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L'ambition du chef de l'Etat, pour rempiler en 2017, serait-elle en train de prendre une tournure plus pragmatique pour ne pas dire plus politicienne? Voilà l'une des grandes questions qui agite les esprits avec le changement radical de stratégie adopté par Macky Sall à l'endroit de ses alliés de Bennoo Bokk Yaakaar et de la coalition «Macky 2012».
Après avoir pratiquement «snobé» voire évité de présider pendant deux bonnes années toute réunion d'instance de ces deux coalitions, voilà que Macky Sall vire à 90 degrés et tisse langue, en l'espace de deux jours, avec leurs principaux leaders.
Suffisant alors pour que les interrogations fusent de toutes parts, en rapport avec le souci du chef de file de l'Apr de «s'acoquiner» davantage avec Bennoo Bokk Yaakaar, d'endiguer certaines ambitions en interne (comme pour le Ps), de conforter son poids au-delà d'un parti au pouvoir (Apr) à la structuration embryonnaire et à la base électorale fragile, voire de ne plus laisser la moindre marge de manœuvre à une opposition (Idrissa Seck et CA 2017) qui se démultiplie dans l'occupation du terrain politique.
L'opposition sénégalaise qui escomptait profiter davantage de la léthargie de Bennoo Bokk Yaakaar, depuis l'accession de Macky Sall au pouvoir, et des démêles du chef de l'Apr avec la coalition « Macky 2012 », pour rogner les appuis politiques du locataire du Palais, en perspective de la prochaine présidentielle, a de quoi déchanter en ce mi-septembre 2014. Et pour cause, après avoir opéré un blackout total sur les activités de ces coalitions qui ont porté sa candidature durant les deux tours de la présidentielle de 2012, voilà que Macky Sall change radicalement de cap dans ses relations avec ses alliés.
En l'espace de deux jours (du jeudi 18 septembre au samedi 20 septembre), le chef de file de l'Apr et non moins chef de l'Etat qui jouait royalement à l'abonné absent vis-à-vis de Bennoo Bokk Yaakaar comme de « Macky 2012 », a rencontré la conférence des leaders des deux coalitions. Déjà, jeudi dernier, Macky Sall marquait les esprits en acceptant enfin de présider la réunion d'instance des partis politiques qui l'ont soutenu au premier tour de la présidentielle. Toute chose qui sonnait comme une véritable nouveauté, surtout en l'endroit d'une coalition non seulement composée de partis satellites mais encore à l'avant-garde des critiques les plus acerbes et des piques les plus amères contre sa gestion du pouvoir. Mal récompensés de leur soutien à Macky Sall, en termes de postes de responsabilité dans l'attelage gouvernemental comme dans la gestion du pouvoir, les leaders naturels de « Macky 2012 » n'avaient pas manqué en effet de tirer à boulets rouges sur leur candidat à la présidentielle de 2012, devenu entretemps locataire du Palais.
Suffisant pour susciter une véritable levée de boucliers de certains partisans du Président (comme le ministre Arona Ndoffène Diouf, pourtant membre de la première heure de « Macky 2012 ») qui demandaient purement et simplement la dissolution de la coalition en question. Macky Sall n'a eu cure de ces récriminations contre sa coalition d'origine. Jeudi dernier, il a convié au Palais, dans une sorte de grand « ndeup » (exercice d'exorcisme), la coalition Macky 2012 nouvelle formule pour rabibocher les fissures et la gonfler à bloc. Au cours de cette rencontre qui entrait dans le cadre de la consolidation de la majorité présidentielle, le leader de l'Apr a tonifié ses premiers alliés, promis une meilleure considération de leurs attentes avant de leur faire savoir qu'il va désormais rencontrer, tous les deux mois, les leaders pour faire le point sur l'état de la coalition et cela jusqu'à la victoire en 2017.CHANGEMENT DE CAP AVEC BBY
Le changement de stratégie de Macky envers ses alliés allait se préciser, moins de deux jours après cette rencontre avec la coalition « Macky 2012 ». C'est ainsi que samedi dernier, le chef de l'Etat et non moins patron de l'Apr a tenu à persévérer dans sa nouvelle posture politique en rencontrant la conférence des leaders de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui l'a porté au pouvoir au second tour de la présidentielle. Pour la première fois, depuis son accession à la magistrature suprême, en avril 2012, Macky Sall présidait une rencontre au sommet de BBY. L'objectif étant tout simplement de relancer les activités d'une coalition tombée pratiquement en léthargie, sans cadre de concertation, et complètement aphone avec le repli stratégique de son «leader», perdu dans les dédales du Palais présidentiel. Pendant sept tours d'horloge, en présence des principaux chefs de partis de la coalition (Moustapha Niasse de l'Afp, Ousmane Tanor Dieng du Ps, Mamadou Ndoye de la Ld, Maguette Thiam du Pit, Momar samb de la Rta-S, voire Mansour Sy Djamil et cie), le Président Sall entouré du Pm et d'hiérarques de sa formation politique, en l'occurrence Seydou Guèye, Malick Sarr dit Luc ou autre Mahmouth Saleh, a passé en revue les principaux problèmes de la coalition BBY.
