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Avec 1.000 nouveaux cas de cancer du sein qui apparaissent chaque année, une mortalité de la moitié des patients et des cas déclarés tardivement, sans parler des traitements qui grèvent le budget des familles, le cancer du sein détient un palmarès des plus morbides de tous les cancers au Sénégal. Une tendance que la Ligue Sénégalaise contre le Cancer (LISCA), les médecins et bonnes volontés comptent bien renverser en ce mois d’octobre. Une campagne de dépistage qui revoit les coûts à la baisse et vise 2.000 mammographies est déroulée afin de barrer la route à cet mal pernicieux.
DES RUBANS ROSES SUR LES DEUX VOIES DE LIBERTE 6
Sur les deux voies de liberté 6, les rubans roses ornant les poteaux ne manquent pas d’attirer l’attention des passants et riverains. A l’entrée d’une villa, en dépassant le rond-point, un gros nœud rose accroché à la porte indique que nous sommes bien à l’adresse de la Ligue Sénégalaise contre le Cancer (Lisca). A l’intérieur beaucoup de visiteurs et un personnel d’appoint à l’accueil. On nous désigne une table où des jeunes dames expliquent aux femmes et aux visiteurs le sujet du jour. Délivrer des bons roses pour une mammographie à moindre frais et mobiliser la solidarité de tous, pour permettre à 2.000 femmes d’effectuer une mammographie à 15.000 F Cfa au lieu de 60.000 F Cfa. Cet examen qui détecte précocement la présence de tumeur maligne au sein, permet de sauver des vies.
M. Oumar Diop, trésorier de la ligue, nous explique que le mois d’octobre est dédié à la lutte contre le cancer, au niveau mondial. Au Sénégal, la LISCA joue sa partition en choisissant de sensibiliser la population sur la connaissance de cette maladie et des méthodes de prévention. Ce qui fait redouter le cancer du sein, selon M. Diop, c’est qu’il s’agit d’une maladie dite sournoise, se développant à l’insu de la malade. «Lorsque la personne ressent des symptômes, la maladie s’est déjà déclarée et a gagné du terrain. Par contre, un dépistage précoce permet de guérir le cancer du sein dans 90% des cas».
Dans le but d’encourager toutes les femmes à prévenir cette maladie, la LISCA a créé un réseau de praticiens privés et de donateurs pour réduire les coûts de la mammographie. «Des médecins ont accepté de baisser de 50% le prix de la mammo. Ainsi durant ce mois d’octobre, les femmes ne débourseront pas 60.000, mais 30.000 F Cfa. Des donateurs démarchés par la ligue, prennent en charge encore 50% des 30.000 F Cfa. Enfin de compte les femmes ne débourseront que 15.000 F Cfa. Je précise que cet argent, revient aux médecins qui effectuent cet examen. A la fin de la campagne, ils présentent à la ligue les bons roses et les 15.000 F Cfa restant leur est reversé par la ligue».
Ce samedi 10 octobre une consultation en sénologie gratuite est inscrite au programme de la campagne. Selon M. Diop, ce sont les médecins de l’Institut Curie de l’Hôpital Aristide Le Dantec, qui exerceront un dépistage gratuit au siège de la LISCA, au rond-point JVC. Pour les cas suspects, la mammo est effectuée gratuitement, ainsi qu’un accompagnement psychologique.
LE CANCER EST UNE MALADIE QUI COUTE TRES CHER
La prise en charge de la maladie est assez onéreuse, selon les coûts donnés par le Dr Fatma Guénoune, cancérologue et responsable de la LISCA. Entre le diagnostic et le traitement, le malade peut dépenser entre 1.750.000 et 2.850.000 F Cfa. «Le diagnostic est à 300.000 F Cfa pour 6 séances de chimiothérapie. Il faut entre 900.000 et 2.000.000 F Cfa. La chirurgie réalisée par les hôpitaux publics coûte 300.000 F Cfa, frais d’hospitalisation compris. La radiothérapie est à 150.000 F Cfa. Enfin, pour les personnes affaiblies par le traitement, il faut faire une neutropénie, dont l’injection coûte 100.000 F Cfa l’unité».
Des opérations qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Et, pour ce qui est de la massification de cette opération, les actions ne se limitent pas seulement à Dakar. Du 19 au 25 octobre, Kolda et Ziguinchor recevront la caravane. Des dépistages gratuits du cancer du sein et du cancer du col se feront respectivement à l’Hôpital Silence de Ziguinchor et au district sanitaire de Kolda. Les sages-femmes seront formées aux techniques de l’inspection visuelle IVA/IVL (dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus) et au traitement par la cryothérapie.
UN APPEL A LA PRISE EN CHARGE DU CANCER
20% de sénégalais ne disposerait pas de prise en charge sanitaire, selon la doctoresse Fatma Guénoune qui lance un appel aux autorités pour la prise en compte du cancer du sein dans la Couverture maladie universelle (CMU). Elle se félicite cependant de l’annonce faite par la ministre de la Santé de doter l’ensemble du pays de centres de mammographie.
Pour rappel, LISCA a été créé depuis 1985. En 2009 les médecins de l’Institut Curie à l’Hôpital Aristide Le Dantec, qui déploraient l’arrivée des malades chez-eux à des stades tardifs où la récupération est difficile voire impossible, ont relancé la structure pour relayer la sensibilisation auprès des populations et des femmes en particulier.
source: http://www.sudonline.sn/les-bons-roses-de-la-lisca-pour--stopper-les-ravages-du-cancer-du-sein_a_26628.html
