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Le saignement après accouchement, appelé dans le jargon de la médecine « hémorragie du post-partum » (Hpp), est la première cause de mortalité maternelle au Sénégal. Cependant, deux stratégies de prévention par l’utilisation du misoprostol et de l’ocytocine en uniject expérimentées sur 682 femmes enceintes de Thiadiaye, Kolda et Médina Yoro Foulah viennent de démontrer toute leur efficacité.
Une étude comparative entre deux stratégies réalisées sur 682 femmes enceintes dans 28 cases de santé de Thiadiaye, Kolda et Médina Yoro Foulah vient de révéler ses secrets. Les deux médicaments utilisés lors de cette expérience, sont assez efficaces pour faire face à ce fléau qui constitue la première cause de mortalité maternelle au Sénégal avec un taux de 29 %.
Les résultats de cette étude, menée entre 2011 et 2013 par le ministère de la Santé, en collaboration avec Child Fund, ont été rendus public lors d’un atelier de restitution. Le mérite de cette recherche, outre le fait d’avoir porté sur ces deux médicaments, est d’avoir mis l’accent sur les cases de santé en milieu rural. En effet, pendant longtemps, la stratégie de contrôle mise en œuvre par le ministère de la Santé ciblait essentiellement les hôpitaux, les centres et postes de santé, à travers l’application de la Gestion active de la troisième période de l’accouchement (Gatpa).
Pour rétablir l’équilibre, le ministère de la Santé et le Programme Santé Usaid/Santé communautaire avaient déjà conduit, en 2010, une étude sur l’utilisation du misoprostol dans 20 cases de santé des régions de Thiès et Kaolack sur financement de l’Usaid, a indiqué Mme Seyni Konté Diop, de la Direction de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’enfant (Dsr/Se). Les résultats encourageant enregistrés durant cette phase pilote avaient permis de conclure que l’intervention était bénéfique pour les femmes des zones rurales. « Cette opération a consisté à administrer, par des matrones de case de santé formées, 600 mg de misoprostol par voie orale et une dose de 10 Ui d’ocytocine en uniject (voie intramusculaire) pour prévenir l’hémorragie post-accouchement des femmes », a indiqué Mme Diop.
Mariame Bâ, chef de la Division santé de la mère et du nouveau-né, a rappelé que la réduction de la mortalité maternelle et néonatale constitue une priorité nationale bien inscrite dans le Plan national de développement sanitaire du pays. Elle a indiqué que le Sénégal a adopté, depuis 2006, une feuille de route, avec pour objectifs de réduire la mortalité maternelle de 510 à 200 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2015 et de réduire celle néonatale de 34,9 % à 16 % en 2015. « La prévention de l’hémorragie du post-partum en milieu communautaire s’inscrit dans la dynamique de renforcer la qualité de l’offre de soins en milieu rural où 19,5 % des accouchements sont assistés par les matrones ».
Elhadji Ibrahima THIAM