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Le chef de l’État a haussé le ton lors d’un conseil présidentiel qui s’est tenu hier, jeudi 6 août, en présence de plusieurs personnalités impliquées dans la riposte contre le nouveau coronavirus. «Je n’exclus pas de recourir des états d’urgences localisés, si cette situation doit perdurer», a déclaré d’un ton ferme le président de la République.
Pour le moment, il interdit l’organisation des cérémonies de levée de corps dans les hôpitaux ainsi que les cérémonies familiales qui s’ensuivent. «Ce n’est pas de pas le moment de faire des rassemblements festifs ou autres», a-t-il fait savoir. Par la même occasion le port correct et obligatoire du masque sera de rigueur. L’on ne pouvait plus se voiler la face, le Sénégal se porte mal avec des cas de décès à la pelle. Le taux de contamination garde la marche ascendante et l’incivisme n’est pas pour faciliter les choses. Mais si le tableau épidémiologique fonce au quotidien sa noirceur, le président de la République renseigne que «le Sénégal garde un bon profil dans la gestion de cette pandémie» et demande à la presse d’être moins «alarmiste».
Mieux pour illustrer une telle affirmation, il fait savoir que «il y a des pays qui ont eu des contaminations après le 02 mars et qui comptent leurs morts par dizaines de milliers. Donc, nous devons rendre un hommage mérité aux personnels de santé et à tous ceux qui ne cessent de travailler jour comme de nuit dans les centre de traitement».
Tel un commandant de guerre contre ce virus qui a déjà coûté la vie à plus de 200 sénégalais, il assure que « nous devons nous préparer à une lutte longue et difficile. Cette lutte ne doit pas nous empêcher de vivre, de travailler, de protéger notre économie et surtout de protéger la santé de nos populations ».
Et dans la même veine de donner au ministre de l’intérieur et aux forces armées des consignes pour faire respecter le port correct et obligatoire du masque. «Il faut le port correct du masque contrairement à ce qu’on voit au quotidien où les masques sont sous la barbe, entre le nez et la bouche. Je pense que tout cela doit être corrigé pour que nous puissions atteindre nos résultats», a tonné d’un ton sec le président Sall.
Et de poursuivre : «je relève impérativement le défi de refuser tout relâchement et de poursuivre sur l’ensemble du territoire national les contrôles et respect strict de l’observance des gestes et mesures barrières.
Renforcer les mesures préventives notamment la restriction des rassemblements et des déplacements non nécessaires. Plus particulièrement dans la région de Dakar ». Mieux indique le chef de l’État, « je n’exclus pas de recourir des états d’urgences localisés. Si cette situation doit perdurer. Mieux vaut ne pas en arriver là mais si cela doit continuer nous prendrons les mesures que nous estimerons utiles pour protéger la santé des populations. Il faut le respect des gestes barrières et également le port obligatoire et correct du masque».
Aussi, le président de la République félicite la police et la gendarmerie pour «le nombre d’amende qui a été délivrée cette semaine». Dans la volonté d’endiguer la maladie dans le pays, «éviter d’organiser des cérémonies de levée du corps dans les hôpitaux», laisse entendre M. Sall. Et d’ajouter : «on peut trouver d’autres moyens pour présenter les condoléances. Les cérémonies familiales sont également interdites, car ce n’est pas de pas le moment de faire des rassemblements festifs ou autres».
«COUVERTURE MÉDIATIQUE ALARMISTE»
Par ailleurs, le chef de l’État a parlé d’une « couverture médiatique alarmiste» au sujet de la pandémie dans le pays. « Il y a une couverture médiatique alarmiste. Je lance un appel à la presse sénégalaise, il ne sert à rien d’alarmer les populations et de noircir le tableau. La situation du Sénégal n’est guère inconfortable comparée à certains pays » déclare-t-il. Macky Sall «valide les recommandations du Cnge et demande au gouvernement de prendre les dispositions pour leurs applications». Non sans exhorter le ministre de la santé et de l’action sociale, d’accélérer la décentralisation des dispositifs des tests de diagnostiques liés à la Covid 19 et à renforcer en permanence les équipements et l’encadrement des personnels.
REFUS DE SE RENDRE DANS LES CENTRES DE TRAITEMENTS
Lors de ce conseil interministériel, il a été dénoncé le refus de certains malades, pour des raisons personnelles de se rendre dans les hôpitaux afin de se faire soigner. «Nous avons eu des patients qui ont été testés positifs, avec des comorbidités, qui ont refusé de se rendre dans les centres de traitements» a déploré le patron du Samu national, le Pr. Mamadou Diarra Bèye, chargé de la prise en charge des cas graves de la Covid 19. Pis informe l’urgentiste, «ces cas se sont aggravés par la suite. Certains patients sont décédés suite à leur refus de se faire soigner dans les centres de traitement».
Dans la même foulée, le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) de confirmer les propos de son collaborateur et de renseigner que «nous avons eu beaucoup de refus et ces refus, nous devons les prendre en charge. Nous avons des personnes qui ont des comorbidités mais qui refusent de se rendre dans les centres de traitements pour des raisons personnelles». Ainsi, face à ce refus qui devient récurrent dans notre société, le Pr. Bèye estime que la prise en charge à domicile est une alternative. «Après quelques semaines du suivi à domicile, on se rend compte que c’est très efficace. Cela permet de désengorger les hôpitaux et aussi de faire face aux refus de certaines personnes à se rendre dans les centres de traitement» a-t-il soutenu. Et comme ce dernier, le patron du Cous bondit dans le même sens, «je pense qu’il faut qu’on mette un accent particulier sur la prise en charge à domicile, principalement dans la région de Dakar».
PAR BRIAN M. PRÉCIEUX (STAGIAIRE) ET ID
source:http://www.sudonline.sn/macky-sall-menace-de-recourir-a-l-etat-d-urgence-localise_a_48955.html