour sa part, le Pr Babacar Guèye conseille pour remédier à cette profusion de partis au Sénégal d’ “essayer de trouver une formule de rationalisation qui permettrait de traiter la question de manière positive”. Pour l’enseignant en droit public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, “il faut envisager de financer les partis politiques, mais de ne financer que les partis politiques qui ont participé aux élections et ayant atteint un seuil de représentativité. De ce fait, tous les autres n’auront pas droit au financement. Et puis, jouer sur la législation pour rendre plus selectifs les critères de création d’un parti et de son existence, en décourageant par des mesures législatives ceux qui veulent créer des partis à travers des verrous”.
Ces actions permettront incontestablement, selui l’enseignant en droit, de parvenir à une rationalisation des partis politiques. “ Si nous agissons sur ces deux leviers , on peut arriver à diminuer les partis politiques, surtout les amener à se regrouper”, a confié le Professeur Guèye. Avant de faire remarquer que dans cette problématique, l’Etat occupe un rôle central en fin de compte. N’empêche, Babacar Guèye a conseillé aux pouvoirs publics de ne pas décider de “manière autoritaire”.
source: http://www.sudonline.sn/babacar-gueye-et-mounirou-sy-pistent--solutions-_a_21717.html