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Le Premier ministre Aminata Touré a présidé, samedi dernier, la journée internationale de la sage-femme à Dakar. Le Premier ministre a promis que le gouvernement fera des efforts en matière de recrutement des sages-femmes afin de combler le gap de 1.336 de ces agents de santé. Elle a invité le secteur privé et les collectivités locales à accompagner le gouvernement dans cette politique de recrutement des agents de santé.
Le Sénégal a célébré avec quelques jours de retard la journée internationale de la sage-femme le samedi dernier. Comme chaque année, les sages-femmes ont remis sur la table le taux de chômage élevé de ce corps paramédical. Selon la présidente de l’Association nationale des sages-femmes, Marième Fall, le Sénégal compte 1.271 sages-femmes en activité dans les structures de santé publiques et privées. Le Sénégal traîne un déficit, puisque les besoins en sages-femmes étaient estimés à 2.563 en 2013. « Nous avons donc un gap de 1.336 sages-femmes à combler », a signifié Mme Fall.
Elle a relevé le paradoxe entre les besoins et près de 2.500 sages-femmes formées au Sénégal et qui sont sans emploi. « Avec le ratio d’une sage-femme pour 2.426 femmes en âge de procréation, le Sénégal est encore loin de la norme de l’Oms qui recommande une sage-femme pour 300 femmes en âge de procréation », a déclaré Marième Fall. Après ce tableau peu reluisant, le Premier ministre a promis que le gouvernement fera des efforts en matière de recrutement dans les limites qu’imposent les ressources publiques. Mme Aminata Touré a cependant invité le secteur privé et les collectivités locales à recruter ces jeunes sages-femmes afin d’accompagner l’Etat dans sa dynamique de mise en valeur des ressources humaines car 300 étudiantes sortent des écoles chaque année. En attendant, le gouvernement compte sur le Qatar pour réduire le nombre de sages-femmes en chômage. D’ailleurs, le Premier ministre a informé que gouvernement prendra les dispositions utiles et nécessaires dans le cadre de l’envoi des sages-femmes dans les pays du Golfe. « Pour les sages femmes qui seront envoyées dans ce pays nous prendrons, toutes les dispositions utiles et nécessaires pour qu’elles soient mises dans de bonnes conditions dans leur pays d’accueil avec le respect de tous leurs droits » a-t-elle dit.
Assistance d’un personnel qualifié
Le Premier ministre a salué les résultats obtenus par le Sénégal dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Au Sénégal, la mortalité maternelle, selon le Premier ministre, a connu une baisse significative entre 2005 et 2010 en passant de 401 à 392 décès pour 100.000 naissances vivantes. Ceci s’explique par le fait que plus de 70% des naissances se déroulent dans des structures sanitaires avec l’assistance d’un personnel qualifié. Elle a félicité les sages-femmes pour leur contribution remarquable à la réalisation de ces résultats fort encourageants. Toutefois elle a reconnu qu’il reste des efforts à faire. « Au Sénégal, malgré les efforts du gouvernement, des communautés et des partenaires, l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement en matière de santé de la mère et de l’enfant reste encore très difficile. En effet, on comptabilise encore près de 600 décès maternels et 200.000 grossesses non planifiées. Pourtant on aurait pu éviter 60% de ces décès avec un personnel suffisant, un plateau technique convenable, un accès démocratique aux services de santé pour les femmes, notamment celles des couches les plus défavorisées des régions reculées », a plaidé le Premier ministre qui a appelé les agents à la solidarité. « Nous avons tous le devoir de nous donner la main pour mettre fin à ces décès maternels et infantiles », a rappelé Aminata Touré.
Parlant au nom des partenaires, la représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), Mme Andréa Wojnar Diagne, a aussi plaidé pour le recrutement des sages-femmes.
Elle a salué les efforts faits par les autorités dans le recrutement et la déconcentration avec les travailleurs de ce secteur. Toutefois elle a constaté que les régions éloignées comme Matam et Tambacounda sont toujours confrontées à un manque criant de sages-femmes. Elle a demandé l’affectation d’agents dans ces localités. La Couverture maladie universelle, la qualité de l’offre en planification familiale et la prise en charge de l’infertilité ont été au cœur des débats.
Eugène KALY
PLANIFICATION FAMILIALE: UNE CAMPAGNE MULTISECTORIELLE SERA LANCÉE
Le Premier ministre a annoncé, samedi dernier, à Dakar le lancement prochain d’une campagne de planification familiale avec une dimension multisectorielle. Aminata Touré a demandé aux Sénégalais de soutenir cette campagne parce qu’elle jouera un rôle primordial dans l’espacement des naissances qui permet à la femme de se reposer et de récupérer. Elle a sollicité aussi l’implication des chefs religieux dans cette campagne en relayant les messages rappelant aux hommes que l’Islam est favorable à l’espacement des naissances et à la santé de la mère. Le gouvernement, l’Unfpa et l’Association des sages-femmes du Sénégal travaillent pour que chaque grossesse soit désirée et que tous les accouchements soient assistés par un personnel qualifié.
HÔPITAL ARISTIDE LE DANTEC: LA MATERNITÉ BIENTÔT RÉNOVÉE
La présidente de l’Association des sages-femmes du Sénégal, Mme Marième Fall, et le Pr Jean Charles Moreau ont, comme d’habitude, fait un plaidoyer pour la réouverture de la maternité de l’hôpital Aristide Le Dantec en réhabilitation depuis plusieurs années. En réponse, le Premier ministre Aminata Touré a annoncé que cette maternité sera bientôt rénovée puisque les procédures d’attribution des marchés sont en cours. La maternité de l’Hôpital Aristide Le Dantec a une capacité d’accueil de 121 lits, 10 berceaux et 35 couveuses.
