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Un gouvernement pléthorique, politique, aux allures claniques, dirigé par un brillant technocrate, tel pourrait être le rapide descriptif de l’équipe que le Président Macky Sall a mise en place dimanche. Trente ministres, trois ministres délégués, et en prime cinq secrétaires d’état, siégeant à la demande au Conseil des ministres, soit onze entrants et neuf départs, l’attelage paraît bien lourd pour le long chemin qui mène vers la croissance structurante.
Depuis son premier réaménagement ministériel, quelques semaines après son avènement, le Président avait décidé de retirer de la chaîne des ruptures annoncées en grande pompe, la réduction de son gouvernement à vingt-cinq ministres. Premier faux pas sans frais. Mais en période de crise où la nécessité de réduire les dépenses publiques et la recherche de l’efficacité devraient faire loi, ce second péché est inadmissible.
Mais, en plus d’être volumineux et large, le gouvernement de Mahammed Ben Dionne refait les mêmes péchés que les précédents : un morcellement incohérent, un découpage irrationnel en plusieurs départements dont certains comme l’énergie, les postes et télécommunications, le Nepad, la fonction publique, la promotion des investissements, entre autres, auraient pu être réduits en simple direction.
Qui plus est, l’intitulé kilométrique et ronflant de certaines dénominations, cache mal le creux et le vide de la structure artificiellement créée pour caser des proches. On sent bien que la volonté de couvrir le large éventail des aspirants à la fonction, a été plus forte que la recherche de l’efficacité gouvernementale.
Nouvellement acquise à la démocratie, la Guinée-Bissau vient de former un gouvernement de 15 ministres et quelques strapontins, dans un réel souci d’efficience. C’est bien ce qu’on attendait de ce Macky 3. Mais à la place d’une équipe resserrée et centrée sur les missions essentielles, on a eu droit à un format «triple X» assorti de cinq figurants, pour s’assurer que personne des alliés politiques ou sociaux n’est oublié.
Ainsi 23 membres de l’équipe sortante ont été reconduits. Parmi eux, on trouve paradoxalement les alliés de Benno Bok Yakar, en rupture de ban pendant les dernières élections, (la LD et le PS) et l’AFP, fidèle compagnon de l’APR. Etonnante contradiction : des ministres sont sanctionnés et éjectés pour avoir perdu le scrutin local. Dans le même temps, d’autres en rébellion contre le Président, se payent le luxe de s’opposer et de battre aux urnes des membres restés fidèles à la coalition gouvernementale. Ils continuent pourtant de s’en réclamer, et siègent dans l’actuelle équipe, sans frais.
Assurément, il faut savoir lire dans un marc de café pour comprendre quelque chose dans cet imbroglio. Le parti auquel se réclame le tombeur du Premier Ministre sortant reste bien ancré dans l’équipe gouvernementale, alors que les malheureux défaits en sont exclus. Cette inconséquence ne doit rien au hasard. Elle relève d’un simple calcul politique.
L’APR n’a que 69 députés sur (150) dans la coalition parlementaire Benno Bok Yakar. Il pourrait très vite se retrouver minoritaire si le reste du groupe, exclu alors du gouvernement, décidait de coaliser avec l’opposition, pour ne pas voter la confiance que va demander le nouveau Premier ministre. C’est ce scénario lugubre qui a dissuadé le président d’évincer les ministres LD et PS, devenus du coup, les moutons noirs de la coalition.
C’est sans doute la mort dans l’âme que le Président garde encore sur ses tablettes, la LD, le PS, le PIT, non sans s’être débarrassé Aly Aïdar et Cheikh Bamba Dièye (démissionnaire), Pape Diouf, sans représentativité conséquente. Il semble d’ailleurs que le Président ait cherché vainement un rapprochement avec Idrissa Seck, de qui il est probablement plus proche que Tanor, Dansokho, Ndoye ou Niasse.
Il apparaît clairement donc que le gouvernement Dionne est un pis-aller et de loin, n’est pas celui qu’aurait souhaité avoir le Président. L’APR son parti a subi de plein fouet les effets du revers dans les grandes villes. Le départ de têtes de gondole comme Mor Ngom, Latif Coulibaly, Benoît Sambou, Thierno Alassane Sall, Anta Sarr a eu l’effet d’un séisme. Mais le Président pourra se contenter d’avoir fait dans le gouvernement, les proches de son épouse, dont son propre beau-frère Mansour Faye, alors que le contentieux électoral opposant ce dernier à ses adversaires n’est pas vidé.
Même avec un Premier Ministre crédité de compétence, ce gouvernement traîne trop de tares pour susciter au moins l’espérance que les Sénégalais scrutent encore… désespérément.
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source: http://www.seneplus.com/article/une-%C3%A9quipe-balourde-%C3%A0-l%E2%80%99horizon-incertain
Mahammad Ben Dionne aux commandes de macky 3 : Une équipe balourde à l’horizon incertain [ PAR MOMAR SEYNI NDIAYE DE SENEPLUS]
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