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Sénégal - Marche pour des élections démocratiques et transparentes l’opposition «dialogue» avec la rue

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Sénégal

 Les partis de l’opposition dite «significative» et les membres du Front “Initiative pour des élections démocratiques“ (Ied) ont battu le macadam hier, vendredi 9 février, à Dakar. A tour de rôle, devant des militants et sympathisants venus nombreux à la marche de protestation, les leaders des différents partis présents ont réclamé des élections démocratiques et transparentes, non sans tirer à boulets rouges sur le régime en place. Après avoir refusé de participer au dialogue politique initié par le gouvernement, à cause d’un «manque de confiance» envers le chef de l’Etat, Macky Sall et son régime, l’opposition dite «radicale» s’est exprimée sur l’essentiel des sujets débattus lors desdites concertations.

En effet, à travers une marche de protestation qui a débuté de l’avenue Bourguiba, angle 10 au rond-point boulevard Général De Gaulle, angle rue 25 Médina, les partis de l’opposition ainsi que les membres du front “Initiative pour des élections démocratiques“ (Ied) ont tous réclamé des élections démocratiques et transparentes. Ainsi, sur la question du bulletin unique, pomme de discorde entre les différents pôles qui ont pris part aux concertations, Pape Diop, Président du parti Bokk Gis Gis estime que c’est un système qui permet de faire moins de dépense et de gagner en temps de vote. S’attaquant au refus du régime actuel d’opter pour ledit système, il reste persuadé que «c’est pour procéder à des achats de conscience». Par conséquent, il a invité ses camarades de l’opposition à beaucoup plus se mobiliser les prochaines semaines.
 
Un autre point, et pas des moindres, notamment l’organisation des élections prochaines, a été évoqué par les marcheurs. C’est le député du parti Rewmi, Déthié Fall, en l’absence de son mentor Idrissa Seck, en tournée à l’intérieur du pays, qui est monté au créneau pour réitérer la réclamation d’une personnalité neutre à la tête de l’organisation des élections. Pour lui, «l’opposition réclame une personnalité neutre et consensuelle pour l’organisation des élections». Il reste persuadé que la mobilisation du jour montre que le peuple est conscient de son devoir. Lui emboitant le pas, l’ancien ministre de Macky Sall, Thierno Alassane Sall, actuel patron du mouvement “La République des valeurs“, trouve que son ancien mentor n’a pas le droit de «définir la manière dont doivent se tenir les élections».
 
Pour lui, le Sénégal doit dépasser aujourd’hui les questions d’élections démocratiques. Pour faire face au régime, il a invité ses camarades de l’opposition à beaucoup plus se mobiliser, surtout quand il s’agit de questions de démocratie. Il n’a pas manqué de jeter des pierres dans le jardin de la mouvance présidentielle, en faisant noter que tous les secteurs d’activités du pays ne marchent pas. Même point de vue pour le maire de Mermoz Sacrée Cœur, Barthélémy Dias qui persiste qu’il faut nécessairement des concertations autour du fichier électoral. Dans la même veine, il a réclamé la distribution des cartes d’électeurs retenues par le gouvernement, à son avis. Prévenant le chef de l’Etat, il lui a demandé de «suivre le droit, sinon nous devions la loi». A noter, par ailleurs, que les responsables politiques présents à la marche de l’opposition et des membres du front “Initiative pour des élections démocratiques“ se sont félicités de la mobilisation des militants et sympathisants à la marche de protestation hier, vendredi 9 février. 
 

ECHOS DE LA MARCHE DE L’OPPOSITION

 
HABIB SY PRECHE POUR L’UNITE DE L’OPPOSITION
Le dernier directeur de cabinet de l'ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, à savoir Habib Sy n’a pas encore dit son dernier mot sur son projet de pacte de l’opposition, pour bouter hors du pouvoir le président Macky Sall. En effet, venu prendre part à la marche de protestation de l’opposition, le patron du parti “Espoir et Modernité/Yaakaar U Réew Mi“ a encore une fois de plus prôné pour l’unité de l’opposition. Il a notamment interpellé ses camarades de l’opposition. Pour lui, il n’est plus question que ce qui s’est passé lors des élections législatives, avec la scission de Mankoo à la dernière minute, se reproduise. Il a ainsi insisté sur la nécessité pour l’opposition de s’unir. Il pense qu’il faut que «l’opposition soit ensemble, même si on doit avoir plus de 10 candidats». 
 
L’OPPOSITION COMPTE SUR LES CARTES D’ELECTEURS POUR GAGNER MACKY
La question de la distribution des cartes d’électeurs fait partie des questions qui ont été soulevées à de nombreuses reprises. Pour le chef de file du parti And-Jëf/Parti africain, Mamadou Diop Decroix, il faut que toutes les parties prenantes à la marche s’organisent au niveau des quartiers et des communes. Mieux, il les a invitées, non seulement à aller retirer leurs cartes d’électeurs, mais aussi à aller s’inscrire dès l’ouverture de la révision des listes. Même son de cloche pour Déthié Fall qui indique qu’il y a plus de 3 millions de cartes non distribuées. Il a, par conséquent, invité les militants à aller retirer leurs cartes pour bouter hors du pouvoir Macky Sall. Le maire de la Médina, Bamba Fall  emboitera la même trompette. Pour lui, il n’est plus possible de gagner dès le premier tour. Donc, il a demandé aux populations d’aller prendre leurs cartes.
 
OUMAR SARR POUR LA POURSUITE DE LA LUTTE DANS LA RUE
Le Secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sarr est pour l’intensification des protestations contre le régime du président Macky Sall. Lors de la marche de l’opposition, tout en saluant la «forte mobilisation» des populations, il a trouvé que c’est la bonne voie à suivre pour faire bouger les lignes. Pour lui, «il faut qu’on fasse bouger le pays pour que les élections prochaines soient transparentes et démocratiques». Mieux, il est d’avis qu’il urge de continuer à réclamer l’arrêt des poursuites contre le maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, mais surtout de réclamer le retour sans condition du candidat du Pds, Karim Wade. Pour y arriver, il estime que «c’est dans la rue qu’on peut reprendre nos droits». Par conséquent, il propose la poursuite du combat dans la rue, «car c’est ça qui va nous faire gagner les élections». 

 

source:http://www.sudonline.sn/l-opposition-dialogue-avec-la-rue_a_38287.html