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«Il faut faire en sorte que les gens produisent et se nourrissent d’aliments hautement nutritifs», explique Papa Sène Diéry, consultant du programme Yaajeende. Ce projet, initié par l’Usaid en 2011, ambitionne d’améliorer la situation nutritionnelle des populations de plusieurs régions rurales du Sénégal.
Pour cela, le gouvernement sénégalais, appuyé par Yaajeende, souhaite promouvoir la biofortification dans l’Agriculture pour la nutrition (Apn). En d’autres termes, il s’agit d’inciter les agriculteurs sénégalais à cultiver davantage de produits nutritifs. «La malnutrition est un problème de santé publique», alerte la représentante de madame le ministre de la Santé, le docteur Maty Diagne. La malnutrition chronique et les carences en micronutriments (vitamine A, zinc, fer, iode) sont très répandues et touchent surtout les personnes vulnérables. Au Sénégal, 1 femme sur 2 et 3 enfants sur 4 souffrent d’anémie.
Yaajeende propose la biofortification comme solution. Cette technique consiste à proposer sur les marchés, de nouvelles variétés de produits plus nutritifs. Parmi ces aliments, on trouve la patate douce à chair orange riche en vitamine A, le mil et le haricot commun connus pour leur teneur en fer et en zinc et le maïs, très protéiné.
Mais avant de retrouver ces produits sur les étals, les conseillers agricoles doivent d’abord convaincre les agriculteurs. Les chercheurs de l’Isra (Institut sénégalais pour la recherche agricole) sont chargés de les promouvoir auprès des producteurs. Pour le docteur Dieynaba Sall, membre de l’Isra, «il faut partir à leur rencontre et les persuader que le but de l’agriculture, c’est avant tout de nourrir les gens». Elle souhaite également changer les pratiques culinaires et les habitudes alimentaires : «Le riz est plus consommé que le mil alors qu’il est moins nutritif par exemple. D’autre part, certaines familles ne savent pas que porter les fruits et les légumes à haute cuisson peut détruire les micronutriments.»
Le programme s’est également donné pour mission de rendre accessibles les denrées nutritives en diminuant le prix à l’achat. Raccourcir le circuit de production permet de diminuer les frais de transport et donc de réduire le prix à l’achat. «Aussi, cultiver ces produits directement au Sénégal pourrait créer de l’emploi chez les jeunes», assure Dieynaba Sall.
Pour l’instant, plusieurs produits biofortifiés sont en cours de diffusion dans les régions de Matam, Bakel, Kolda et Kédougou. L’Usaid espère pouvoir apporter les technologies et l’information nécessaires pour que les habitants de ces régions se nourrissent quotidiennement de ces variétés. Pour cela, l’agence américaine doit prouver qu’elle est capable de commercialiser ces produits auprès des populations les plus reculées.
Stagiaire
source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/securite-alimentaire-la-biofortification-remede-contre-la-malnutrition
Sécurité alimentaire : La biofortification remède contre la malnutrition
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