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Les 7 personnalités indépendantes de la société civile, membres de la commission de contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel ne disposent d’aucune information sur le logiciel élaboré pour faire le décompte des parrains. En conférence de presse hier, lundi 7 janvier, le professeur Babacar Gueye et compagnie ont listé les limites du contrôle des parrainages, non sans formuler des recommandations sur ce système de filtre.
A l’image des candidats à la candidature recalés pour défaut de parrains, les 7 personnalités indépendantes de la société civile, coptées par le Conseil constitutionnel pour prendre part aux séances de contrôle des parrainages, ignorent tout du logiciel élaboré pour le décompte des parrains. C’est du moins ce que disent les 7 personnalités indépendantes que sont le Professeur Babacar Guèye, président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce), Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, Mazide Ndiaye président du Groupe de recherches et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), Abbé Alphonse Seck, Directeur exécutif de Caritas Sénégal, Valdiodio Ndiaye du Cosce, ou encore Maïmouna Dieng de la Plateforme des acteurs non étatiques, sans oublier Rokhaya Gassama du Conseil sénégalais des femmes (Cosef). En effet, face à la presse hier, lundi 7 janvier, ils ont cité les limites du contrôle qui a permis d’éliminer plus d’une vingtaine de candidats à la candidature, via le parrainage. Ils ont ainsi noté une «absence d’informations sur le logiciel de traitement des données utilisées».
Quid alors de la fiabilité d’un contrôle effectué par un logiciel pour lequel le paramétrage, tout comme la conception, sont méconnus des membres de la société civile et même des candidats? Sur ce point, Babacar Guèye et compagnie sont restés tant soit peu évasifs. En effet, répondant à ladite question, l’expert électoral Valdiodio Ndiaye a juste fait de préciser qu’ils ne sont pas des «techniciens» en la matière et que c’était le Conseil constitutionnel qui a trouvé son prestataire, concepteur dudit logiciel. Mieux, il a laissé entendre que les 7 personnalités de la société civile n’étaient présentes qu’en tant «qu’observateurs» et non comme des «contrôleurs». C’est ce qui expliquerait les recommandations formulées, selon lui. Il s’agit, à son avis, «d’impliquer les acteurs» lors de la mise en place du dispositif de contrôle. Cela, tout en se refusant de livrer toute appréciation sur la fiabilité ou pas du logiciel de contrôle des parrainages.
LES CINQ MAUX DU CONTROLE DU PARRAINAGE
A noter, par ailleurs, que malgré l’encouragement formulé à l’endroit des «7 Sages» pour leur ouverture du contrôle et pour le traitement équitable des candidats, Babacar Guèye et compagnie ont déploré «la règlementation de l’ordre de passage qui a donné lieu à des bousculades et violences au moment des dépôts». Ils ont aussi dénoncé «l’absence de référentiel précis disponible pour tous les candidats pour éviter les erreurs matérielles». Autrement dit, les personnalités de la société civile regrettent l’indisponibilité du fichier électoral pour les besoins de la collecte de parrains. Entre autres limites citées, il faut noter «le manque d’informations détaillées pour les candidats sur les motifs des rejets autres que les doublons» ou encore «la quasi inutilité des fiches de parrainage lors des opérations de contrôle et de validation». A cela s’ajoute la limite citée ci-dessus, relative au logiciel méconnu de la société civile, tout comme des candidats.
NECESSITE DE REVISION DE LA LOI SUR LE PARRAINAGE
Face aux nombreuses réclamations des candidats à la candidature recalés par le parrainage et devant la nécessité de restaurer la confiance entre acteurs politiques, les 7 personnalités indépendantes de la société civile ont formulé sept recommandations. Ainsi donc, ils suggèrent aux «7 Sages» de permettre à ceux qui le souhaitent de «vérifier les détails des motifs de rejet» et d’être à mesure d’introduire des recours avant la publication de la liste des candidats. Il a été aussi demandé de mettre en place «une plateforme unique d’enregistrement simultané des parrainages avec un accès codé pour tous les candidats». Ayant noté la récurrence des erreurs, ils ont proposé de «revoir le mode de traitement des données en réduisant au minimum le nombre de champs à vérifier». A l’image de la Commission nationale de recensement des votes, Moundiaye Cissé et compagnie suggèrent l’implication des acteurs lors de l’installation du dispositif de vérification et de contrôle des parrainages. Le système du parrainage citoyen n’a pas été occulté. Ainsi donc, revenant sur leur proposition de départ, lesdites personnalités indépendantes ont recommandé «d’envisager un système de parrainage alternatif par des députés, des élus locaux ou des électeurs». Ils ont aussi préconisé l’évaluation inclusive du dispositif technique de traitement de parrainage, ou encore l’assouplissement de la gestion des parrainages en vue des élections départementales et municipales. Bref, Moundiaye Cissé et compagnie souhaitent la révision de la loi sur le parrainage. Invités à prendre part, aujourd’hui, au contrôle des parrainages régularisés par Madické Niang, Idrissa Seck et Malick Gakou, ils ont promis de faire face à la presse, à la fin de tout le processus de parrainage.
Jean Michel DIATTA
source: https://www.sudonline.sn/la-societe-civile-differe-sa-caution_a_42432.html