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Une conférence ministérielle sur le changement climatique pour les pays les moins avancés (PMA) francophones s'est tenu les 8 et 9 mai 2014 à Dakar dans le cadre du Mécanisme d'appui de haut niveau (MAHN). Destiné aux Petits Etats insulaires en développement (PEID) et aux PMA, la rencontre a pour ambition de préparer les négociations prévues cette année sur le changement climatique. Suffisant pour que le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Mor Ngom, invite à dégager des postions communes et uniques, pour pouvoir s'engager dans ces négociations en vue de parvenir à un accord en 2015 à Paris, car l'heure est à l'action.
Depuis les années 1980, l’atmosphère et l’océan se sont réchauffées, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s’est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre (GES) ont augmenté». C’est pourquoi, Mor Ngom invite les PMA et les PEID à parler d’une seule voix. «Il nous faut aujourd’hui, ensemble revoir toute cette situation, toute cette problématique pour que nous puissions prendre les bonnes décisions. Et, c’est vrai, il y a autant de réunions, mais je crois que nous sommes arrivés à l’heure de l’action». Il s’agit de «rester très engagés pour qu’ensemble nous puissions trouver une position commune, unique pour pouvoir nous engager dans ces négociations sur les changements climatiques que tous, nous savons, dont nous sommes en train de vivre de plein fouet les effets néfaste», conseille le ministre.
Mor Ngom qui présidant une conférence ministérielle sur le changement climatique pour les pays les moins avancés (PMA) francophones, hier à Dakar, note qu’au moment où les ministres et experts sont en train d’échanger à Dakar, «des catastrophes sont en train de se produire ailleurs. Pas loin même d’ici, au niveau de la côte, nous vivons l’érosion côtière, nous vivons des menaces au niveau de Rufisque. Malgré la réalisation de cette digue de Thiawlène tout le monde a constaté les cimetières qui sont presque disparus».
Donc, le Sénégal, comme tous les autres PMA et les Etats insulaires, subit de plein fouet les effets néfaste des changements climatiques qui «se manifestent déjà par des pertes en vies humaines avec les inondations, une érosion exponentielle du littoral, des pertes de plage et d’infrastructures, la salinisation des ressources en eau et des terres, une agriculture menacées etc. Au niveau de Saly, on a vu les plages qui sont parties. La liste elle est longue. Il nous faut toute de suite et maintenant avoir l’action en vue. Nous devons agir et de manière consciencieuse mais surtout efficiente avec les moyens bien sûr», insiste Mor Ngom.
Limiter le réchauffement climatique à 2°C, c’est irréalisable
Le ministre de l’Environnement reste convaincu que, «évidemment», la réponse à ce problème passe nécessairement par une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES). Seulement, déplore-t-il, le constat est que depuis l’échec de la Conférence de Copenhague en 2009, même si les Etats partis ont convenu, entre autres objectifs, de limiter le réchauffement climatique à 2°C (Celsius), «le processus de négociation traverse une crise profonde liée à la dépression économique, au manque de volonté
politique, à la défiance des pays en développement à l’égard des pays industrialisés, fauteurs historiques de réchauffement, etc. Cet ensemble explique bien le niveau peu ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la période pré 2020».
D’ailleurs, souligne le ministre, l’objectif de faire de sorte à garder les 2°C de réchauffement de la terre n’est pas réalisable. «Les experts nous ont déjà montré que c’est une ambition, une volonté mais qui sera difficilement réalisable parce que, il ne faut pas se voiler la face, l’Europe ou les pays développés par l’industrialisation accrue émettent autant de GES. Nous, les pays les moyens avancés ou pays en développement avons aussi besoin d’avoir une industrialisation, une disponibilité d’énergie». Dès lors, parmi les enjeux clés des négociations climatiques pour cette année, figure en bonne place «l’élaboration de la feuille de route de 2015. En effet, la construction du nouveau régime climatique pour 2015, régime d’engagements applicables à tous les pays devra se faire suivant les responsabilités et la capacité des pays», note Mor Ngom.
En attendant, les PMA et PEID la solution qui s’impose pour lutter contre les changements climatiques tourne au tour de quatre points à savoir l’adaptation, l’atténuation, le transfert de technologie mais aussi les mécanismes. Et, à ce niveau, c’est le mécanisme financier (financement vert) qui reste le plus important. Ce qui fait qu’il «serait opportun de mettre en place un mécanisme permettant d’évaluer les ressources financières nécessaires pour atteindre l’objectif de 2°C», explique M. Ngom ajoutant que l’adaptation au changement climatique, vitale pour les PMA et les PEID, «constitue une responsabilité mondiale et appelle à la responsabilité collective. L’objectif mondial d’adaptation devrait être associé à l’objectif global de lutte contre le réchauffement». «C’est pourquoi il nous faudra explorer la façon dont le Fonds vert climat peut améliorer sa prévisibilité», relève le ministre.
Le destin de millions de pauvres entre les mains des ministres
Pour Prakash Mathema, président du groupe des PMA à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont le message a été lu par Mme Sanda Feitas, pour ce qui est des négociations sur le changement climatique, 2014 est une année cruciale. «C’est l’année de l’ambition, de la préparation et du résultat. Actuellement, les négociations pour un nouvel accord mondial juridiquement contraignant sur le changement climatique, applicable à toutes les parties et qui doit être adopté en 2015 (à Paris) en vertu de la CCNUCC vont bon train. Nous devons développer des positions stratégiques étant donné la proximité de la 20ième session de la CDP (prévu en décembre à Lima, au Pérou) qui sera un tremplin pour parvenir à un accord en 2015. Il s’agit d’opportunités uniques aux gouvernements d’accroître l’ambition
politique pour un accord transformatif en 2015. Celui-ci devra non seulement être ambitieux et équitable, mais prendre également en compte les besoins et exigences de nos populations», suggère Prakash Mathema.
Auparavant, il est prévu des réunions ministérielles prévues en juin de cette année en conjonction avec la 40ième session des organes subsidiaires et le très attendu sommet sur le climat du Secrétaire général de l’ONU à New York, le 23 septembre 2014. Et d’ajouter qu’en de tels moments, la participation active des ministres, leur leadership et ténacité seront d’une «importance capitale. Le destin de millions de nos populations pauvres et vulnérables dépendra de votre fermeté. Vous serez nos commandants sur le champ de bataille et nos négociateurs seront toujours à votre disposition pour vous aider à jouer votre rôle».
SOURCE:http://www.sudonline.sn/les-pays-les-moins-avances-francophones-harmonisent-leur-position-a-dakar_a_18832.html