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Le dialogue entre le président de la République, Macky Sall et les élus locaux, ce jour à Diamniadio, sur la territorialisation des politiques publiques dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (Pse), est fortement attendu par les élus locaux
Pour cause, l’ambitieux programme de décentralisation fortement affirmée par la loi et dans le discours officiel rencontre beaucoup de difficultés à cause des nombreuses compétences transférées aux collectivités territoriales sans accompagnement financier. C’est ce que confirment les élus locaux interrogés par la Rédaction de Sud Quotidien, à savoir le député président du conseil départemental de Sédhiou, Boubacar Biaye, le maire de Dieupeul Derklé, Cheikh Gueye, ainsi que celui de Ngoudiane, Mbaye Dionne, qui affirment tous, ne pas se sentir impliquer dans la mise en œuvre du Pse, bien qu’étant régi par les textes. Ainsi, après cet audit de la première phase de l’Acte III de la décentralisation commandité par le président Macky Sall, ces élus locaux espèrent tous obtenir de la rencontre du jour, leur prise en compte effective dans la territorialisation des politiques publiques.
CHEIKH GUEYE MAIRE LD/DEBOUT DE DIEUPEUL DERKLE : «Il faut un Pse des collectivités territoriales»
«Je pense que tout le monde en convient et moi, c’est ma conviction, c’est que quand le développement est local, il le sera. S’il n’est pas local, il ne le sera pas. Les collectivités locales constituent le lieu privilégié de la dépense publique et c’est la raison pour laquelle, l’Etat avait préconisé une réforme appelée Acte III de la décentralisation. Et dans cette réforme, on parle de la viabilité des collectivités territoriales. Mais, la viabilité des collectivités territoriales est à plusieurs domaines surtout en termes de capacitation et de ressources humaines de qualité pour avoir l’épaisseur nécessaire d’assurer la plénitude des missions qui sont assignées à ces collectivités territoriales. C’est vrai qu’en relation avec certains partenaires, l’Etat du Sénégal a lancé un programme appelé programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen). Et une mission de la banque mondiale au Sénégal pour échanger avec les exécutifs locaux et voir le déroulement de ce programme. C’est dire que l’Etat est dans de bonnes dispositions, maintenant, il faut plus d’implication des collectivités territoriales pour faire de sorte que ces dernières puissent s’approprier le Pse. Il faut un Pse des collectivités territoriales. Je pense que c’est à ce titre là qu’effectivement qu’on peut parler de développement ou de Sénégal émergent. Je me réjouis de la rencontre de demain (ndlr : d’aujourd’hui) parce qu’elle est un moment de partage et d’échange sur les différents axes et programmes qui font le développement de notre pays. L’implication des maires dans la mise en œuvre du Pse n’est pas tellement effective. Il faut le relever. Sur le plan du discours, c’est un fait mais dans l’implication des collectivités territoriales à ma connaissance, je sens qu’il reste encore du chemin à faire». «C’est une question très laborieuse. D’abord, est ce que les exécutifs locaux connaissent le Pse ? Si vous posez la question, certains ne pourront pas vous donner les différents axes à part certains députés, les maires et les ministres. Je suis sûr et certain que ceux qui ne sont ni députés, ni ministres, ne connaissent même pas les différents axes du Pse, encore moins son contenu. Je sais qu’aucun maire, aucun président de conseil départemental n’a bénéficié d’un séminaire pour une mise à niveau de la mise en œuvre du Pse. Les départements que je connais, n’ont pas les moyens qui les permettent de mettre en œuvre toutes les compétences qui leur sont transférés, contrairement à la loi qui stipule que les moyens doivent être mis concomitamment aux compétences transférées. La mise en œuvre du Pse n’est pas encore faite avec les collectivités territoriales. Les élus des collectivités territoriales ne sont pas encore acteurs dans la mise en œuvre du Pse. C’est pour cela que nous sommes très impatients d’écouter le président, demain (aujourd’hui). Parce que nous, exécutifs locaux, nous voulons être acteurs principaux de la mise en œuvre du Pse, parce que nous sommes convaincus que si les exécutifs locaux sont encadrés et que les corps de contrôle font leur travail, la réussite du Pse ne pourra se faire qu’avec les mairies et les départements. Nous allons gagner en temps, en efficacité et en efficience. Je donne l’exemple de la construction des salles de classe».
MBAYE DIONNE MAIRE AFP DE NGOUNDIANE : «Nous demandons beaucoup de responsabilisation, beaucoup d’implication»
«Sur le papier, effectivement, il est clair que les collectivités sont citées nommément dans la mise en œuvre de la politique du chef de l’Etat, dont la décentralisation en est un acteur phare. Mais, dans la pratique, il faut le dire et le regretter, ce n’est pas ce que nous constatons tous les jours. Il y a beaucoup de compétences qui sont transférées aux collectivités territoriales, mais dans la pratique, on n’a pas suffisamment de moyens pour les mettre en œuvre. Aujourd’- hui, je pense que c’est ce que le président de la République veut corriger en invitant les élus territoriaux, donc les maires et les présidents de département dans l’appropriation de ces 5 initiatives majeures qu’il a décliné dans son mandat et les 3 programmes et les axes universels. Je pense que c’est un appel qui vient à son heure. Nous sommes en tout cas conscients que si les élus territoriaux occupent leur véritable place dans la territorialisation des politiques publiques, il y va s’en dire que le président de la République atteindra son objectif pour le bien être des sénégalais. Oui, nous demandons beaucoup de responsabilisation, beaucoup d’implication. Je pense que la rencontre de demain (aujourd’hui, Ndlr) permettra de lever certains équivoques, de clarifier le jeu et de savoir les responsabilités des uns et des autres».
par Nando CabraL GOMIS et Jean Michel DIATTA
source:https://www.sudonline.sn/les-elus-reclament-plus-de-consideration_a_45050.html