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Sénégal - L’Acte 3 et la nouvelle cartographie médicale : Des médecins craignent pour leurs pouvoirs

SANTÉ & ENVIRONNEMENT
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santéLa mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation va être un problème du point de vue des réaménagements des districts de santé. Dans un mémorandum rendu public, les Médecins chefs de districts (Mcd) donnent leur position sur la nouvelle cartographie sanitaire dessinée par cette réforme, tout en défendant leur statut de Mcd, qui pourrait disparaître.

Les Médecins chefs de districts (Mcd) soupçonnent certains hauts fonctionnaires d’avoir d’autres desseins en voulant contribuer à la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation. Dans un mémorandum sur les conséquences de l’Acte 3 de la décentralisation et la réforme du district sur le système sanitaire, ils accusent «certains fonctionnaires du ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas), dont certains collègues médecins, (de vouloir) profiter de la réforme pour introduire subrepticement la réforme du district sanitaire.» 
Les Mcd déplorent la tentative de remise en cause de l’organisation des services locaux au sein du ministère de la Santé esquivant ainsi la nécessité d’un débat de fond sur la réforme du dis trict. Surtout qu’il a été suggéré, selon les contestataires, de séparer les fonctions de soins et de gestion, ce qui se traduirait par la suppression du cumul des fonctions de médecin-chef de district  et de médecin-chef du centre de santé de référence. «Au total, il semble que les changements annoncés cherchent à dessaisir les cadres de santé aussi bien du leadership technique au sein de leur ministère de tutelle que des directions des structures sanitaires au profit d’autres catégories de personnel, dont la plupart ne satisfont pas aux critères académiques requis», font-ils remarquer. 
De plus, déclarent-ils, «rien ne s’oppose à ce que dans ces centres de santé de référence dirigés par des cadres médicaux (le Mcd et son adjoint), la gestion soit modernisée avec un Agent comptable particulier et un Conseil d’administration, présidé par le chef de la collectivité locale concernée (Ville ou conseil départemental), dans lequel les acteurs locaux (dont les comités de santé qui devraient se désengager de la gestion financière) seraient mieux représentés.» 
Trois réunions dont la dernière s’est tenue en août 2014 devaient apporter la contribution du ministère à cette réforme mais les signataires du mémorandum ne le voient pas ainsi. 
Les compétences de la santé et de l’action sociale sont transférées aux collectivités locales depuis 1996. Les Mcd rappellent que : «Au niveau des districts, ce transfert devait s’exercer à travers un comité de gestiondirigé par le président de la collectivité locale et comprenant outre le chef de la structure socio-sanitaire, le président et le trésorier du comité de santé. C’est ainsi que les postes  et centres de santé étaient gérés par les collectivités locales où elles étaient implantées. Concernant le système hospitalier, les présidents des conseils régionaux dirigeaient les Conseils d’administration des structures hospitalières que sont les Eps1 et Eps2.» Avant d’ajouter : «Nous pensons humblement que les pouvoirs publics devraient revoir les modalités du transfert de la compétence Santé à des collectivités locales encore trop politisées. Et ce d’autant que la quasi-totalité d’entre elles disposent de capacités technicoadministratives encore em bryonnaires et doivent faire l’apprentissage d’un véritable développement local.» 
A la lecture du texte, les Mcd ne sont pas très favorables à l’introduction de cette nouvelle réforme ou tout au moins, la manière dont elle a été élaborée. «La réforme de l’Acte 3 a été initiée, sans une évaluation préalable des lois sur la décentralisation de 1996», relèvent-ils. Ils soulignent ses nombreux dysfonctionnements, qui sont entre autres : «Léthargie ou non-fonctionnalité des comités de gestion», «absence de mise à disposition partielle ou totale des fonds de dotation décentralisés au niveau des structures sanitaires (districts, hôpitaux)», «Absence de définition des rôles et responsabilités des différents ac teurs», «Non prise en compte du concept de district sanitaire par les textes de la décentralisation.» 

