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L’OBS – Le Président du Conseil départemental de Thiès, Idrissa Seck, livre ses vérités dans cette interview sur son différend avec le ministre Alioune Sow, l’implication de Marième Faye dans les affaires de l’Etat, le procès en vue de Karim Wade…
Livre d’Oumar Sankharé : La culture grecque et l’Islam. «Il n’y a que l’ignorance qui puisse conduire quelqu’un à imaginer des fautes dans le Coran. L’Imam a fait allusion à ce livre du Thiessois (Oumar Sankharé) qui est professeur de Lettres. J’ai déjà dit que c’était avec étonnement que je l’ai lu, parce que ce professeur de Lettres imagine que lire se limite à déchiffrer des lettres de l’alphabet. L’alphabet est de création récente. Il n’a pas plus de 6 000 ans. On peut lire entre les lignes, on peut lire l’univers, on peut lire la constellation des étoiles. Lire ne veut pas dire savoir lire l’alphabet.
C’est complètement ridicule de la part d’un professeur de Grammaire qu’au demeurant, je respecte. Je prie pour lui pour qu’Allah le guide davantage, augmente sa science parce qu’Il ne lui a donné qu’un peu de science et c’est pour cela que l’humilité nous est également prescrite. Quand on a peu de science, on ne fait pas de déclaration péremptoire et définitive sur la base de sa propre ignorance. L’Imam a fait allusion à l’hivernage un peu tardif. J’en discutais récemment avec le président Aldouma Kâ de l’Association des éleveurs de Ngékhokh à laquelle j’appartiens. Il me parlait de la souffrance des animaux notamment et de l’inquiétude des paysans, mais encore une fois sur cette matière, les prières ne suffisent pas. C’est notre conduite qui détermine les bienfaits et les méfaits. (…) Si nous nous repentons et revenons aux grandes valeurs, si nous nous aimons d’un amour sincère, si nous nous garantissons mutuellement la sécurité et la paix, je n’ai pas de doute que le Seigneur pourra nous gratifier d’un hivernage de qualité. Mais nous avons des efforts à faire.»
Résultat catastrophique du Baccalauréat. «C’est une honte, une grande honte que le Sénégal ait un taux de réussite au Bac de 31%. C’est encore une plus grande honte que le nombre de bacheliers que nous produisons par an gravite autour de 30 000. Et on le doit à Abdoualye Wade, puisque les socialistes nous avaient laissé à 9 000 bacheliers par an. Le Maroc produit 180 000 bacheliers par an, la Tunisie 85 000. Et, le nombre de bacheliers rapporté au nombre de jeunes Sénégalais de 18 ans n’est que de 11% au Sénégal. Il est de 66% en France. (…) Donc, il faut se concentrer sur l’éducation de nos enfants. Et l’Etat doit renforcer cela, puisque les échecs scolaires d’aujourd’hui sont les échecs économiques de demain. Et les réussites scolaires d’aujourd’hui sont les réussites économiques de demain. Le savoir ne se limite pas à l’école française, puisque bien avant l’installation de l’école française, les meilleures universitaires et les meilleurs intellectuels Sénégalais sortaient des écoles coraniques. Serigne Touba, El Hadji Malick, Cheikh Oumar Foutiyou, Baye Niass sont sortis d’où ? Ils n’ont pas de diplômes. Mais ils sont des sommités intellectuelles qui ont produit des œuvres d’une perfection, d’une finesse et d’une intelligence indiscutables. L’essentiel, c’est d’accéder au savoir. C’est ce qui doit être la priorité de l’Etat. C’est une honte de constater pour un tel taux de réussite au Bac pour un pays qui se dit émergent. Je pense que Macky Sall devrait démissionner aujourd’hui. Il doit avoir honte, puisque c’est une catastrophe, c’est un échec. Ce qui me rend malade, c’est de constater le potentiel qu’à le Sénégal et de constater l’échec de Macky Sall, un jeune président né après l’indépendance et de qui on était en droit d’attendre des ruptures significatives, d’attendre l’installation de la droiture, d’attendre qu’il cesse de présider le Conseil supérieur de la magistrature, qu’il rendre au magistrat leur indépendance et leur responsabilité, puisqu’il n’est pas question de leur donner une indépendance totale sans responsabilité qui permette au citoyen d’avoir la garantie qu’un magistrat corrompu qui juge n’importe comment ne s’en sortira pas indemne, qu’il sera sanctionné et poursuivi.»
