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Les sorties récentes de Wade et de Idrissa Seck, montrent, sans équivoque possible, leur rêve de transformer les Locales du 29 juin, en un « troisième tour » des Présidentielles de 2012, pour prendre leur revanche sur le Président Macky Sall, et mettre fin aux poursuites judiciaires dont certains dignitaires du régime défunt sont aujourd’hui l’objet, pour « enrichissement illicite ».
Ce rêve, pour devenir réalité, a été préparé d’une main de maître par Wade, à travers un « sondage » qui tente de créditer la thèse d’une désaffection massive des populations vis à vis du Président Macky Sall, qui n’ aurait trouvé comme parade que d’embastiller son fils, qui serait devenu son principal challenger pour 2017!
Ce sondage qu’évoquait Wade, fut enfin publié avec des résultats, dont l’exploitation que les auteurs du sondage et les commentaires de la Presse, en ont faite, a montré son caractère « hautement politicien ».
En effet, les résultats du sondage ont été comparés à ceux du 25 mars 2012, donc au second tour des élections présidentielles de 2012, alors que toutes démarches scientifiques les auraient comparés à ceux de Février 2012, donc, au premier tour de ces Présidentielles.
La raison de la nécessité scientifique d’une telle comparaison avec les résultats du premier tour, tient du fait que le sondage a présenté Macky en concurrence avec ses alliés de BBY, et avec les alliés de la Coalition SOPI ; ce qui n’est rien d’autre que le scénario du premier tour des élections présidentielles de 2012.
Mais en faisant le « choix politicien » des résultats de second tour de 2012, le sondage tente d’accréditer une « désaffection massive de l’électorat » de Macky, qui passerait de 65% à 32,6% , le mettant ainsi en ballotage avec le fils de Wade qui pointe en 18%, loin devant les autres prétendants, Tanor, Niasse, Idy, et même Khalifa Sall , Malick Gakou et Jamil !
Cependant, en prenant comme référence les résultats du premier tour des Présidentielles de Février 2012, qui avaient crédité Macky d’un score de 26%, en obtenant dans le sondage 32,6%, il aura gagné sur l’électorat BBY, 6,6 points de pourcentage, là où le fils de Wade peine à drainer son électorat estimé à 32% dans ce premier tour!
C’est cette « démarche politicienne », qui enlève tout crédit à ce Cabinet qui a produit et commenté le sondage, qui a été aussi utilisée pour tenter de faire croire que l’opinion, avec 41% est pour la libération du fils de Wade pour « absence de preuves », en taisant le fait, qu’il sait en âme et conscience, que les « preuves » en la matière, ne sont produites que lors du procès qui n’ a pas encore eu lieu !
Pis encore, même après avoir reconnu que 59% des « sondés » veulent qu’il ait procès et que le Droit soit dit, le Cabinet n’a pas jugé nécessaire de s’y appesantir dans ses commentaires, mas a préféré refléter encore son « parti pris politicien », en évoquant que 61% des « sondés doutent que le Président Macky Sall puissent tenir ses promesses de campagne », pour en déduire que « les 61% l’ont désavoué » !
L’on peut bien se demander depuis quand un « doute » est –il synonyme d’un « désaveu » ?
C’est donc fort de ce « sondage, que Wade a débarqué sur Dakar avec le mot d’ordre, « Tout sauf l’APR » dans les Locales, repris par Idy, comme si tout cela n’était qu’une riposte au mot d’ordre de Macky de « Tout sauf l’opposition » !
Mais tous ces mots d’ordre se sont révélés, dans les faits, en décalage avec la réalité du comportement de leurs cadres politiques au moment de la confection des listes électorales.
En effet, ils ont fait fi des directives de leurs dirigeants, pour mettre en œuvre, dans l’écrasante majorité des collectivités locales, des alliances qui transcendent les clivages « pouvoir/ opposition », ou « gauche/droite », pour faire confectionner des listes non partisanes que l’on pourrait assimiler à des « listes citoyennes », si le Code électoral n’avait pas exclu les mouvements citoyens et les personnalités de la société civile, leur participation, es qualité, aux élections locales.
Ils ont donné aux élections locales un enjeu de contrôle personnel du pouvoir local, et non un enjeu partisan de « troisième tour des Présidentielles de 2012 », pour sanctionner le régime de Macky Sall.
Ces coalitions entre cadres de l’APR, PDS, REWMI, et BBY, enlève à l‘opposition, toute possibilité objective de faire du Bilan de Macky Sall et de ses alliés de BBY, un thème de campagne crédible et productif pour ces élections locales.
En faire un thème de campagne électoral, ne serait donc qu’un des moyens d’exploiter le mécontentement social à des fins autres que de « gagner les Locales », mais cela entre bien dans la dynamique de créer un climat de tension sociale, dans la stratégie de Wade de libérer son fils et de le mettre sur orbite pour 2017.
Au vu de la configuration des listes électorales, il a perdu l’illusion de conquérir l’écrasante majorité des collectivités locales, pour en user comme moyen de pression sur le pouvoir à cet effet.
Il ne lui reste donc que la campagne électorale à exploiter pour créer, dans la dynamique des Locales, les rapports de force nécessaires pour atteindre ses objectifs non électoraux.
D’où sa dernière sortie dans laquelle il exige de Macky, qu’il « juge ou libère » son fils, alors qu’il venait tout juste de proclamer que c’est la CEDEAO ou l’Union Africaine qui devrait le juger !
L’on pourrait même se demander, s’il n’est pas au courant que ce jugement est prévu pour Juin ?
Faire semblant de l’ignorer, fait donc partie de sa stratégie de communication pour continuer à faire croire à l’opinion, que son fils est victime d’un dénie de justice contre lequel il se bat pour défendre les libertés démocratiques et l’Etat de Droit.
Il compte sur les journaux à sensation ou « coureurs de scoops », pour donner corps à sa propagande dans la conscience des Sénégalais.
Cependant, la coïncidence du jugement du fils de Wade, et la campagne électorale pour les Locales, est grosse de danger pour la paix et la stabilité du pays, et, si l’on ne prend pas garde, cela pourrait faire du « rêve d’un troisième tour » raté, un « cauchemar » pour les populations.
Il ne faudrait donc pas que les préoccupations des populations vis-à-vis des politiques de décentralisation, des politiques de coopération internationale décentralisée, de la gouvernance de leurs collectivités locales, et du bilan des exécutifs sortants, soient relégués au second plan, et sacrifiés à l’autel d’une stratégie de « troisième tour des Présidentielles de 2012 », que rien, au vu des listes en compétition, ne justifie.
Un tel changement d’objet des élections locales, à l’occasion de la campagne électorale, plongerait notre pays dans une situation explosive qui interpelle, autant les médias publics et privés, que les républicains et démocrates de ce pays, quel que soit le parti ou l’organisation de la société civile aux quels ils appartiennent.
Le calendrier électoral n’ayant pas pris compte du calendrier judiciaire, le pays court un risque certain au mois de Juin 2014.
Le sort pacifique et stable de notre pays dépend donc de notre capacité à gérer ce risque.
L’Afrique et le monde entier nous regardent.
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 24 Mai 2014
SENETOILE NEWS