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Révision exceptionnelle des listes électorales Goorgoorlu joue à l’abonné absent

POLITIQUE
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Les opérations de révision exceptionnelle des listes électorales démarrées, le 1er mars dernier, se poursuivent jusqu’au 30 avril prochain. A un mois environ de la fin de ce processus, on est bien loin de la grande affluence au niveau de certaines commissions classiques, tant les électeurs se font désirer. Que ce soit au niveau du Centre socioculturel de Derklé ou à l’école Acapes des Parcelles assainies, en passant par le Foyer de Grand-Yoff, le constat est le même. A un mois environ de la fin des opérations de révision exceptionnelle des listes électorales, les citoyens se font désirer au niveau des commissions classiques des listes électorales logées dans ces différents lieux. De passage au niveau de ces principaux lieux d’enregistrement et de modification des données des électeurs dans les listes électorales hier, mardi 27 mars, c’est plutôt une ambiance désertique que nous avons trouvée sur place.

 

Au Centre socioculturel de Derklé, seuls les membres de la commission dont la présidente, la représentante de la Commission électorale départementale autonome (Ceda) et deux représentants de partis politiques sont trouvés assis à l’entrée de la salle en train de palabrer. Ici, l’affluence est au point zéro. Interpellés, les seuls deux représentants des partis politiques que nous avons trouvés sur place en l’occurrence, Mohamed Aïdara de l’Alliance pour la République (Apr) et Mme Yacine Ndiaye du Parti démocratique sénégalais (Pds) tentent d’expliquer. Premier à prendre la parole, le militant du parti au pouvoir, Mohamed Aïdara pense que cette absence d’affluence au niveau des commissions est liée à l’habitude des derniers moments qu’ont les Sénégalais.
 
«Bientôt, un mois que nous sommes là mais on est encore très loin du grand rush. Il arrive que nous restions toute une journée sans enregistrer une seule personne. Les gens viennent au compte-goutte en dépit du travail de sensibilisation qui est fait. Ils attendent le dernier moment pour se bousculer devant les commissions». Se prononçant à son tour sur la question, Mme Yacine Ndiaye du Parti démocratique sénégalais pense plutôt que les raisons de la non-fréquentation des commissions classiques de révision exceptionnelle des listes sont plutôt liées à la lourdeur des procédures. «On ne voit personne ici parce que les gens sont fatigués des va-et-vient entre la police et la commission. Car, nous ne pouvons pas enrôler les nouveaux électeurs encore moins distribuer les cartes d’identité. Nous procédons seulement à l’enregistrement des électeurs qui ont déjà déposé leur carte d’identité à la police et dont les noms ne figurent pas sur les listes électorales mais aussi des modifications des lieux de vote pour les citoyens qui souhaitent voter dans notre commune. Au niveau de la commission spéciale logée dans la préfecture, les gens ont la possibilité de tout faire en même temps». Il faut dire que partout dans les autres commissions visitées, c’est pratiquement la même ambiance que nous avons notée.
 
Au Foyer de Grand Yoff et à l’école Acapes, seuls le président et le représentant de la Ceda sont trouvés sur place. Toutefois, au niveau de la sous-préfecture des Parcelles assainies, c’est un climat tout à fait autre que nous avons trouvé. En effet, des gens étaient tellement nombreux que certains étaient obligés de rester à l’extérieur du bâtiment. À l’intérieur, assis sur des bancs rangés en file indienne, d’autres attendent patiemment leur nom pour aller accomplir la formalité. «Les opérations se déroulent dans le calme. Au niveau des commissions classiques, on n’a pas encore noté une affluence des citoyens, ce qui n’est pas le cas au niveau de la commission spéciale logée ici, au niveau de la préfecture. Ici, il y a un engouement et cela est lié aux deux missions principales de cette commission qui sont : l’enrôlement des primo-inscrits et la distribution des cartes», nous explique le maitre des lieux, Babacar Ibra Mar, sous-préfet de l’Arrondissement des Parcelles assainies.
 