Dynastie Faye-Sall. «Que Macky Sall clarifie sa position sur les grandes questions de l’implication de sa famille. J’avais dit à Wade que le président de la République n’a ni ascendance ni descendance, c’est une créature constitutionnelle à incarnation humaine variable. Il s’est appelé Senghor pendant 20 ans, Diouf pendant 20 ans, Wade pendant 12 ans, il s’appelle aujourd’hui Macky Sall. Il s’appellera autrement demain. Sa famille ascendante comme descendante n’a rien à voir avec la fonction. J’avais dit à Karim Wade, on ne joue pas avec les outils du président de la République. Aujourd’hui, qu’un ministre de la Culture (Mbagnick Ndiaye) déclare ouvertement à la télévision que c’est madame Marième Faye qui nomme aux emplois civils et militaires dans notre République, c’est une honte. On devait le démissionner dans l’heure qui suit. Et si même Macky Sall a peur de sa femme, il devait lui dire choisi moi en secret un autre ministre et celui-là, je le vire le lendemain. Ce n’est pas normal. On n’a pas élu Marième Faye. Et quand je parlais de dynastie Faye-Sall, c’est cela que je voulais éviter. Que cette République soit préservée et qu’on s’occupe de l’économie, des vrais secteurs du savoir, de la santé puisque, de toutes les façons, n’importe quel travail que vous faites est une combinaison d’énergie physique et de savoir.
Marième Faye doit se tenir à l’écart sinon la même chose que la famille de Wade va lui arriver. En 2000, lorsque nous avons pris le pouvoir, ils étaient tous à Dakar : Moustapha Niasse, Amath Dansokho etc., chez Wade au Point E. Quand je suis arrivé, Me Wade a dit : l’homme de la victoire est arrivé. Il m’a entraîné vers l’arrière-cour où il y a la piscine. Quand Viviane Wade et Karim Wade ont voulu nous suivre, il leur a dit : «Non ! Ne venez pas puisque nous discutons des affaires de l’Etat. J’ai senti un changement dans leur visage et j’ai vite compris qu’il allait se passer des choses.
Les gens ont commencé à entendre parler de Karim Wade en 2004 quand j’ai quitté les sphères de l’Etat. Entre 2000 et 2004, Karim Wade était dans l’ombre. Il se tenait à l’écart et à sa place. J’avais de l’autorité. Quand je disais à quelqu’un : arrête-toi là, il s’exécutait. Après, cette autorité s’est délitée. On l’a laissé faire n’importe quoi. Il était même devenu le président de la République. Il est jeune, il n’a pas d’expérience parce qu’il n’a pas la connaissance de l’Etat pour en éviter les pièges.
Si Marième Faye ne fait pas attention, c’est la même chose qui va lui arriver, elle et sa belle-famille. Il faut qu’elle se calme. Que Macky Sall dise à sa famille, ce que j’avais dit à la famille de Abdoulaye Wade. Qu’ils se tiennent tranquille. Le président de la République n’a ni père ni tante, ni frère ni sœur. (…)
Parler de Première Dame ou je ne sais quoi encore, c’est de la foutaise. On va en arriver à la Deuxième Dame, ensuite à la Cinquième Dame.»
Procès Karim Wade. «Je ne fais pas d’appréciation concernant ce procès-là. Il faut qu’en démocratie, on laisse à chaque institution la prérogative de faire son travail. L’Etat a fait un travail en portant accusation, l’instruction à renvoyer devant la juridiction de jugement. Maintenant, les juges doivent juger. En tout cas, si on me pose des questions précises, comme toujours, je ne témoignerais qu’en relation avec la vérité. Je suis peiné. Le Sénégal n’a encore que 2 chefs d’Etat en vie Abdoulaye Wade et Abdou Diouf. Et il est pénible, voire dramatique même que le fils de l’un va honorer en novembre Abdou Diouf et va déshonorer à travers ce procès son père politique et spirituel. C’est dramatique ce qui arrive à Macky Sall. Donc ça me peine humainement. L’autre point qui me peine humainement, ce sont les enfants de Karim Wade qui sont en France et qui sont à la fois privés de leur mère rappelée à Dieu et de leur père dans les liens de la détention. C’est douloureux puisque l’une d’elle, Ozia, c’est moi qui l’ai portée lors du baptême au Palais en 2000. Je n’ai pas été encore convoqué, mais si je suis convoqué, j’irais et je dirais la vérité. Si Macky Sall dit qu’il a 8 milliards et que c’est Abdoulaye Wade qui lui a offert cet argent qui est un bien «bien» acquis et ce que Wade a donné aux autres est un bien mal acquis, il faut que tout cela soit clair. Même certains disent que j’ai eu mon argent à travers les fonds politiques. Je ne l’ai jamais dit, car les fonds politiques ne sont pas destinés à régler des problèmes personnels. Les fonds politiques sont pour des opérations d’Etat pour augmenter les moyens d’intervention du chef de l’Etat. Il peut en donner pour la paix en Casamance, aux chefs religieux. Macky Sall l’a trouvé à 8 milliards et l’a amené à 10 milliards. S’il met cet argent dans sa poche, cela lui fera 50 milliards dans 5 ans. Les fonds politiques représentent la seule ligne du budget où il n’y a pas de contrepartie comptable. Si la Cour des Comptes devait mener des investigations, elle ne saurait pas par où commencer. C’est pourquoi je propose qu’on oblige, au minimum, le président de la République de faire une déclaration sur l’honneur après avoir épuisé les fonds pour dire qu’il ne les a utilisés que pour l’intérêt du Sénégal.»
