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Tanor estime que le président de la République et le maire de Dakar doivent se parler. Macky Sall et Khalifa Sall discutent pourtant. Et se disputent à distance. C’est une guerre froide entre deux «puissances» en direction de 2017. Nous y sommes.
2017 commence bien. Les résultats issus des Locales ouvrent le boulevard des confrontations au sommet, qui vont rythmer la cadence d’un quinquennat, si le Président Sall tient parole. Ces derniers jours donc la politique revient après les embardées médiatiques imposées par le procès de Karim Wade. L’on alterne entre le tribunal du Palais de Justice de Lat Dior et celui de l’opinion. Les candidats potentiels au fauteuil le plus convoité se signalent, ou du moins se sondent.
La semaine dernière, c’est le maire de Dakar qui réclame des moyens. Mais pas seulement. C’est le «candidat naturel» du Parti socialiste et, peut-être, d’une coalition en vue qui prend l’opinion à témoin en organisant sa conférence de presse. Khalifa Sall, vainqueur avec sa liste Taxawu Dakar, prend ainsi les devants et axe sa communication dans la délation. C’est la suite d’un duel qui opposait, à distance, Macky Sall et sa coalition Benno bokk yaakaar (Bby) à Khalifa Sall et Taxawu Dakar le 29 juin. Il faudrait bien fermer les yeux pour ne pas voir ces couteaux, se boucher le nez pour ne pas sentir l’odeur d’une Sall dualité entre Macky et Khalifa.
Discussion à distance entre Macky et Khalifa Sall
Le verdict est clair : la presque totalité des mairies de la capitale échappent à la majorité. Pas entre les mains de l’opposition naturelle, mais bien de ce qui n’est rien d’autre qu’une opposition -interne à Bby pour le moment- en construction. Et c’est là la menace pour Macky Sall. Cette coexistence pacifique entretenue cède de plus en plus à une guerre froide… chaude jusque dans les phrases. Piques et répliques. Quand le maire de Dakar toussote pour des moyens, c’est une accusation indirecte contre l’Exécutif dont le chef est le Président Sall lui-même. Ce dernier répond par des assurances, niant toute guéguerre contre Khalifa Sall. C’est le vernis politique. La présence de Ousmane Tanor Dieng aux côtés du Président ou celle du Ps dans Bby ne sont que tentative d’étouffement des divergences profondes entre deux éventuels adversaires parmi tant d’autres, mais au moins des plus en vue. Le secrétaire général du Ps n’en ignore rien. Dans Le Populaire, il dit : «Le maire de Dakar et le président de la République doivent se rencontrer, discuter, se parler, parce que l’un est le maire de la capitale -c’est symbolique- et l’autre est le président de la République.» Pas seulement justement, parce que l’un veut conserver son fauteuil et l’autre veut l’en ôter. Voilà pourquoi Macky Sall ne peut éviter la guerre, même en calmant le jeu. Et en dissimulant l’enjeu. «Arrêtez de nous faire un mauvais procès et de dire que l’on combat le maire», aurait-il dit en substance lors de la rencontre avec «ses» élus locaux.
Le monde rural et le monde de Dakar
Il y a une sorte de revanche que Macky Sall veut prendre. Il admet avoir perdu Dakar -qu’il veut reprendre en 2017- mais compte plus sur le monde rural. C’était la stratégie de Wade, qui avait perdu la capitale. Pikine et Guédiawaye sont entre les mains de Bby, mais le score est moins éclatant. Le leader de l’Apr peut compter sur le monde rural mais à faible électorat. Quand Dakar, Thiès, Ziguinchor se rebellent, il faudra plus que des élus locaux transhumants de Balla, Kothiary, Sinthiou Bocar Aly et Sadatou pour obtenir un second mandat. C’est en cela que l’élection présidentielle de 2017 ne sera pas qu’une formalité pour Macky Sall, comme il le dit. Parce qu’il aura encore d’autres adversaires.
source: http://www.sudonline.sn/230-milliards-de-f-cfa-echappent-aux-banques_a_20842.html