1223 PERSONNES ENREGISTREES A LA DATE DU 21 MARS

A la date du 21 mars, seuls 1223 personnes sont enregistrées dans le cadre des différentes opérations liées à la révision exceptionnelle des listes électorales dans l’arrondissement des Parcelles assainies. L’information est de l’autorité préfectorale de cet arrondissement qui regroupe les communes de Grand-Yoff, Patte d’Oie, Camberéne et des Parcelles assainies. Rencontré hier, mardi 27 mars, à la Sous-préfecture des Parcelles, Babacar Ibra Mar puisque c’est de lui qu’il s’agit, a indiqué que ce nombre concernait les inscriptions, les modifications ou changements de statut et les radiations au niveau des quatre commissions classiques et de la commission spéciale installées dans l’arrondissement des Parcelles assainies. Poursuivant son propos, il a indiqué que la répartition de ce nombre s’établissait comme suit : 927 inscrits pour les primo-inscrits, 147 pour ceux qui avaient une carte d’identité mais ne figurant sur le fichier électoral, 141 pour les modifications et duplicata, 08 pour les opérations de changement de statut et 0 pour la radiation.
 
LES REPRESENTANTS DES PARTIS, PRATIQUEMENT INVISIBLES

Il faut souligner que ce ne sont pas seulement les citoyens qui se font désirer au niveau des commissions que nous avons visitées hier. En effet, lors de notre passage, nous avons constaté une absence quasi totale des représentants des partis politiques pourtant membres de droit des commissions. Des trois commissions classiques visitées, seuls deux formations politiques se sont fait représentés dans une seule commission. Il s’agit de l’Apr et du Pds à la commission logée dans le Centre socioculturel de Derklé. Pour les autres commissions, aucun membre de partis n’est trouvé sur place. Au Foyer de Grand Yoff, le président de la commission nous a informé qu’il n’a jamais enregistré depuis le début de la révision des listes la présence d’un représentant des partis politiques.

Pour sa part, le président de la commission classique logée à l’école Acapes, explique que les politiciens s’adonnent à la supervision. «Ils passent chaque matin et repartent aussitôt. Ils ne restent pas sur place comme le dit la loi». Interpellée, l’autorité préfectorale soulignant que la présence des partis politiques au niveau des commissions est de droit a déploré cette situation d’absence de la classe politique. «Cette absence est un fait qu’on a toujours déploré à l’occasion de chaque opération de cette nature. Les représentants de coalitions où de partis politiques sont membres de droit des commissions de révision exceptionnelle des listes électorales. Il suffit juste qu’ils prennent les diligences pour indiquer à l’autorité les prénoms et noms, éventuellement carte d’identité et numéro carte d’électeur de leur représentant et la question est réglée. C’est une caractéristique du processus électoral au Sénégal où à tous les niveau du processus, il est prévu la représentation des partis politique».
 
CENTRALISATION DES STATISTIQUES SUR INSTRUCTION DU SOUS-PREFET

Lors de son passage au niveau des commissions de révision exceptionnelle des listes électorales logées au Centre socioculturel de Derklé ou à l’école Acapes des Parcelles assainies en passant par le Foyer de Grand-Yoff, nous avons été alerté par un fait qui s’est confirmé après vérification. Il s’agit du refus de certains présidents de commission de communiquer sur les statistiques des différentes opérations (modification ou changement de statut et radiation). Lors d’un échange avec la représentante du Pds au niveau de la commission logée au Centre socioculturel de Derklé, cette dernière a dénoncé l’attitude de sa présidente de commission qui, selon elle, refuse de leur communiquer les statistiques. Interpellée sur cette situation, l’intéressée s’est défendue en nous indiquant avoir reçu pour instruction de ne communiquer les chiffres qu’au préfet. Au foyer de Grand-Yoff, même constat. Interpellé sur les statistiques, le président de la commission, soulignant qu’en tant que policier, il ne peut rendre compte qu’à l’autorité, s’est contenté à nous donner des estimations journalières qui, selon lui, vont de 3 à 4 enregistrements par jour.

Le préfet réfute et précise

Interpellé sur cette situation, le sous-préfet des Parcelles assainies s’est inscrit en faux contre cette donne. «Je n’ai pas donné d’instructions formelles par rapport à ce que vous dites. Ce qui s’est passé, c’est peut-être que c’est des présidents qui sont investis d’une confiance par une autorité et qui, certainement, disent par loyauté, ils n’ont pas d’informations à donner à une personne d’autre qu’à l’autorité. C’est tout peut-être. Je me porte donc totalement en faux par rapport à ça».

 

source:http://www.sudonline.sn/goorgoorlu-joue-a-l-abonne-absent_a_38958.html