A u final, une batterie de mesures a été annoncée pour relancer la coalition. Parmi ces mesures, on relève l'inauguration du siège de BBY, la structuration de la coalition, l'harmonisation de la communication et un raffermissement des liens entre leaders.
DE L'INITIATIVE politique AUX CALCULS POLITICIENS
A moins de trois ans de la présidentielle de 2017, Macky Sall réajustait ainsi ses relations avec ses alliés de 2012 en changeant foncièrement de stratégie et en montrant ouvertement qu'il n'entendait plus chômer, politiquement parlant, en ces temps qui courent. Cette reprise de l'initiative politique, au niveau du chef de file de l'Apr, ne va toutefois pas sans susciter certaines interrogations. En gonflant à bloc et en redynamisant la coalition « Macky 2012 », le patron du parti au pouvoir n'avouerait-il pas son manque de confiance à l'égard de l'Apr, vraisemblablement « incapable » de gagner seule la prochaine échéance présidentielle qui reste une fixation pour Macky Sall ?
Au lendemain des élections locales qui ont vu les principaux ténors de l'Apr être battus dans leur propre fief électoral (Mbaye Ndiaye, Thierno Alassane Sall, Marième Badiane, Mor Ngom, Benoit Sambou, Seydou Guèye, Abdoulatif Coulibaly), le Président Sall serait de bon aloi pour remettre en selle, en perspective de 2017, ses alliés naturels de «Macky 2012», pour une croisade où les coups bas pourraient venir de partout et où la victoire n'est pas assurée d'avance (même si on essaie de s'en convaincre) avec ces «gorgorlus» dépréciés par la demande sociale mais tout à fait conscients du poids de leur carte électorale.
L'autre donne qui titille les esprits avec ce changement de cap d'avec Bennoo Bokk Yaakaar, serait pour certains, de savoir si Macky Sall ne baigne pas dans les calculs politiciens avec une coalition où certaines ambitions de le bouter hors du Palais ne sont pas latentes. Voudrait-il endiguer ou simplement fragiliser davantage ces prétentions qu'il ne s'y prendrait pas autrement, quelques mois après les Locales et à quelque trois années de la présidentielle.
En structurant BBY et en mettant un cadre de concertation entre leaders, longtemps réclamé par Idrissa Seck avant son départ de la coalition, Macky Sall serait en voie de ressusciter le bonus électoral né de son alliance avec Moustapha Niasse et les leaders de Bennoo Sigguil Senegaal, presque sur le dos du Ps, un parti dont l'instance dirigeante n'a jamais tu son ambition de présenter un candidat à la présidentielle. Or, quand on sait que Moustapha Niasse (leader de la kyrielle de partis composant la coalition BSS sortie troisième de la dernière présidentielle) avait déjà fait son djébélu (acte d'allégeance, diront certains) à Macky Sall, en avouant ouvertement que son parti n'aurait pas de candidat en 2017, il est aisé de comprendre que le raffermissement des relations entre les leaders de BBY et le locataire du Palais va profiter davantage à ce dernier qui a son fauteuil en point de mire…pour 2017.
La reprise de l'initiative politique par Macky Sall, avec ce changement de stratégie à l'endroit de ses alliés, serait-il enfin un coup de semonce vers l'opposition sénégalaise? Après avoir laissé prospérer, pratiquement sans réplique majeure, les principales trouvailles de ses opposants pour contrer sa gestion et l'affaiblir à la prochaine présidentielle (Idy et son CA 2017, le Pds et ses anciens alliés des FAL 2012 engagés dans une sorte de nouvelle coalition anti-Apr), Macky Sall sifflerait la fin de la récréation, selon certains esprits. En réveillant Bennoo Bokk Yaakaar et « Macky 2012 », le maître du jeu aurait de fait décidé, pour une fois, de ne plus laisser à l'opposition la moindre marge de manœuvre, dans l'occupation du terrain politique et même du débat politique. La stratégie accouchera-t-elle d'un résultat patent, à plus ou moins long terme ? C'est là toute la question qu'on ne manque de se poser, en perspective de …2017.sourece: http://www.sudonline.sn/macky-puissance-2017_a_20901.html
Changement de cap avec bby et «Macky 2012», reprise de l'initiative politique… Macky, puissance... 2017
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