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23 juin 2011-23 juin 2018. Voilà 7 ans, jour pour jour, que le Sénégal a connu un mouvement populaire hors du commun. Comme un seul homme, les citoyens sénégalais, notamment les partis d’opposition, les organisations de la société civile et les mouvements citoyens, se sont ligués contre le projet de loi constitutionnelle instituant un ticket pour les candidatures à la présidentielle, poussant ainsi le régime d’alors à faire marche arrière et à retirer ledit projet de loi de l’Assemblée nationale. En perspective de la commémoration de ce jour historique, Sud Quotidien prête la parole à certains acteurs pour poser leur diagnostic sur la gouvernance politique au Sénégal, voire sur la réalité ou non de ruptures
significatives dans le mode de gestion actuelle du pouvoir. ZAHRA IYANE THIAM, CONSEILLERE SPECIALE DU PRESIDENT
«LES CONDITIONS QUI AVAIENT PREVALU AU MOUVEMENT DU 23 JUIN NE SONT PLUS D’ACTUALITE»
Si nous devons faire une lecture de la gouvernance politique actuelle, comparée à ce qui avait conduit au mouvement du 23 juin, je pense qu’il faudrait également camper la situation d’alors qui n’était pas axée sur une gestion de la politique, mais sur l’utilisation des Institutions et un peu l’instrumentalisation de la loi. D’ailleurs, le slogan «Touche pas à ma Constitution» est assez révélateur de l’esprit de la plateforme…Donc, c’était loin d’être une question de gestion des affaires publiques. Maintenant, il est vrai que ces situations-là ont des incidences sur la gestion et l’exécution des politiques publiques. Puisque nous avons constaté la corruption qu’on voulait faire surtout vis-à-vis ces Institutions financières. Tout le monde se rappelle du cas Alex Ségura.
Il y a aussi la privation des droits de la classe politique, notamment celle de l’opposition. Il faut noter, à ce sujet-là, que l’opposition d’alors avait toujours souhaité s’assoir autour d’une table avec le président Wade. D’ailleurs, nous avions proposé à l’époque, la mise sur pied d’une Commission paritaire pour discuter de plusieurs questions, notamment de celle du processus électoral, qui en définitive était un élément de stabilité au niveau des pays.
Donc, si nous voulons faire une comparaison avec ce qui se fait aujourd’hui, je pense qu’il est aisé de voir que les conditions qui avaient prévalu à un mouvement du 23 juin, ne sont plus d’actualité. Que nous avons quand même une gouvernance qui renforce les droits des citoyens, à travers le référendum. Nous avons des Institutions plus fortes qui s’attellent de plus en plus à leur tâche. Voyez ce que nous faisons avec la représentation nationale, autour du contrôle de l’action du gouvernement. Nous avons également le dialogue, qui est rejeté malheureusement par une frange de l’opposition.
DETHIE FALL, DEPUTE DE REWMI
«MACKY SALL S'EST AUTO-EXCLU DU CERCLE DES PRINCIPAUX ACTEURS DU 23 JUIN»
Le président Macky Sall a trahi l'esprit et la lettre du 23 juin. Il est en train de poser des actes pires que ceux qui avaient soulevé les Sénégalais ce jour-là pour une démocratie moderne et contre un tripatouillage de la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Aujourd'hui, le président de l'Apr a introduit, entres autres, le parrainage pour tous les partis politiques par le biais d'une loi constitutionnelle pour chercher à avoir un deuxième mandat par la voie électronique.
Et cela, suite au recul connu sur le terrain politique le rendant minoritaire lors des législatives avec 49, 48%. Avec lui comme président de la République, le Sénégal n'a pas tiré bénéfice de cette prise de conscience collective et manifestée devant l'Assemblée nationale pour un processus électoral remarquable et une démocratie soustraite de la basse volonté d'un Président de confisquer le suffrage universel de ses compatriotes. Tous les Sénégalais doivent célébrer le 23 juin, sauf l'actuel «gardien de la Constitution». Il s'est auto-exclu du cercle des principaux acteurs. Et c'est regrettable.
