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Sam, Nov

[CONTRIBUTION]Le calvaire des enseignants de la région de Kaffrine :

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Ferñent / M.T.P-SFerñent / M.T.P-S
Ferñent / Mouvement des Travailleurs Panafricains – Sénégal
« Union libre des peuples libres d’Afrique. Solidarité internationaliste des travailleurs »
Comités de Koungheul, Tambacounda, Linguère
Portables : 77 524 94 41/ 77 549 17 43/ 77 736 67 58. Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 
Le calvaire des enseignants de la région de Kaffrine :
Retard de salaires, omissions récurrentes, non paiement d’indemnités, risque de non avancement sur le grade…
 
 
L’intersyndicale de l’éducation de la région de Kaffrine composée du SELS, de l’UDEN, du SUDES, du CUSEMS et de l’UES est en grève. A la base de cette lutte, cinq points.
Les enseignants sont confrontés à des retards dans le paiement de leur salaire. Dans la dernière période, les enseignants ont parfois attendu après le dix du mois. Pire, en plus des retards, les omissions sont récurrentes. Ainsi, des omissions ont concerné des enseignants des G14 et G15 pour les mois de Novembre et de Décembre. C’est la même situation pour les IRD des corps dits émergents du mois de décembre.
Le paiement des indemnités de déplacement pour les examens (CFEE, BFEM, Bac) et de tenue des classes spéciales à savoir les multigrades (CMG) et  double-flux (CDF) de l’an passé a connu un retard. Celles-ci ont commencé à être payées depuis le 11 janvier ! Figurez-vous que les omis sont plus nombreux que ceux qui ont effectivement été payés.
Le clou de ce calvaire vécu par les enseignants est le non dépôt des fiches de notation du personnel de la région. Ce non dépôt est d’autant plus grave que si les choses devaient en rester là c’est l’avancement sur le grade de tous les enseignants de la région de Kaffrine qui sera bloqué pendant cinq (5) voire dix (10) ans !
Tant de légèretés et de négligences dont sont victimes les enseignants de Kaffrine qui expliquent que Ferñent  soutient l’intersyndicale de l’éducation dans ses revendications et exige avec elle le départ du responsable de l’IDEN de Kaffrine monsieur Birame Diouf. Ferñent joint également sa voix à celles de tous les autres pour la convocation d’une Commission Nationale d’avancement particulière pour traiter de la situation des enseignants de Kaffrine afin que les intérêts de ces derniers ne soient pas sacrifiés sur l’autel de cette insouciance coupable. Les enseignants n’ont pas à payer les pots cassés.
Cette situation des enseignants est inacceptable ! Mais alors que dire de celle des travailleurs du gardiennage dont les indemnités et une bonne partie du salaire sont volés par des patrons, anciens commissaires de police protégés du régime, et de leur revendication décennale pour une convention spécifique au gardiennage ! Que dire de celle des travailleurs d’Africamer, de SENEPESCA, du nettoiement ! De celle de tous les autres travailleurs qui courent depuis des années derrière des mois d’arriérés de salaire ! Tous victimes de la légèreté et de l’insouciance d’un système qui n’a de souci que pour la conservation anti démocratique du pouvoir, le clientélisme politique, l’enrichissement illicite, la préservation de privilèges indus…Légèretés qui ont été à l’origine de la catastrophe du « Joola ». Légèreté dont la dernière et monstrueuse expression est la tentative de division confessionnelle et confrérique du chef de l’Etat.
Dans la région de Kaffrine, les légèretés sont nombreuses. Légèretés dans les cessions des intrants agricoles. Légèretés dans la commercialisation de l’arachide. Légèreté dans le processus démocratique de désignation par les paysans de leurs représentants. Légèreté dans l’érection des arrondissements et communautés rurales. Et peu importe que ces légèretés plongent une bonne partie de nos concitoyens notamment les plus vulnérables dans des conditions de vie très dures. Légèretés qui ont leurs pendants au niveau national. Celles-ci faisant le lit de celles-là.
Légèreté dans la nomination des ministres, dans la gestion du pays, dans le fonctionnement des institutions…
Le régime semi colonial de Wade s’est façonné un Etat de légèreté à son image. Mais cette situation n’est pas une fatalité. Et les enseignants ont plusieurs  fois montré le seul langage que les libéraux comprennent : la lutte !
 Ferñent salue la lutte dans l’unité des syndicats enseignants qui permet d’avoir des acquis et de consolider l’union grandissante et devenue nécessaire des enseignants. Mais également qui montre la voie à d’autres.
Cette grève de l’intersyndicale est une lutte économique qui doit être poussée jusqu’à ses conséquences politiques. « Nous ne devons pas oublier que la lutte contre le gouvernement pour des revendications partielles, la bataille pour arracher des concessions partielles, ne sont que de petits engagements avec l’ennemi, de petites escarmouches d’avant-postes, et que la bataille décisive est encore à venir »
Il faut lutter non seulement pour obtenir de meilleures conditions de travail mais également pour la suppression du système semi colonial lui-même qui réduit les enseignants et les élèves à la nécessité d’aller en grève. Lutter  non seulement pour obtenir le départ de Birame Diouf chef de l’IDEN de Kaffrine mais également pour le départ d’Abdoulaye Wade chef de l’Etat du Sénégal.
 
                                                                                                                                  
   Koungheul, le 13 Janvier 2010
 
 par GUY MARIUS SAGNA