Réforme du district sanitaire en vue 
Avec l’Acte 3 de la décentralisation, le district sanitaire va connaître une réforme. «L’option privilégiée par le ministère semble être de revoir les districts dans leur configuration actuelle, en leur faisant épouser les limites des départements actuels, ce qui se traduira par la création de  45 Services départementaux de la santé et de l’action sociale (Sdsas), en lieu et place des 76 districts actuels, dans le souci de répondre à la nouvelle Collectivité locale qu’est le département», indique le document.  On y parle aussi de la création de zones sanitaires au niveau de toutes les communes et relève un «problème de cohérence, mais surtout d’équité en raison de la variabilité de la carte sanitaire et de la disparité des plateaux techniques des structures socio-sanitaires au sein des innombrables communes que compte désormais notre pays.» Plusieurs experts en santé publique ont émis de sérieuses réserves sur cette option, plaidant plutôt pour le maintien des districts actuels et soulignant le caractère superflu des  Sdsas, une nouvelle structure de coordination et de gestion, qui ne fera qu’alourdir le système et réduire son efficience, en créant un palier supplémentaire, fait savoir le mémorandum. Ces mêmes experts, ajoutet-on, «pensent qu’une Drsas ou Région médicale devrait amplement suffire.» Elle jouerait un rôle d’appui et de supervision des districts et servirait d’interface avec le niveau central, explique-t-on. Une autre position ajoute «le fait que l’Acte 3 étant un texte de loi, de portée générale, n’a pas vocation de traiter de l’organisation des services au niveau des différents ministères.» 
Dans son format actuel, le district sanitaire «est une aire géographique de proximité, dont la densité du maillage garantit aux populations la proximité du personnel de santé, gage d’équité, en conformité avec la philosophie, qui sous-tend  la Couverture sanitaire universelle», argumente-t-on. Son remplacement par des Services départementaux de la santé et de l’action pourrait poser problème. Outre la centralisation que la réduction des districts va créer, les Mcd désapprouvent, «le souhait des autorités de faire coïncider les limites de chaque district avec celles du département correspondant.» Cela, lit-on «va aboutir à la création d’entités surdimensionnées avec des populations entre 500.000 et 1.000.000 d’habitants (Dakar, Thiès). Or l’Oms définit le district comme une unité administrative comprise entre 50.000 et 300.000 habitants», disent-ils. 

Les limites du système de santé 
Même s’ils contribuent grandement à l’accessibilité des masses populaires aux soins essentiels, les systèmes de santé ont tout de même des limites. «Force est de constater que certaines insuffisances ont été notées surtout pour ce qui est de la prise en charge des maladies non transmissibles, des urgences médicales, chirurgicales et gynéco-obstétricales et aussi en rapport avec la qualité des soins», reconnaissent les médecins concernés. Le déficit de personnel, le manque d’équipements et de matériel biomédicaux, le désengagement de l’Etat etc., en sont les principaux facteurs. Ce pen dant, relève le mémorandum, des efforts sont faits «pour lever les contraintes entravant le développement des systèmes de santé locaux.» 
L’adaptation au nouveau profil épidémiologique dans certains districts sanitaires s’est faite par le recrutement de médecins vacataires et l’organisation des vacations de spécialistes. Il y a eu également le renforcement du système de santé à partir des ressources propres des structures de soins. Une amélioration de la gouvernance sanitaire s’est opérée dans certains districts sanitaires par la mise en place de logiciels de gestion en vue d’une gestion plus transparente des recettes issues de la participation financière des populations à l’effort de santé. 
Devant les difficultés de financement et face à la flambée des coûts de santé, la Couverture maladie universelle, avec une forte composante mutualiste et communautaire semble la meilleure option, ce qui pèse en faveur du maintien du système de district. «Si on admet que la Cou verture sanitaire universelle doit être couplée à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion et qu’il y a nécessité d’agir sur les déterminants sociaux, il devient évident qu’affaiblir les districts sanitaires, clés de voûte de l’approche multisectorielle en santé, revient à compromettre la réussite de la Couverture sanitaire universelle, soutiennent les médecins en soulignant l’actualité de la stratégie des soins de santé primaires», indiquent les protestataires. 

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Source:http://senetoile.net/PAYS/senegalais-autres-pays-deurope/14359-senegal-avec-qkhar-biiq-la-nouvelle-star-est-un-mouton.html