PAPE ZATOR MBAYE DIALLO, DEPUTE SORTANT MEMBRE DE L’AFP
«LA RUPTURE EST AU RENDEZ-VOUS»
Je voudrais saluer les bonds quantitatifs et qualitatifs qui sont en train d’être faits, depuis la survenue de la deuxième alternance. Quand je parle de bonds qualitatifs, c'est-à-dire des ruptures profondes sur le plan de la gouvernance, sur le plan des options politiques et même sur le plan des options programmatiques, avec notre cheval de batail qui est le Plan Sénégal émergent et qui est le lit sur lequel sont couchés tous les projets et toutes les réformes qui sont déroulées depuis la survenue de la deuxième alternance. Demain (Ndlr : aujourd’hui) sera le 23 juin, on sera déjà à quelque chose comme 7 ans.
Pour nous autres qui étions des acteurs du 23 juin, ces manifestations découlaient d’un tripatouillage abusif de la Constitution. Je rappelle quand même, il y a eu 16 réformes déconsolidantes qui avaient été faites. Le clou pour couronner tout cela, il fallait que le régime d’alors puisse changer la Constitution en faisant sauter le quart bloquant et pouvoir permettre à un éventuel candidat de passer dès le premier tour avec juste 25%.
C’est cela qui avait provoqué l’ire des populations qui s’étaient mobilisées comme un seul homme pour dire non. Ça été un moment important, une leçon pour tous les gouvernants, qu’ils soient d’aujourd’hui, de demain…Heureusement que le président Macky Sall l’a compris depuis son arrivée. Il essaie, autant que faire se peut, de poser des actes concrets dans le sens de permettre au Sénégal de faire des bonds qualitatifs et quantitatifs. La rupture est au rendez-vous… C’est cela que les Sénégalais attendaient. Le visage du pays est en train de changer.
MALICK GAKOU, DU GRAND PARTI SUR LA GOUVERNANCE politique DU SENEGAL
«EN MATIERE DE DEMOCRATIE, NOTRE PAYS EST RELEGUE A LA QUEUE DU PELOTON»
La gouvernance démocratique se porte mal au Sénégal du fait de l’incurie et de l’incompétence manifeste du régime du Président Macky Sall qui a foulé au pied les attentes historiques de la charte de gouvernance démocratique des Assises Nationales. Le référendum et la loi scélérate sur le parrainage sont à la dimension de cette mégalomanie institutionnelle de réformes constitutionnelles totalement en porte-à-faux avec la défense des intérêts supérieurs de la Nation et de la pérennisation des acquis démocratiques de notre pays.
A tel enseigne que notre pays, naguère cité en exemple en matière de démocratie, est relégué à la queue du peloton. Pour rétablir les grands équilibres institutionnels et remettre notre pays sur la voie de la modernité démocratique, de l’innovation et des réformes pour le développement, il faut engager, sans conteste, les transformations structurelles de la gouvernance au Sénégal. Et cela passe nécessairement par le respect des conclusions des Assises Nationales soutenues par une forte volonté politique de développement dont le socle réside dans le patriotisme économique.
Personne ne développera le Sénégal à la place des Sénégalais. C'est clair qu’à la lumière des errements du gouvernement et de sa volonté de tailler la gouvernance à la mesure d’un hypothétique deuxième mandat, il nous faut beaucoup de sueurs et de jérémiades pour redresser la situation de la gouvernance calamiteuse de notre pays. Le Programme Alternatif Suxxali Senegaal (Pass) que je propose aux Sénégalais se veut d’être le premier rempart des Assises Nationales et engagera notre pays à partir du mois d’avril 2019 dans la voie des réformes et du développement économique et social pour le bien-être du peuple sénégalais.
source:http://www.sudonline.sn/la-classe-politique-ne-parle-pas-le-meme-langage_a_40006.html