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La question de l’annulation ou non de tous les rassemblements politiques, sportifs, religieux, culturels au Sénégal dans le contexte actuel de propagation de la pandémie du coronavirus qui a déjà fait 19 cas continue de susciter débat au sein de l’opinion publique nationale, notamment la classe politique. S’exprimant sur cette question hier, vendredi 13 mars, Abdoulaye Wilane, Thierno Bocoum et Abdoul Mbaye demandent à l’Etat de prendre des mesures radicales dans ce sens sur l’ensemble du territoire. Abdoulaye Wilane et Abdoul Mbaye demandent l’annulation de tous les rassemblements politiques, sportifs, religieux, culturels sur le territoire
Face à l’ampleur que prend l’expansion du coronavirus sur le sol sénégalais avec 11 nouveaux cas positifs de Covid-19 enregistrés dans la journée d’hier, vendredi 13 mars, donnant ainsi un total 19 cas positifs au nouveau coronavirus pour notre pays, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander l’annulation de tous les rassemblements politiques, sportifs, religieux, culturels sur le territoire national. Parmi celles-ci, il y a le député porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, et l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, président de l'Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act).
Dans une déclaration rendue hier, vendredi 13 mars, depuis Niamey où il se trouve pour les besoins des travaux de la session inaugurale de la 5ème Législature du parlement de la CEDEAO, Wilane s’est dit pour la suspension de toutes les manifestations qui occasionnent des rassemblements. «Je suis pour la suspension de toutes les manifestations qui occasionnent des rassemblements et contacts à risque ! Je joins ma voix à tous ceux qui souhaitent, à l’image du Khalife général des Mourides des contributions volontaires ce serait une excellente façon de mobiliser un effort de guerre ! C’est patriotique et responsable. Il faut cultiver les bons comportements», a appelé le responsable du Parti socialiste. S’exprimant sur cette question qui alimente actuellement le débat au Sénégal, le leader de l’Act n’est pas allé lui aussi par quatre chemins pour demander des mesures radicales. «Le temps est venu de prendre des mesures radicales et courageuses de santé publique. Toutes les grandes manifestations, religieuses ou non, doivent être reportées. Les populations doivent être préparées à un niveau possible de confinement généralisé», a indiqué Abdoul Mbaye dans un tweet.
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE DE LA LIGUE DÉMOCRATIQUE : «L’Etat ne doit pas céder à l’émotion»
«Je dois d’abord me féliciter de la diligence dans la prise en charge des patients, et je crois que tous les observateurs honnêtes doivent reconnaitre que l’Etat du Sénégal est en train de prendre en charge de façon correcte cette pandémie. Je pense qu’en toute chose, nous devons reconnaitre ce qui revient aux guides religieux et ce qui est de la responsabilité de l’Etat. Voilà pourquoi j’estime que nous devons éviter de mettre la pression sur les autorités compétentes qui ont fait preuve de leur compétence que cela soit au niveau du ministère ou au niveau des structures sanitaires.
L’Etat ne doit pas également céder à l’émotion. Il doit agir avec esprit de responsabilité. Et nous devons savoir raison garder et rester vigilants et sereins. Si vous voyez ce qui se passe dans les autres pays en dehors de l’Afrique, c’est progressivement que les autorités ont pris les mesures idoines. Nous avons suivi, avant-hier, le président de la République Française, prendre la décision de fermer les écoles et les universités à partir de lundi. Il n’a pas pris cette décision dès le début de la pandémie.
De la même manière, au Sénégal, le président de la république Macky Sall a eu raison dans un premier temps de demander à ses ministres de sursoir aux voyages à l’extérieur, et de prendre un certain nombre de mesures à cet effet. Donc, la prise des mesures doit être progressive, on ne peut pas de but en blanc demander à l’Etat de faire interdire tous les événements religieux ou non. Nous avons un Etat responsable avec des autorités sanitaires compétentes, nous devons leur faire confiance parce que c’est à elles (autorités) qu’il revient d’apprécier les événements et c’est en fonction de l’appréciation qu’elles ont des événements, qu’elles prendront les meilleures décisions. Moi, au niveau où je me trouve, je n’ai aucune compétence pour demander à l’Etat de faire interdire tel ou tel événement. Le président de la République est le Sénégalais le mieux informé et il travaille en symbiose avec les autorités en charge de cette question. Donc, c’est à eux de suivre comme ils le font régulièrement l’évolution de la situation et de prendre les meilleures décisions. Voilà pourquoi je pense que pour ce qui concerne les événements religieux à venir, notamment le Magal de Kazu Rajab et le défilé du 4 avril, le président de la République et son gouvernement en fonction des informations qu’ils auront évidemment, vont prendre les décisions qu’il faut».
