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Convoqués en séance plénière, les députés vont examiner en ce jour du samedi 4 mai le controversé Projet de loi constitutionnelle n°07/2019 portant révision de la Constitution. En cas d’adoption, ce texte va inaugurer une nouvelle ère de gouvernance des affaires publiques marquée par la centralisation de tout le pouvoir exécutif par le président de la République.
L ’histoire s’apprête à bégayer pour une troisième fois au Sénégal. Trente six (36) ans après 1983, notre pays est sur le point d’entrer à nouveau dans une ère de gouvernance politique marquée par la disparition du poste de Premier ministre dans l’architecture institutionnelle nationale. En effet, convoqués en ce jour du samedi 4 mars en séance plénière, les députés vont examiner le Projet de loi constitutionnelle n°07/2019 portant révision de la Constitution. Lequel s’il est adopté va ouvrir au Sénégal les portes du cercle restreint des pays qui se sont affranchis de chef de gouvernement. Il s’agit entre autres du Bénin, du Tchad, du Ghana, ou encore la Gambie pour ne citer que ceux-là. Il faut dire que cette réforme voulue par le président de la République, Macky Sall, dans le cadre de sa vision de gouvernance politique lancée sous le nom de «Fast track» va opérer des changements profonds au niveau même de la gouvernance politique du pays, au cours du quinquennat 2019-2024. Parmi ces changements majeurs, il y a notamment le renforcement des pouvoirs de l'exécutif entre les mains du président de la République et son exposition aux revendications des responsables d’organisations syndicales.
Désormais, seul et unique chef du pouvoir exécutif, le président de la République qui va hériter de tous les pouvoirs du Premier ministre qui incarnait l’institution du gouvernement sera le nouveau centre de gravité de la gouvernance des affaires publiques. Il sera le seul à prendre des décisions sans craindre un quelconque vote de défiance du parlement.
En cas de prise de décret concernant l’adoption de textes engageant notre pays, le président de la République peut désormais se contenter de sa seule et unique signature dans le sens où l’adoption de cette réforme qui raye le poste de Premier ministre de la carte institutionnelle nationale va également supprimer la possibilité de contresigner certains actes du président de la République.
Par ailleurs, avec cette nouvelle réforme, le président de la République n’aura plus de pare-feux. Il va devoir, en plus de son calendrier (trop chargé) se préparer à faire directement face aux responsables d’organisations syndicales en cas de non-satisfaction de leurs revendications par les ministres.
source: https://www.sudonline.sn/l-assemblee-a-l-epreuve-du-super-president-de-la-republique-_a_43824.html