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Une lettre attribuée à Me Abdoulaye Wade blanchit Madické Niang. « Enterrons ce qui ne doit plus être dans nos relations qu’un regrettable incident qui se situe maintenant derrière nous », supplie la missive aux relents d’armistice. De Idrissa Seck à Pape Diop, toutes les victimes de ce qui était appelé le « Projet de dévolution monarchique du pouvoir » n’ont pas eu ce privilège. Ils ont été tous maudits dès le premier choc et déshérités à vie.
En réalité, Karim Wade a reculé devant la popularité subite de Me Madické Niang. Il est conscient que ce dernier ne peut être pris en défaut sur le terrain du loyalisme. De nombreux responsables du Parti démocratique sénégalais, ayant vieilli sous le harnais, sont en phase avec l’avocat qui porte le combat de tous ceux légitimistes qui ne veulent pas d’une nouvelle Génération du Concret pour incarner le plan B.
En clair, depuis qu’une certaine presse a prêté au secrétaire général l’intention de miser sur un technocrate pour se substituer à son fils et endiguer les éventuelles querelles de préséance entre ses lieutenants, les rebelles sont en ordre de bataille.
Ainsi, c’est en évitant d’ouvrir un nouveau front à l’intérieur du parti que Wade-fils s’est retiré sur l’Aventin. De plus, Madické Niang jouit de plusieurs soutiens à Touba, zone de focalisation du vote libéral. Une dispersion de ce vote profiterait à Idrissa Seck qui tisse discrètement sa toile dans la cité religieuse, ramassant les retombées de son adhésion au Mouridisme et à Macky Sall qui ne manquerait pas d’attirer des « fils égarés du Sopi » en reclassement politique.
Dakaractu avait émis des doutes sur l’auteur du document diffusé lundi et s’attaquant à l’ex-ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères. Notre scepticisme ne disparaît pas pour autant et nous sommes convaincus que cette dernière lettre porte la marque d’un complot qui a décroché la caution du pape du Sopi pour se légitimer.
Le fait reflète la dictature de la pensée unique qui règne présentement au Parti démocratique sénégalais où tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains de Karim Wade. C’est lui qui a la haute main sur l’agenda de son père et filtre toutes les entrées et sorties entre Versailles et Doha.
Toute la question est maintenant de savoir à quoi il sert de collecter des signatures pour parrainer l’ancien président de l’ANOCI, sachant que devant l’imminence de l’invalidation de sa candidature, des masques vont encore tomber pour se positionner en plan B. A cet égard, le silence de Omar Sarr est intrigant. Pour souvenir, il y a de cela quelques mois, la structure des cadres libéraux a été secouée par une mini-crise. On se rappelle que Abdou Aziz Diop, qui fut un proche collaborateur du maire de Dagana, était accusé de tous les péchés d’Israël. Officiellement numéro 2 du Pds, que va faire Omar Sarr ? Même le retrait médiatique du porte-parole Me Amadou Sall suscite des interrogations.