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Le probable divorce entre le Ps et l’Apr, même si l’on ne sait quand, risque d’avoir des conséquences fâcheuses, tant pour les Verts que pour le parti au pouvoir. C’est la conviction de certains analystes politiques, en l’occurrence Ibrahima Bakhoum, journaliste et professeur à l’Issic, qui estime que Macky Sall est le grand perdant dans une telle séparation, même s’il ne donne pas la victoire aux Socialistes. Ndiaga Sylla, autre analyste politique, trouve quant à lui que le Ps ne veut pas perdre ses dividendes, le temps de voir un peu plus clair. Tous s’accordent par ailleurs sur le fait que les Socialistes ne peuvent pas se livrer à un compagnonnage de rupture, comme le faisait Abdoulaye Wade en 1993 et 1998.
Le débat soulevé par la probable séparation du Parti socialiste (Ps) et de l’Alliance pour la république (Apr) n’en finit pas de faire couler de l’encre et de la salive. Partira, ne partira pas en 2017 ? Ce qui est évident, c’est qu’un tel divorce ne passera pas sans laisser des stigmates au niveau des deux camps, si l’on se fie à la conviction de certains analystes de la scène
politique.
Selon ainsi Ibrahima Bakhoum, journaliste et non moins professeur à l’Institut Supérieures des Sciences de l’Information et de la Communication (Issic), «ce qui est clair, c’est que celui qui perdra, c’est bien Macky Sall qui n’a pas besoin de cette séparation». Pour lui, «le principe en
politique, c’est l’addition et non la soustraction en termes de mobilisation de personnes». En outre, il estime que «Macky Sall avait commis l’erreur, dès sa victoire en 2012, de n’avoir pas pris toutes ses responsabilités pour dire que le peuple sénégalais m’a élu et c’est moi qui décide avec qui je travaille». Cela, d’autant plus que le pouvoir se partage difficilement sauf si on prend au préalable des garde-fous, indique-t-il.
Par autant, M. Bakhoum a soutenu mordicus que si le Ps, «grand parti, structuré au moins au plan direction» décide de se retirer, «c’est des pans entiers qui vont forcément disparaitre». Pour lui, «le Ps représente toujours quelque chose au Sénégal, en bien ou en mal, peu importe», Macky Sall n’a pas intérêt à ce que les Socialistes se retrouvent dans l’opposition à coté du Pds, car «ils ont vu de l’intérieur ce qui s’est passé».
Une position qui n’est pas certes contestée par Ndiaga Sylla, analyste politique, ancien vice-président chargé de la vie
politique du Jëf Jël, mais abordée sous un autre regard. Pour lui, «le Parti Socialiste ne compte nullement vendre ses actions. Au reste, il veut récolter les dividendes de ses actions dans l’entrepreneuriat
politique en attendant d’y voir clair». Selon M. Sylla, le Ps cherche à mieux évaluer ses «bénéfices» le temps de voir «où mènera le bateau avec leurs investissements». Ainsi, a-t-il indiqué, «il reviendra, à l’heure du bilan, au Ps et à son éventuel candidat de justifier leur part du bilan», car a soutenu Ndiaga Sylla, «ils sont présents au Gouvernement, dans le Bureau de l’Assemblée nationale, dans les Directions des Etablissements publics, etc». Cela, même s’il admet qu’au Sénégal, la
politique de victimisation réussit bien à son homme. Pour autant, «les Sénégalais ont pris l’habitude de renouveler leur confiance au Président sortant», a-t-il laissé entendre.
Toutefois, ces observateurs de la scène
politique sont unanimes sur le fait que le Ps ne peut pas se livrer à un compagnonnage de rupture, comme le faisait Abdoulaye Wade, à la veille d’élections. Le génie
politique de Wade trouvait certes le prétexte pour quitter avec ses camarades le gouvernement de Majorité élargie ou d’union nationale concocté par le président de la République d’alors, Abdou Diouf. Mais, cela ne lui a pas permis de gagner les élections de 1993 et de 1998. Suffisant pour dire que le Ps qui est un parti ayant l’expérience du pouvoir est suffisamment outillé pour ne pas suivre les mêmes sentiers.
source:http://www.sudonline.sn/separation-de-tous-les-dangers-pour-les-deux-camps_a_22370.html