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Les centrales à charbon de Bargny hantent le sommeil des populations. Informées de leurs conséquences économiques et environnementales, elles se sont fait entendre. Les organisations de la société civiles de la ville ont tenu un séminaire ce week-end pour réfléchir sur la question et les moyens d’organiser la riposte.
Les centrales à charbons prévues à Bargny commencent à soulever des inquiétudes chez les populations de la ville. En plus des conséquences environnementales que charrie le projet, les implications économiques, notamment sur les activités liées à la pêche constituent une véritable source d’appréhensions et d’interrogations.
En effet, le projet doit être implanté dans le village de Minam (Bargny), une zone par excellence de pêche, première source de revenus des populations. Avec l’implantation des centrales dans la zone, les pêcheurs craignent pour la survie de leur activité. Selon eux, plus de 500 pirogues débarquent par an plus de 13 000 tonnes dans la zone de Bargny.
Les femmes transformatrices également craignent pour la pérennité de leur activité. Elles sont au nombre de 500 regroupées dans des groupements d’intérêts économiques. Outre la pêche et ses activités dérivées, la centrale menace aussi l’élevage avec le marigot de Minam qui est un site où s’abreuvent les animaux. C’est ce qui est à l’origine de l’initiative des segments de la société civile qui élèvent de la voix pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur les implications socioéconomiques du projet. C’est le cas de l’association «Takhom Jerry» qui s’oppose à la construction des deux centrales. Les membres de l’association estiment que les aspects négatifs sont multiples. Ils citent pêle-mêle les impacts sur l’occupation des sols, le blocage de l’accès aux infrastructures de base tels que les cimetières, les écoles, le site des femmes transformatrices de poissons, le site de débarquement des pêcheurs, etc.
Les menaces sur la pêche artisanale et les activités y afférant et qui représentent plus de 90% du secteur économique de la communauté locale. Sans aussi oublier les conséquences sur l’environnement. A en croire l’association de défense des populations, les études ont été faites de manière très floue, elle dénonce une violation de la disposition L13 de la loi du 15 janvier 2001 portant code de l’environnement.
Selon cette disposition, 500 m devrait séparer une installation classée de catégorie 1 et les lieux d’habitations, « ce qui est peu probable » jugent les membres de l’association.
Il s’y ajoute que le site prévu pour abriter la seconde centrale, avait été déjà retenu pour recaser 200 familles victimes de l’avancée de la mer. Dans certains villages de la zone, il y a des quartiers qui sont en voie de disparition car la mer avance d’environ 1 à 3 mètres par an. La construction de ces centrales était ficelée par l’ancien régime dans le cadre de la politique de diversification et d’amélioration de la distribution d’énergie.
C’est ainsi que l’option du charbon a été prise et Bargny choisie pour abriter les deux centrales, avec l’annonce de la construction du port minéralier de Sendou. L’une des centrales qui aura une capacité de 125 méga watts est confiée à la suédoise Nycomb Synergies Développement AB. Elle est cofinancée par la Bad et un consortium de banques dont la Boad, la Cbao, et la Fmo. Tandis que la seconde, d’une capacité de 250 méga watts est confiée à la coréenne Kepco. Elle est entièrement financée par la banque coréenne de développement. Ses travaux n’ont pas encore démarré faute de terrain devant l’accueillir. Pourtant, en 2009, la Bad avait consenti un prêt de 55 millions d’euros, soit quelques 36 milliards FCFA pour sa réalisation.
source:http://www.sudonline.sn/les-populations-craignent--pour--leur-cadre-de-vie_a_22150.html