THIERNO BOCOUM, PRESIDENT DU MOUVEMENT AGIR : «Nous ne devons pas attendre de cogner le mur pour savoir qu’il se dresse devant nous»
«Quand nous alertions, il y a un mois, sur l’arrivée imminente du coronavirus et pour une anticipation de sa gestion, nous avions été vertement attaqués. Puis quand le virus a pénétré cette porte de l’Afrique qu’est notre pays, nous avons préféré contribuer modestement à la sensibilisation.
Et nous en avons appelé à l’implication de tous nos compatriotes. Cependant, l’idée de vouloir installer l’omerta sur cette question sous prétexte qu’elle devrait être un sujet de cohésion nationale ou qu’elle serait réservée aux initiés, ne peut prospérer face aux impairs d’un État complètement en déphasage avec les attentes de l’heure. C’est la vie de tous les Sénégalais et des étrangers qui vivent parmi nous qui est en jeu. Il est temps que l’Etat se ressaisisse.
La question de moyens n’était pas la plus importante au début de l’épidémie en Chine et en Europe. Il fallait anticiper en mettant l’accent sur la sensibilisation et les mesures préventives. Aujourd’hui que l’épidémie commence à prendre forme dans notre pays, nos moyens limités seront davantage sollicités sans qu’une gestion efficace de l’épidémie ne soit évidente au rythme où vont les choses. Il ne s’agit pas de gérer une question exclusivement médicale.
La stratégie doit prendre en compte énormément de facteurs qui vont au-delà des compétences des valeureux spécialistes de la santé. Il ne faudrait pas attendre tranquillement que les différents stades de l’épidémie soient atteints sous nos yeux. Il faudra anticiper puisque ni nos moyens financiers ni nos moyens humains encore moins nos moyens techniques ne pourront faire face au dernier stade de l’épidémie.
Déjà que les patients qui n’ont rien à voir avec le coronavirus ont du mal à être convenablement pris en charge. Le fait que le président de la République décide de ne pas serrer la main est plutôt une bonne chose contrairement à beaucoup d’autres avis. Il doit donner l’exemple mais il doit savoir qu’il est plus un vecteur de décision qu’un agent publicitaire. Les décisions attendues doivent aller dans le sens d’éviter tout contact à risque.
La période d’incubation et les formes de transmission permettent à Covid-19 de passer entre les mailles des filets des techniques de contrôle et de prévention. Contrairement à certains pays, nous sommes encore vulnérables à partir de nos frontières sans compter les déplacements inter régionaux qui font courir des risques aux zones non infectées.
Les cas testés positifs peuvent apparaître partout et à tout moment. Nous devons veiller à mettre en place des mécanismes de gestion locaux et mettre totalement le focus sur le contact physique. Tous les pays qui ont résisté au début de la menace de l’épidémie ont fini par prendre certaines décisions majeures. Ce sont des cas d’école à suivre face à une épidémie qui garde encore ses mystères.
Les rassemblements politiques, sportifs, religieux, culturels bref toute sorte de rassemblement doit être interdite. Les écoles et universités doivent être fermées en anticipant les vacances de Pâques. Des mesures provisoires qui devraient nous permettre de circonscrire l’épidémie et d’arrêter sa progression. Nous ne devons pas attendre de cogner le mur pour savoir qu’il se dresse devant nous. Cette forme de gestion à l’aveuglette aurait des conséquences catastrophiques pour notre pays si l’on y prend garde»
source: https://www.sudonline.sn/des-hommes-politiques-interpellent-letat_a_46799.html