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Dakar est en effervescence. Ce 29 novembre s’ouvre le XVe sommet de la Francophonie qui réunit 77 pays et près de 40 chefs d’Etat et de gouvernement. De plus en plus, l’instance s’affirme comme une force politique. Mais pêche sur l’adoption d’un grand projet qui pourrait susciter l’adhésion populaire. Et même après deux rencontres organisées à Dakar, les populations restent bouche bée sur la quintessence de la Francophonie.
Lancée au lendemain de la décolonisation par quatre pères fondateurs, le sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba, le Nigérien Hamani Diori et le Cambodgien Norodom Sihanouk, la Francophonie, qui réunit ceux qui ont le français en partage, s’est fixée comme objectif, selon sa charte, d’aider à l’instauration de la démocratie, à favoriser la paix, soutenir les droits de l’homme et renforcer la coopération en vue de favoriser l’essor économique. « La francophonie, comme institution, a été crée en 1970 à Niamey et portait le nom d’Agence de coopération culturelle et technique (Actt) et est devenu Organisation intergouvernemental de la francophonie en 1998 et en 2005 Organisation internationale de la francophonie (Oif) qui regroupe 77 pays et de gouvernement. Il y a une diversité de pays qui n’ont pas forcement le français comme langue de base comme le Qatar, la Roumanie, Guinée Equatoriale mais qui en font partie », a expliqué Maguèye Touré, Directeur de la Francophonie.
Mais à quoi peut bien nous servir la Francophonie dans un contexte de mondialisation ou de plus en plus les africains se ruent vers l’anglais ? Au-delà de la boutade selon laquelle une manifestation de cette envergure ne sert en réalité qu’à choisir avant tout l’endroit où devra se tenir le prochain sommet, que peut-on réellement espérer de cet objectif de défense et de promotion de la langue française qui rassemble 274 millions de locuteurs répartis dans les cinq continents.
« L’Oif est considéré actuellement comme 2e organisation la plus importante au monde après les Nations-Unies, justifie Maguèye Touré. C’est une multinationale et comme disait l’autre, toutes les multinationales sont un mal nécessaire. Tout le monde critique par exemple les Nations-Unies, mais on est content qu’il existe ». Il explique que l’Oif intervient dans tous les pays traversés par des guerres ou crises postélectoraux. Depuis l’avènement d’Abdou Diouf au secrétariat général de l’organisation, la francophonie a changé. «Elle a pris une très grande dimension politique avec l’élection de deux politiques, Butros Butros Ghali et Abdou Diouf. Et depuis, que ce soit au Mali, Madagascar ou récemment au Burkina, l’Oif intervient dans tous les conflits de la sous-région, souligne-t-il. Il y a une réelle diplomatie d’influence qu’exerce la francophonie. »
Avec son statut d’ancien chef d’Etat, ses réseaux, son influence en Afrique et son indication personnelle, Diouf a transformé la francophonie en véritable appareil politique. Et a démontré qu’elle pouvait être un interlocuteur valable et un véritable instrument de médiation. Au cours de son magistère, il est parvenu à apaiser les tensions avec l’ancien président sud africain Thabo Mbeki et le français Pierre André Wiltzer, à dénouer une crise institutionnelle aux Comores, à prendre part en Côte d’Ivoire aux accords de Marcoussi en 2006 et dans la crise postélectorale en 2010, en Haïti au lendemain du séisme pour tenter de calmer les esprits, au Burkina Faso quand le feu couvait avec la Mauritanie qui l’a accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat à Nouakchott, et plus récemment au Mali ou encore au Burkina Faso pour permettre une transition réussie. Selon le Directeur de la francophonie, les médiations sont nombreuses, seulement, elles ne sont pas médiatisées à outrance.
En termes de gain économique, Maguèye Touré, estime « qu’on ne peut pas le mesurer de manière immédiate. Mais avec les délégations des 77 pays, il y pas moins de 4000 à 5000 personnes que nous allons loger dans des hôtels, des sociétés de location de voiture et de restauration qui vont être sollicités ». Le tourisme ne s’en portera que mieux. Mais pour le membre de l’organisation, le bon point de la Francophonie c’est surtout la notoriété que le Sénégal, organisateur pour la deuxième fois du sommet, va gagner. « Il y avait beaucoup de pays qui avaient postulé mais le Sénégal a été choisi. Cela montre que notre pays jouit d’un certain respect de cette institution, juge-t-il. Et on aura une exposition mondiale médiatique qu’on ne peut pas quantifier ». Et rien que pour cela, pense-t-il, le pari de l’organisation est gagné.
SOURCE:http://www.seneweb.com/news/Societe/sommet-de-dakar-a-quoi-sert-la-francopho_n_141507.html