Querelle avec Aliou Sow. «C’est un tissu de mensonges. Je ne veux pas polémiquer avec Aliou Sow, mais je suis obligé de rétablir la vérité. Je ne polémique pas. Qu’est-ce qui s’est passé ? D’abord, depuis les journaux «Il est midi» «Expres new», toutes leurs stratégies ont toujours été d’inventer des mensonges, de me les attribuer pour que l’opinion me critique, puisque tous ceux qui lisent que je me suis querellé avec Aliou Sow vont se demander, mais Idrissa Seck n’est pas à sa place. Leur objectif, c’est ça, que les gens se disent quand même c’est dommage que le président Idrissa Seck puisse avoir un pareil comportement. Ils inventent toujours des choses. Qu’est-ce qui s’est passé en réalité ? D’abord, il dit que je rentre dans l’avion, je ne salue personne, je lance un bonjour. C’est le premier mensonge parce que, conformément au verset qui recommande que quand on entre dans une demeure, on en salue les occupants, j’ai bien salué les gens. Je lui ai serré la main. Il s’est levé pour me faire l’accolade et j’ai bloqué son mouvement vers moi pour l’accolade, puisque l’accolade aurait traduit une affection que je sais non sincère. Je n’en ai pas voulu. Et il s’est remis à sa place. J’ai salué Robert Sagna et pendant tout le trajet, nous avons échangé sur la crise en Casamance, sur ses missions internationales et les progrès qu’ils font dans la solution de la crise en Casamance. Ensuite, quand on est arrivé à l’hôtel, on n’est venu me chercher pour me dire que la salle est prête. Je suis sorti. Je suis tombé sur Aliou Sow avec 2 autres messieurs que je ne connais pas. Je lui dis «Monsieur le ministre Aliou Sow, quand quelqu’un dit quelque chose, surtout s’il est responsable, il doit s’assurer que c’est vrai. Il me dit : «Qu’est-ce que j’ai dit ?» Je lui ai dit, je ne sais pas ce que vous avez dit, mais la presse vous prêtes des propos selon lesquels, vous auriez dit qu’en dehors du Bac, je n’ai aucun diplôme universitaire. Et ça, c’est un mensonge. Il me dit : «Monsieur le Premier ministre n’utilisez pas certains mots.» Je lui dis : «Moi, je suis véridique pour éviter de dire coranique et j’appelle les choses par leur nom. Le fait de dire quelque chose de faux s’appelle mentir. Et je lui répète : «Si ce que la presse a rapporté comme étant de vous, c’est ce que vous avez dit, c’est un mensonge.» Il me dit : «Tout ce que la presse a dit, c’est moi qui l’ai dit.» Je lui dis alors : «C’est un mensonge.» Il me dit : «J’assume.» Et il rentre dans sa chambre. C’est le dernier propos qu’on s’est tenu, donc il n’y a pas eu d’échanges, d’insultes. Vous me voyez, moi… Lui, il n’ose pas, jamais, il n’oserait. Voilà ce qui s’est passé. C’est un tissu de mensonges. Il prend à témoin Diattara. Diattara n’était pas là-bas. Il était dans ma délégation, mais Diattara n’était pas là-bas. Il en profite pour dire que ma voiture m’a devancé et que mon personnel… c’est comme ça que je me déplace partout où je vais. De toutes les façons, il a entendu les propos d’Abdoulaye Baldé en ma direction. Il sait que c’est mon jeune frère qui a pour moi énormément de respect et de considération et moi aussi. Aliou Sow veut insinuer que j’ai du mépris pour Baldé, il est le seul à le croire, mais en tout cas, c’est faux. Voilà ce qui s’est passé.»
OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE
source:http://www.gfm.sn/macky-sall-ne-peut-pas-gerer-ce-pays-il-doit-demissionner/