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De Senghor à Macky Sall, 54 années de soins ! Le système sanitaire sénégalais sur le divan

SANTÉ & ENVIRONNEMENT
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santé   De Senghor à Macky Sall, le système de santé du Sénégal a connu de profondes mutations. L’Etat providence qui assurait l’accès aux soins de santé de populations démunies, à l’accession à l’indépendance, a dû céder la place sous l’effet des plans d’ajustements structurels sous Diouf. Conséquence : accéder à des soins de qualité devient une véritable épreuve des années 80  à 90,  avant que le système de santé ne sombre dans l’ère des quiproquos avec Me Wade. Pourtant, d’immenses efforts de construction de réceptifs hospitaliers étaient engagés sous les divers régimes ayant guidé le Sénégal.  

 

Si le premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, a jeté les bases du système de santé du pays qu’il a hérité du pouvoir colonial, avec un Etat providence qui prenait totalement en charge les soins des populations, la vaccination dans les écoles, il a dû aussi faire face aux grandes endémies de l’époque comme la lèpre, la peste, l’onchocercose et autres fléaux. Mais un service de l’hygiène assez efficace et un dispositif de prise en charge avec des agents de santé qui parcouraient l’étendue du pays, ont permis de mieux juguler ces maladies. 

 

 
 
Durant son magistère, Léopold Sédar Senghor a également bénéficié de l’héritage des hôpitaux Aristide Le Dantec, de Principal et du centre hospitalier universitaire de Fann qui ont permis aux premiers médecins formés du pays de pouvoir exercer et de soigner les populations qui n’étaient pas si nombreuses. C’est durant son magistère également que seront érigées les écoles des agents sanitaires de Saint Louis, les Ecoles des infirmiers et infirmières d’Etat, l’Ecole des assistants sociaux et éducateurs spécialisés. La Faculté de médecine a également permis la formation des médecins de l’Aof et  aux premiers médecins formés en France de pouvoir prendre le relais des professeurs blancs qui administraient les cours. Cette Faculté de médecine a fait que de nos jours, le Sénégal en est à 1400 médecins pour 13 000 habitants.
 
A la suite du Président Senghor, son successeur Abdou Diouf prit les rênes du pouvoir. “Clonant” pratiquement Senghor, Abdou Diouf s’inscrit rapidement dans la politique de continuité de son prédécesseur. Mais,  face au choc pétrolier et à la sécheresse du début des années 80, la politique de gratuité des soins dont bénéficiaient les populations dans les hôpitaux tout comme dans les dispensaires, va disparaître au nom de la raison d’Etat. Les populations, jadis très gâtées, vont commencer à participer dans  la prise en charge des soins de santé avec l’avènement du ticket modérateur et l’achat des médicaments. 
 
DIOUF ET LA REFORME HOSPITALIERE
 
Le Sénégal ne pouvait donc pas échapper au diktat des politiques venant des directives internationales, notamment après la rencontre d’Alma-Ata en Russie qui avait demandé la participation des populations à l’effort de la santé. D’autres directives venant de l’Initiative de Bamako vont faire que les populations puissent accéder aux médicaments génériques moins coûteux. La période de l’ajustement structurel, la mauvaise gestion et la dégradation constatée dans les structures de santé publique vont également inciter le Président Diouf à lancer les réformes hospitalières de 1998. Celles-ci  donneront aux hôpitaux beaucoup plus de force grâce à la loi 98-08 portant réforme hospitalière et la loi 98-12 relative à la création, à l’organisation au fonctionnement des hôpitaux devenus établissement publics de santé (EPS) avec une gestion du ministère des finances représenté par un ACP et le ministère de la santé qui nomme le directeur de l’établissement. Le tout coaché par le conseil d’administration de l’hôpital. 
 
 Pour accompagner cette réforme il y a eu une série de décrets qui ont permis d’ériger les hôpitaux de Dakar en EPS de niveau 3 de même celui de  de Touba en EPS 3. Quant aux autres  décrets, ils ont érigé les autres hôpitaux régionaux en EPS de niveau 1 et 2. Sauf Sédhiou et Ziguinchor qui sont de niveau 1.  
 
Il faut également rappeler que c’est sous Diouf qu’il y a eu beaucoup de réalisations de postes de santé. Le Programme élargi de vaccination a permis par ailleurs de faire reculer moult maladies notamment la rougeole, le tétanos, la variole. Aussi bien que l’onchocercose et le ver de Guinée contre lesquelles un véritable combat a été engagé.
 
WADE : L’ERE DES QUIPROQUOS
 
Avec l’Alternance en 2000 et la venue au pouvoir de l’opposant historique, Me Abdoulaye Wade, c’est le début des quiproquos. Selon ainsi le leader du Sutsas Mballo Dia Thiam, Abdoulaye Wade n’a porté aucun intérêt aux réformes hospitalières. Autrement dit, les emballages ont changé mais le produit n’a pas beaucoup changé il est presque le même. Une instabilité institutionnelle à la tète du ministère de la Santé a été constatée avec 11 ministres en 10 ans, soit un ministre tous les ans.
 
Malgré ces dysfonctionnements,  il faut reconnaitre que le président Wade a fait beaucoup de réalisations sur le plan des équipements avec la création de centrales d’oxygène dans les hôpitaux, l’achat de beaucoup de scanners qui n’existaient que dans deux hôpitaux mais aujourd’hui décentralisés dans beaucoup de régions. Les appareils d’hémodialyse ont été implantés à travers les régions sans compter la formation des néphrologues. Il a également libéralisé la formation du personnel paramédical et les universités de formations en santé dans les régions. Wade a également mis beaucoup de milliards dans la santé et ceci a permis au personnel sanitaire de pouvoir tripler son pouvoir d’achat mieux que sous Diouf. Il y a également les réalisations des hôpitaux de Dalal Diam, de Diamniadio pour les enfants, les hôpitaux de Matam, de Ourossogui, de Pikine, de Ninéficha. Tout comme ceux de Fatick et de Ziguinchor dont Wade a terminé les travaux déjà entamés par le régime précédent.
 
Parmi les autres réalisations effectuées par Me Wade, on note la gratuité des soins notamment le plan Sésame qui a permis la prise en charge des personnes âgées de plus de 60 ans. Dans le même lot, figurent les Arv pour les personnes vivant avec le vih, l’insuline pour les diabétiques, les dialyses, le paludisme (ACT), la gratuité du sang, la césarienne.  
 
Sous l’ère Macky Sall, c’est la CMU (Couverture médicale universelle) qui englobe la gratuité des enfants de 0 à 5 ans. Le Président en exercice a également consolidé les nombreux chantiers déjà entamés notamment ceux des hôpitaux Dalal Diam, de Matam… Le budget du ministère de la Santé et de l’action sociale a été augmenté de 7 milliards F Cfa, en plus d’un recrutement de 1000 agents et 500 sages femmes.
 
Source:http://www.sudonline.sn/le-systeme-sanitaire-senegalais-sur-le-divan_a_22229.html