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Le péril environnemental marqué par les coupes abusives de bois dessine de sérieuses inquiétudes sur l’équilibre de l’écosystème, notamment dans les régions du Sud du Sénégal. Déjà le phénomène des changements climatiques, qui en est un des dérivés préjudiciables, se constate aisément sur le retard du cycle de la pluviométrie. Le gouvernement du Sénégal est conscient des ramifications des racines du mal et tente de le circonscrire. Ce qui a expliqué la convocation, jeudi dernier 25 juin, d’un Comité inter régional à Kolda présidé par deux ministres de la République.
La tenue, jeudi, en urgence de ce Comité inter régional de développement à Kolda, coprésidé par le ministre des Forces armées, Augustin Tine, et son collègue de l’Environnement, Abdoulaye Bibi Baldé, par ailleurs maire de Kolda, renseigne de l’inquiétude née de la menace sur le système écologique. Au Sénégal, le processus de dégradation de l’environnement file à la vitesse de l’électron avec, en ligne de mire, le massacre du couvert végétal.Le trafic de bois vert est devenu un business dont les ramifications dépassent les frontières du territoire national. Il est en effet établi que des Chinois retranchés en Gambie voisine agissent sur le levier de la pauvreté des populations locales, par l’intermédiaire des complices locaux, pour extirper le bois qui est ensuite convoyé vers Pékin ou encore New Dehli.
Leur Modus operandi de ces pilleurs, pardon de ces Chinois, consiste à équiper les jeunes en moto vitesse, les chefs de ménage en sacs de riz, de l’huile et de l’argent le plus souvent en devis étrangères. L’inconscience et l’insouciance qui obstruent toute propension à songer à la postérité fait le lit d’un péril incommensurable. Le diagnostic relève un mal viscéral dont les racines sont diversement connues. Le gain facile, du profit sur fond de mercantilisme innocent, guide l’acte délictueux des populations civiles. Mais, que dire des éléments des forces démocratiques de Casamance qui en font un trésor de guerre ou pour assurer leur survie dans le maquis. Pendant ce temps, l’élan de reboisement, initié ces dernières décennies, s’est estompé et ne refait surface qu’à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin avec tambours et trompettes.
La complicité des élus locaux et des chefs de village qui établissent des permis illégaux de coupe de bois a accentué la mise en vente aux enchères des forêts. Aussi ne doit-on pas déplorer le laxisme et la corruption de certains agents en charge, pourtant, de la protection des forêts. Outre le préjudice économique estimé par Amnesty International à plus de 20 milliards par an, le drame sur les changements climatiques ne fait plus de doute. Le baromètre le plus élémentaire est de constater qu’à la fin juin, les pluies refusent toujours d’arroser les régions sud jadis mouillées à la mi-mai. Il en découle les phénomènes d’acidité des sols, d’ensablement des vallées, de remontée du niveau des eaux, de la salinisation des sols, entre autres.
Du Baol, du Saloum et du Sine en allant vers le Sud, le processus de disparition du couvert végétal se lit facilement et irrite les habitués de ces zones, témoins malheureux, hélas, de la mort de leur biotope.
Sommes-nous vraiment entrain de scier la branche sur laquelle nous sommes assis? Le seuil actuel du phénomène semble balancer la réponse vers l’affirmative. D’où l’urgence de sonner une mobilisation nationale pour sauver les dernières réserves de forêt. Le péril est grand, demain est incertain et la postérité compromise au troisième degré.
source: http://www.sudonline.sn/l-alerte-rouge-pour-sauver-les-derni%C3%88res-reserves_a_25146.html